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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Les patrons vénézuéliens tentent de s'adapter au socialisme d'Hugo Chavez

Publié par Elsie HAAS sur 21 Avril 2007, 00:22am

Catégories : #ECONOMIE


LE MONDE | 16.04.07 | 16h53  •  Mis à jour le 16.04.07 | 16h53
CARACAS ENVOYÉE SPÉCIALE

A l'entrée de l'un des grands hôtels de Caracas, l'affiche aux couleurs vives annonce le séminaire du jour : "Le socialisme productif, un défi pour l'entreprise privée." Il est organisé par la Confédération patronale des petites et moyennes industries du Venezuela, Fedeindustria.

A la pause, un des participants, Omar Hernandez, 72 ans, s'étonne goguenard : "C'est bien la première fois que j'écoute un exposé sur le marxisme."


"Comment le secteur privé peut-il contribuer à la construction du socialisme du XXIe siècle que prône Hugo Chavez ? Nous devions engager la réflexion", explique Miguel Perez Abad, le président de Fedeindustria. De Nestlé à la Banque industrielle du Venezuela en passant par la Fédération nationale des éleveurs de porcs, la liste des entreprises qui ont sponsorisé le séminaire couvrait un large éventail.

"Marx n'a jamais parlé d'en finir avec l'entreprise privée", martèle M. Perez Abad. "Le gouvernement Chavez veut mettre l'accent sur la responsabilité sociale des entreprises, la défense de l'environnement, le bien-être de la population : rien de cela ne contredit les principes de gestion de l'entreprise privée, poursuit-il. Les 230 dirigeants d'entreprise ici présents sont prêts à s'engager pour construire, au côté du gouvernement, un modèle socio-productif plus équitable et un pays plus juste."

Angel Hernandez, directeur d'un groupe informatique, acquiesce : "Que nous le voulions ou non, le pays change et les entreprises doivent s'adapter", plaide-t-il. Et d'ajouter : "Il faut voir le bon côté, les patrons vont désormais se soucier du social."

Le ton a de quoi surprendre. Il fut un temps en effet où les patrons vénézuéliens semblaient prêts à tout pour renverser Hugo Chavez, victime, en 2002, d'une tentative de coup d'Etat suivie d'une "grève patronale" de 63 jours. En retour, le chef de l'Etat n'avait pas lésiné sur les mesures de rétorsion économique contre des entrepreneurs qui étaient devenus des ennemis politiques.

"Le séminaire aurait été impossible il y a un an", admet le jeune président de Fedeindustria. "Mais Chavez a gagné", soupire un des patrons présents. Le 3 décembre 2006, le président a été réélu pour un nouveau mandat de six ans.

Invité à prononcer le discours de clôture du séminaire, le vice-président de la République s'est montré, lui aussi, conciliant. "La révolution bolivarienne n'est pas un processus d'exclusion, a souligné Jorge Rodriguez. Nous voulons rallier les ouvriers, les travailleurs, les femmes et, bien entendu, les chefs d'entreprise."

Devant les caméras, M. Perez Abad lui a d'ailleurs concédé avoir "fait un premier pas". "Nous espérons que le gouvernement va nous écouter au moment d'ajuster les lois actuelles", a-t-il ajouté.

En aparté, le patron d'une petite société de matériel électrique fut plus explicite : "Dans un pays mono-producteur comme le notre, l'Etat accapare la rente pétrolière. La petite industrie ne peut vivre sans lui."

Lui aussi espère "des contrats" et est convaincu, comme ses collègues, "qu'il faut apprendre à faire avec Chavez".

Marie Delcas

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