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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


A propos du texte de Roselor François

Publié par siel sur 7 Avril 2011, 10:05am

Catégories : #REFLEXIONS perso

Ce texte est particulièrement bien écrit, d'une facture simple

accessible à tout lecteur.

Il mérite une lecture attentive.

VOIR : Pré-requis indispensables pour comprendre le drame haïtien Par Roselor FRANÇOIS

 

Félicitations à l'auteur qui a accompli l' effort de vulgariser

des problématiques ardues,

tout en gardant la rigueur de l'analyse.

Ce cheminement de la pensée avec des fenêtres ouvertes

sur d'autres textes, ouvre au lecteur la possibilité d'autres apports.

 

Je suppose  que une suite ayant été prévue,

Roselor François abordera la question de la résistance des intellectuels haïtiens

à l'idée même de la "rupture" avec l'enseignement qu'ils ont reçu.

Cette impossibilité d'accepter même l'idée,

le principe du questionnement

me paraît le plus grand obstacle à aller de l'avant.

 

Par exemple, un lettré âgé de 70 ans et plus

se refuse d'orthographier le créole correctement,

au prétexte qu'il l'écrit "comme sa maman".

C'est totalement ridicule.

La mauvaise foi est évidente, puisqu'on  sait

qu'à l'époque de "sa maman," le créole était peu écrit.

 

On rencontre toutes sortes d'aberrations de ce type.

J'en veux pour exemple la ville appelée "Dessalines"

écrit en toutes lettres sur le fronton de la mairie,

mais que autorités, journalistes, intellectuels

nomment "Marchand-Dessalines".

Le Marchand étant le nom d'un colon, dit-on, de la zone.

Comme si, aujourd'hui, quelqu'un s'accrocherait à

appeler Paris, Lutèce, nom attribué à la ville au moment de la colonisation par les Romains.

 

Ca ne leur paraît ni bizarre, ni choquant, ni absurde

de continuer + de 200 ans après l'indépendance

d'accoler le nom du fondateur de la nation à celui

d'un colon.

 

Cela peut sembler un détail,

mais qui est cependant révélateur d'un symptôme quasi maladif

de la répétition et du refus de s'approprier son histoire.

 

On dit "Marchand Dessalines" parce que c'est ainsi

qu'on l'a toujours dit. Point barre.

Ca ne va pas plus loin que ça.

Manque d'idéal.

Manque de vision.

Manque d'imagination

Manque d'estime de soi, de sa culture, de son histoire.


De même qu'on s'accroche à écrire un créole francisé

parce que c'est ainsi qu'à son époque on le faisait.

 

Peu importe la somme de travail des linguistes,

peu importe le travail de ceux qui ont passé des heures,

des années de labeur

pour aboutir à l'écriture actuelle.

 

N'est-ce-pas là l'expression d'une forme de mépris

du travail des intellectuels haïtiens ?

De plus, par les lettrés eux-mêmes.

Résultat : ça tourne en rond, ça ne va nulle part

Et c'est la population qui pâtit de cette résistance

bornée, têtue, puérile, bête et méchante.


Dans ce cas précis, les intellectuels ont un pouvoir.

Celui qui serait d'encourager à respecter

la langue maternelle de la majorité des Haïtiens

au lieu de la mépriser;

de l'enrichir au lieu de l'appauvrir

en l'utilisant presque systématiquement

pour insulter ou bien pour raconter des blagues

l'assignant ainsi, d'emblée, à une place "inférieure".

Et de ce fait, interdisant l'accès à la pensée, au dialogue,

à l'analyse

à la controverse

à la majorité des Haïtiens.

 

 

 

 

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