/image%2F1034110%2F20221028%2Fob_0c2a43_thumbnail-13.jpeg)
Vous vous rappelez, j'avais évoqué la question de l'absence de biographie publiée des responsables de l'administration haïtienne. En Haïti, comme au temps de l'esclavage, les gens n'ont pas de généalogie
Suite de :En Haïti, comme au temps de l'esclavage, les gens n'ont pas de généalogie
Des personnes nommées à de hautes fonctions, on ne connaît rien de leurs itinéraires.
Juges, Commissaires du gouvernement, ministres, députés, sénateurs,maires, ordonnateur national (le fonctionnaire responsable des projets financés par l'UE) et j'en passe, arrivent sur la scène politique comme des pages blanches. Comme des nouveaux nés, tout juste sortis du ventre de leurs mères.
Le problème n'est pas différent dans le secteur du privé.
Telle personne se retrouve à la tête d'une entreprise de production et de fourniture d'électricité à l'Etat, sans que nous ne sachions rien d'elle, de son parcours. Informations, qui devraient nous aider à comprendre, si la personne possède les compétences requises pour diriger une entreprise qui reçoit des financements des institutions internationales et dont le client principal est l'Etat.
Autrement dit poser la question de la biographie c'est, d'une part comprendre comment telle personne en arrive à occuper tel ou tel poste et s'il a le profil adéquat pour ce poste.
Les journalistes haïtiens, comme vous le savez, ne s'intéressent pas du tout à faire des recherches.
L'investigation ce n'est pas leur truc. D'où, ce que nous dénonçons tout le temps, le boulevard offert aux faiseurs de zen, au chantage, à l'intimidation et autres manigances.
Un exemple significatif des dommages provoqués par cette culture des ragots : le cas Mme Manigat.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de l'épisode lors du face à face télévisé des 2 challengers au poste présidentiel : Manigat et Martelly, où avaient été évoqués les problèmes financiers de Martelly (maisons revendues aux USA faute de pouvoir payer le crédit).
Martelly pour sa défense, avait avancé, qu'il s'agissait de business et que lui-même ne gérait pas ses affaires et donc qu'il n'était pas responsable ce cette faillite.
Et puis, il avait provoqué Mme Manigat, en lui laissant entendre de manière pernicieuse, qu'elle même avait bien des choses à cacher. Et que si elle allait dans cette voie, il se ferait un plaisir de les dévoiler.
Mme Manigat avait, prudemment, fait back, reculé. Non, non, elle ne désirait pas que le débat se dirige vers des affaires privées.
Or, Mme Manigat n'avait rien fait de repréhensible en soi. Comme des milliers d'étudiantes de par le monde, elle était tombée amoureuse de son prof, d'un aîné dont la prestance l'avait séduite.
L'aîné en question était marié et père de famille. Cette position aurait dû, si on parle en termes de morale, lui interdire d'avoir une relation amoureuse avec la jeune étudiante. Ce ne fut pas le cas.
Ce sont des choses qui arrivent que 2 personnes tombent d'amour. Soit, pour des raisons morales elles s'interdisent toute relation, soit elles se laissent déborder par la passion et font feu de tout bois.
En tous les cas, dans le cas des époux Manigat, la personne qui était la plus à même de mettre un frein à cette romance était l'aîné, père de famille.
La jeune étudiante qu'était alors Mme Manigat s'en serait remise et serait passée à d'autres choses.
Or, les zen, les ragots, ont fait de cette histoire, comme il y en a des milliers dans le monde, un crime dont Mme Manigat- bien sûr, présentée en tant que femme tentatrice, a été rendue responsable.
Qu'est ce qui empêchait Mme Manigat d'affronter M Martelly avec des arguments tels que: oui, j'étais jeune, j'ai aimé ce Monsieur et je n'étais pas forcément dans un état d'esprit me permettant de prendre la mesure et les conséquences de cet acte. D'ailleurs, aurait-elle pu ajouter, depuis lors nous sommes toujours ensemble ,40 ans que ça dure, ce qui prouve qu'il ne s'agissait ni d'une passade, ni d'une volonté de détruire un couple.
Et puis, c'est tout.
A Martelly elle aurait pu demander si, lui, quand il prenait du crack et volait pour pouvoir s'en payer, était conscient de ce que ce comportement impliquait.
Mais Mme Manigat kraponnen, a eu peur de se présenter devant les électeurs comme une femme qui dans son itinéraire personnel a dû faire face à une situation dans laquelle son bonheur personnel était la chose la plus importante du monde.
Et alors ?
Est-ce que l'on est moins présidentiable pour avoir vécu une histoire d'amour avec un prof marié et dont on est devenue l'épouse, que pour avoir volé pour fumer du crack ?
Est-ce qu'on est moins apte à occuper le poste de Premier ministre parce qu'on est lesbienne, que quand on ne répond pas aux requis de la Constitution ?
Ceci, pour vous dire et redire, l'importance de savoir à qui on à affaire- et donc de la biographie.
Si nous avions eu dès le départ une présentation dans la presse de Mme Manigat, fille de X, études, diplômes et co, rencontre avec Manigat, divorce de Manigat de sa première épouse, etc, tout le monde aurait été au courant. Et le chantage de Martelly de mettre tous les linges sales dehors, n'aurait pas fonctionné.
Au contraire, ce sont ses propres linges sales qui auraient été exposés. Ce qui ne pouvait que le défavoriser.
D'où la stratégie payante de l'intimidation, sachant que la chose que craint le plus au monde le groupe social auquel appartient Mme Manigat, c'est d'avoir sa vie privée exposée.
Revenons à l'histoire Pierre-Louis. Voici un homme qui a été ministre de la Justice et qui aujourd'hui est président du Conseil électoral provisoire ( CEP)
Demandons-nous si cet homme aurait pu réellement occuper ces hautes fonctions, si tout ce qui ressort aujourd'hui avait été connu.
Se répand dans le pays d'Haïti des bruits par rapport à son divorce d'avec sa femme provoqué par de mauvais traitements ( infidélité et violence); on dit aussi que nombre de ses étudiantes ont eu droit à du harcèlement sexuel.
On dit aussi que les "informations sensibles" prises sur son teléphone par la plaignante, ne seraient que des photos porno.
La question est comment M. Pierre-Louis, avec de tels antécédents a pu accéder au poste de ministre de la Justice et actuellement de président du CEP ?
On en revient à : qui est qui ? D'où vient-il ? Qu'a-t-il fait ? De quoi vit-il?
Questions fondamentables - non posées par les journalistes- mais qui auraient le mérite d'écarter de certains postes ceux qui n'ont ni la compétence, ni la morale requises pour y être nommés.
/image%2F1034110%2F20240505%2Fob_d58a61_ignorance-citations148-1-jpg.png)
/image%2F1034110%2F20240504%2Fob_d913e0_mag-controle-volcler.jpg)
/https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2F3zA7ByU7KwQ%2Fhqdefault.jpg)
/https%3A%2F%2Fstatic.mediapart.fr%2Fetmagine%2Fdefault%2Ffiles%2Fmedia_135361%2Fimg_4.jpg)
/https%3A%2F%2Fwww.madinin-art.net%2Fwp-content%2Fuploads%2F2024%2F04%2Ffond_nat_educ_haiti_mafieu.jpg)
/image%2F1034110%2F20240505%2Fob_d58a61_ignorance-citations148-1-jpg.png)
/https%3A%2F%2Fayibopost.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2024%2F04%2FDjaka.png)
/image%2F1034110%2F20240504%2Fob_d913e0_mag-controle-volcler.jpg)
Commenter cet article