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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Brève réflexion sur l'article de Péan

Publié par siel sur 3 Avril 2013, 10:00am

Catégories : #REFLEXIONS perso

La 2ème partie de l'article de Péan  Leslie Pean: Retour sur l’article « Économie d’une langue et langue d’une économie » (2ème partie) qui parle de la superficialité ou de "lumpenisation" des esprits sur les réseaux sociaux haïtiens, à partir d'une discussion qui aurait duré 5 jours autour de l'origine et la signification d'un mot créole, singo, si je me  souviens bien ( qui signifierait faire un somme, somnoler) est, dans l'ensemble, une analyse judicieuse.

 

C'est tout à fait correct que Péan ait consacré 2 articles pour préciser sa position et du même coup l'approfondir.

 

Pas besoin d'être doué d'une intelligence supérieure pour saisir - et ceci depuis que ces réseaux sociaux fonctionnent- que certains commentateurs en usent  dans le but  de dévier les débats, de détourner  les internautes de questions plus importantes, ou bien même même de faire fuir de ces réseaux celles et ceux qui les posent. On appelle cela des trolls.  Et sur ce blog, nous avons, à plusieurs reprises, dénoncer cette stratégie qui utilise, flatteries, ronds de jambes, complaisances, retours d'ascenceurs, provocations,  insultes, cuistreries, menaces et autres formes d'intimidation pour court-circuiter  les débats 

 

Cette pratique est celle du monde appartenant à ce que j'ai  appelé,  pour rire, le Granlakouzen,  une sorte de salons de tartuffes, dont les Barons de Grand Renard de Bourdon, des Bienfaits de L'Esclavage, de Ti-Malice de Time is Money sont d'excellents maîtres en la matière.

 

A ces derniers s'ajoutent les propagandistes du régime Tèt Kale: les Pradel, les Racine, les Carline Bazile , Réseau Citadelle, les Lucas, les edline augustin etc.


Lesquels se sont jetés comme une meute aux trousses  des rares commentateurs critiques ou simplement dubatatifs, dès l'élection de leur challenger. 


C'est vrai, également, qu'on ne peut que regretter l'absence de débat de fond sur des questions primordiales par rapport à l'avenir du pays, telles que la loi sur le blanchissement conçue par l'Exécutif et approuvé par le Sénat .link

 

Cependant, ce texte soulève plusieurs questions. 

 

En voici quelques-unes. 

 

Peut-on, doit-on imposer aux participants des forum une "ligne de conduite" ?

 

Est-ce que réellement, passer du temps à rechercher le sens d'un mot créole serait une perte de temps ?

 

Est-ce qu'il n'y aurait pas une autre lecture (dans le cas de cette chasse au signifiant) possible qu'un simple "nivellement par le bas" ?

 

Est-ce que, derrière cette recherche de sens d'un mot créole, qui a mobilisé l'intérêt de nombreux commentateurs (phénomène que j'ai suivi avec curiosité) ne se cacherait pas une autre quête, celle d'un désir de comprendre son histoire autrement ?

 

Ou même de rassembler, en essayant de recoller une identité en morceaux, sérieusement mise à mal ces derniers temps, par le boycott de 2004 et l'occupation du territoire cette même année symbolique pour le peuple haïtien, les peuples Noirs et tous ceux dans le monde qui militent pour la liberté ?

 

Est-ce que ce ne serait pas une sorte de chaîne de solidarité virtuelle que les internautes essayaient de créer en s'appuyant sur la recherche du sens d'un mot créole ?

 

Est-ce que cette recherche de définition d'un mot, ne s'inscrit pas dans une recherche de définition de leur identité en tant qu'Haïtiens  ?- ça je l'ai déjà dit en d'autres termes-

 

Est-ce que ce ne serait pas, précisément, le fait que les dits intellectuels aient abandonné la réflexion sur la politique haïtienne et, tout particulièrement, celle du gouvernement actuel, et  qu'ils aient cessé globalement d'être crédibles qui induirait  cette "déviation" ?

 

Déviation qui serait un détour, devant l'absence de voie tracée et praticable ?

 

Ce ne sont que des interrogations qui ouvrent un autre champ au débat.

 

Enfin, Péan, lors des débats nombreux et récurrents qui ont eu lieu sur la place du créole dans l'éducation,  aurait pu intervenir pour  dire tout ce qu'il développe  dans cet article à propos d'une possible politique de l'aménagement de cette langue. 

 

Intervention qui aurait pu, -peut-être, hein-, mettre fin à toutes les dérives et le tsunami de non-sense qui se sont exprimés et, -peut-être encore-, (je ne peux l'affirmer vu la mauvaise foi et l'immaturité des récalcitrants) élever le niveau de ce débat, que  Hughes Saint-Fort et d'autres se sont évertués, non sans un certain mérite,  à maintenir hors du caniveau.

 

Après avoir écrit ceci, j'ai découvert un texte de Jean Bernabé,  créoliste martiniquais qui commence ainsi :

"La créativité linguistique n'est pas sans relation avec les autres domaines de la réalité"

 

Le texte de Bernabé est ici : link

 

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