Si « la mort change la vie en destin », la Résurrection change la Passion en roman Harlequin. La Résurrection évacue le tragique, elle empêche certains hommes de prendre au sérieux l’aventure de Jésus, lui qui sait que, en ce qui le concerne, la souffrance – si vraiment il l’a subie, ce dont doutent certaines écoles théologiques - n’est que passagère, « un mauvais moment à passer », et que, quand il le voudra, il sortira de sa condition humaine, au contraire des hommes qui ne sortiront jamais de leur condition d’homme. Le fils à papa qu’il est sait que le Tout-puissant Père veille à ce que ses souffrances soient brèves. Tous les éléments se réunissent pour faire de la vie du Christ un conte de fée : une naissance mystérieuse, une enfance persécutée, une adolescence de surdoué, les brimades, la torture, la mort et la victoire finale de la Résurrection. La vie du Christ est le parangon des films hollywoodiens.
Nous, les êtres humains, savons qu’il n’y a pas pour nous de « happy end ». Nous savons que nous sommes mortels, comme les étoiles, comme les civilisations, comme les fourmis. Nous sommes arrimés à la souffrance et nous savons qu’elle n’aura pas de fin. Nous avons la mort devant nous comme « horizon indépassable ». Même quand, selon différentes leçons - littéraires, bibliques ou théologiques - il visite l’Enfer, Jésus jouit de l’immunité diplomatique et en ressort sans qu’un seul poil de sa barde ne roussisse. Celui qui entre à Fort-Dimanche sait qu’il n’en sortira jamais intact, que, même si physiquement il en refranchira les portes pour aller de nouveau vers le soleil, jamais en réalité il ne quittera la ténèbre de la mangrove et des cellules et que tous ses poils auront brulé : comme à Fort-Dimanche, comme dans la vie, il devra aller nu à la rencontre de l’événement, sans l’armure d’une quelconque protection d’un père tout-puissant. Il portera les stigmates du lieu fatal toute sa vie ; jamais il ne pourra oublier les cris des torturés et les ricanements des bourreaux. C’est la grande leçon du livre de Jean-Claude Brouard-Cambronne, « Le Chant des ténèbres » publié aux Éditions DAMI : Fort-Dimanche y apparaît comme une métaphore de la vie.
Car il y a pire que la mort : il y a la souffrance, la souffrance qui gobe tout, qui confisque le temps, qui ramène à elle le futur et même le passé. L’horreur châtre le présent de tout avenir parce que celui qui l’a connue ne peut l’oublier et est à jamais marqué ; le moment de l’horreur déborde, il prend la place du Temps. La souffrance devient, pour celui qui la subit, l’aune à laquelle il mesure tout. C’est à cela que l’on reconnaît le regard de l’enfant qui a connu la guerre, la maltraitance ou un cancer, un regard d’enfant prématurément vieilli, le regard de celui qui a vu l’horreur et qui ne s’en remettra jamais. C’est ce que donne à voir le regard de Jean-Claude Brouard-Cambronne quand on le croise : le regard de quelqu’un qui avant l’heure a vu la mort et en est revenu – mais pas tout à fait intact.
Il est impossible de rapporter la réalité de l’horreur. Rares sont ceux qui en parlent ; ils sont frappés d’une espèce d’omerta qui les empêche de dire tout de ce qu’ils ont vu là-bas, non point parce qu’ils ne veulent pas, mais parce qu’ils ne peuvent pas. Quand, malgré tout, ils essaient de communiquer leurs sentiments, on sent bien qu’il y a un je-ne-sais-quoi qui manque à leur parole : la parole, les métaphores et les mots du plus grand des écrivains, comme les couleurs, les volumes et les formes du plus grand des peintres ne peuvent, tout au plus, que donner une idée, une vague idée, de ce que c’est que l’horreur. Tout le génie de Dante n’a abouti qu’à faire ricaner le chirurgien allemand Johann Paul Kremer, qui écrit dans son Journal d’Auschwitz : « En comparaison, l’Enfer de Dante a l’air d’une comédie. » On le sait maintenant : montrer l’horreur ne la restitue pas ; il n’en donne, tout au plus, comme on l’a dit, qu’une vague idée.
Le livre de Jean-Claude Brouard-Cambronne, comme celui de Lemoine, « Fort-Dimanche Fort la mort », comme tous les livres consacrés à ce lieu hideux, commande de penser à la calamité, à l’inconfort de celui qui veut dire l’horreur. Écrire, peindre, relèvent, fondamentalement, quoique qu’on fasse, d’un acte d’esthétisation. La parole et l’image, qu’on le veuille ou non, aboutissent, même quand on veut dire l’horreur, à arranger cette horreur selon un certain ordre, à distribuer les masses, les volumes, les épisodes, les séquences, à les inscrire dans un plan, bref selon certaines règles, c’est-à-dire selon une certaine esthétique : on le sait, le documentaire pur et dur n’existe pas, grâce au montage, l’idéologie débarque sur la page ou sur la pellicule. D’un autre côté, même la parole la plus pulsionnelle, celle des surréalistes par exemple, qui voudraient laisser l’inconscient faire irruption dans l’écrit ou sur la toile sans passer par la douane de l’ordonnancement logique, n’échappe pas à cette nécessité : même si, par un miracle du génie, l’auteur, quel qu’il soit, peintre – Dali, Ernst, de Chirico, – écrivain – Breton lui-même, Aragon, ou n’importe quel autre poète ou romancier de cette école, Paul Éluard, Philippe Soupault, Pierre Reverdy, parvenait à dire brut, son dire, pour être décodé, doit l’être immanquablement, impérativement, par la pensée logique.
Les médecins connaissent cette distorsion entre les maladies les plus horribles et ces mots aux belles sonorités qui les désignent. L’être, hélas, ne peut aller nu à la rencontre de l’événement, et les surréalistes s’en sont rendus compte. Et de la même façon que l’Art fait partie du système d’oppression, l’horreur prend part à la beauté. Car l’art n’est pas seulement la soierie dont se pare l’être pour aller dans le monde et se montrer à ses fidèles, il est la texture même de l’être. Cette tension aporétique entre la volonté de dire et l’impossibilité de dire a rendu muet ou logorrhéique plus d’un producteur de signes.
D’où le mérite du livre de Jean-Claude Brouard-Cambronne.
C’est que, venant après tant d’autres, il reprend à son compte la question que depuis toujours se posent les scribes de la souffrance : « Comment dire l’horreur ? » Jean-Claude Brouard-Cambronne sait que l’extrême plaisir et l’extrême douleur ne se communiquent. Ni l’orgasme ni le tourment ne peuvent se dire ni se représenter. Il faut les vivre. Il faut les éprouver pour savoir. On ne peut décrire un séjour en enfer, c’est-à-dire à Fort-Dimanche, on peut seulement en donner une idée. Même les photos, par exemple, censées êtres « objectives », ne rendent pas, ne peuvent rendre compte de l’horreur, car il se trouve toujours une part d’esthétisation dans les photos, même dans les clichés pris à la va-vite. Et rien, absolument rien, aucune représentation n’est conforme à la réalité. Tout le monde sait que même les miroirs mentent : quand on lève le bras gauche devant une glace, c’est le bras droit que lève le reflet. Et la nostalgie, qui parfois se glisse là où elle ne devrait pas, ajoute des teintes pastel aux souvenirs, embellit, ne serait-ce que très légèrement, les événements croqués de ces années épuisées : le temps poétise toujours le passé. Les rescapés d’Auschwitz, de Fort-Dimanche, de tous les lieux d’enfermement et de torture le savent, eux qui, quand ils se rencontrent, trouvent toujours une blague à se conter sur leurs anciens compagnons d’infortune, sur leurs bourreaux, sur les événements de ces temps, et immanquablement les « t’en souviens-tu » se transforment en moments de mélancolie ; il se trouve même, dans ces réunions d’anciens combattants, quelques uns qui parfois avouent que « c’était la plus belle époque de ma vie ». On est bien obligé de reconnaître que l’art est un taureau de Phalaris : comme jadis l’animal d’airain du tyran d’Agrigente qui transformait en mélodie, grâce à un ingénieux système de flutes installé dans la gueule de l’animal, les cris de souffrance des malheureux qui grillaient dans le ventre du taureau de métal où ils étaient enfermés - car sous cette machine de torture on avait allumé un feu intense – il transforme les malheurs en chants. On voit du coup que si les chants, quels qu’ils soient, sont harmonieux, ils ne sont pas toujours l’expression de la Joie. On peut confondre les cris de douleur et les gémissements de plaisir comme on le fait parfois pour les hurlements de jouissance et ceux des supplices.
Mais il n’y a pas que l’horreur de l’enfer qui soit indicible. Il y a pire : l’horreur au quotidien. L’horreur qui ne dit pas son nom. L’horreur blême. L’horreur tapie à chaque coin de rue, à chaque coin de vie, et même dans « les songes qui ne sont plus un lieu sûr », l’horreur qui devient si familière, si évidente, qu’on ne la voit plus, qu’on n’y fait plus attention. Ce moment où ce ne sont plus les cris de douleur qui réveillent celui qui dort mais le silence quand ils cessent, ce moment était, sous François Duvalier, à Fort-Dimanche, normal. Jean-Claude Brouard-Cambronne s’est aperçu qu’il est impossible de parvenir à dire cette horreur-là. Pis : il se rend compte que, pour la dire, il doive ordonner, mettre en perspectives ; bref, il doit « faire de l’art », « de la littérature ». Il l’avance dès le titre, aux allures d’oxymore, de son livre : le chant, comme on sait, est, si vous me permettez ce pléonasme, harmonie ; il est une expression de la beauté ; au contraire, les ténèbres – dans le livre de Brouard-Cambronne - sont le lieu de la géhenne, des cris de douleur, des tortures, des viols, des assassinats. On voit dès lors le dilemme, le drame plutôt, de celui qui doit dire l’horreur : il doit la dire avec des moyens qui relèvent de l’art, et ces moyens, sui generis, embellissent la réalité, le souvenir.
C’est qu’il y a une impossibilité congénitale de l’art, y compris de l’écriture, à dire l’orgasme et l’horreur : l’écriture organise, distribue les masses, les volumes ; l’écriture construit, et toute construction répond nécessairement à des règles d’harmonie. L’écriture, comme tout art, donne seuls une cohérence à la vie comme à l’horreur et à l’orgasme, et la cohérence exclue l’anarchie, qui est le propre de ce qui est hors de toute attente. L’horreur est indicible comme le sacré, comme l’orgasme.
C’est certainement pour cette raison que Brouard-Cambronne a privilégié la forme qu’il a choisie pour dire son expérience de Fort-Dimanche : il sait que, pour dire l’horreur, tout au moins pour essayer, la suggestion est plus forte que la monstration, comme aux échecs où la menace est plus forte que la prise. Il a dû voir les documentaires sur des actes d’horreur et constater qu’ils ne rendaient pas compte de leurs sujets. « Nuits et Brouillards », par exemple, est un beau film : il reste un film, c’est à dire une manifestation se situant forcément un peu au-deçà du fait. « Guernica », les tableaux de Goya, du Titien, Pisanello, Mantegna, le Gréco, Murillo, Ribera, Rembrandt, etc. qui montrent des scènes de torture, sont beaux avant d’être indicateurs de la réalité de l’horreur. Alors, Jean-Claude Brouard-Cambronne fait de nécessité vertu, et il présente son livre, livre de souvenirs certes, en passant par la porte étroite d’une légère affabulation. Cela rend les personnages, tortionnaires et victimes, encore plus terrifiants ou plus pathétiques, selon qu’il parle des uns ou des autres : car l’imagination complète la peinture qu’il nous en fait. De la même façon que l’imagination porte à des degrés incalculables le Château de Versailles quand on dit : « Un immense château », de cette même façon, quand on en voit une photo, on voit la représentation d’un château immense, certes, mais affligé de dimensions calculables. « Gormenghast », le château des comtes d’Enfer, dans la suite romanesque éponyme de Mervyn Peake, est à jamais infini car on ne le voit pas, et l’imagination du lecteur le dote de dimensions infinies.
Qu’il s’agisse de Nemo, de Cacadiable, du redoutable Juge le sergent Lucien - Minos aux décisions tordues de cet enfer - du Capitaine Joseph, Cobra, Clop-Clop, Baron Samedi (le « président à vie de la république », le seul qui soit véritablement identifié), de Marcel Du Jardin qui était comme un lien entre les victimes et les bourreaux - peut-être le pire des bourreaux et la plus pathétique des victimes - les victimes, Jamais-Jamais, Laselva, Miguel, Eddy, Bison, « Le Chant des Ténèbres » est un défilé de personnages shakespeariens, hors normes, dont la seule rencontre dans le bouillonnement d’un chapitre, au détour d’un paragraphe, glace le sang. C’est d’ailleurs le reproche que beaucoup adressent à l’auteur : de n’avoir pas désigné sous leurs vrais noms les acteurs de cette tragédie. Je ne suis pas certain que ce soit là une faiblesse du livre. Je pense au contraire que cette imprécision excite l’imagination et la porte à cavalcader d’une hypothèse à une autre à propos de l’identité réelle des bourreaux et des victimes et fait défiler dans la tête les uns après les autres les sinistres personnages qui peuplèrent la coterie des assassins des Duvalier et la galerie impressionnante de leurs proies. Les auteurs de ce que l’on nommait dans le temps les « romans à clés », les madame de Scudéry, les Scaron, le savaient bien : décrire un protagoniste à clé est bien plus « payant » que d’identifier la personne ayant donné lieu à la naissance du personnage, il l’est bien plus que la sécurité, que la peur de nommer : comme pour le Château de Versailles, comme pour Gormenghast, suggérer est plus efficace que désigner. Dans le livre de Cambronne, le personnage devient espace, devient bibliothèque, un espace et une bibliothèque où se logent tous les bourreaux et toutes les victimes de cette époque qu’on voudrait reléguer aux ultimes extrémités des corridors de l’oubli. Cette imprécision agit comme un caillou tombant dans une mare et provoquant des cercles de recherche et d’identification de plus en plus larges englobant des situations de plus en plus riches. Peut-être est-ce à l’entrée de Fort-Dimanche que se trouvait en réalité l’avertissement que Dante plaçait à celle de son « Enfer » : « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance. » Mais les sbires de Duvalier, et plus précisément l’un d’eux, Luc Désir, avaient trouvé mieux : « Si vous êtes ici, c’est que Dieu vous a abandonné » Y a-t-il quelque chose de plus terrifiant pour le croyant que l’abandon de Dieu ?
On est d’ailleurs en droit de se demander si ce Dieu qui a créé Marcel du Jardin et le Sergent Lucien est le même qui a créé leurs victimes, Laselva, Eddy, Jamais-Jamais. L’on est obligé de s’avouer que oui : de la même façon que « l’être vivant ne surmonte le vertige de l’anéantissement que dans l’ivresse de la procréation », celui qui « anéantit », le bourreau, celui qui torture, ne trouve son accomplissement que dans l’ivresse de la destruction : c’est ce que signifient ces scènes hallucinantes du « Chant des ténèbres » où des bourreaux ont l’orgasme, éjaculent, pour le dire vulgairement, au moment où ils déchargent - leurs armes - sur leurs victimes, où ils détruisent, où ils tuent. Ainsi se trouve perverti par la pratique duvaliérienne l’acte même d’amour, la procréation : l’éjaculation, qui est l’action par laquelle l’homme procrée devient pour le bourreau duvaliériste le signe de la destruction qu’il met en pratique, et l’acte de vie devient acte de mort. Voilà l’horreur des Duvalier, de Fort-Dimanche ! Ces scènes sont paradigmatiques de l’œuvre de Jean-Claude Brouard-Cambronne. Ainsi Fort-Dimanche réunit les deux « côtés » de l’existence humaine, la vie et la mort, et plus exactement unit dans un même geyser la semence de celui qui torture et la bave de celui qui est torturé. Les bourreaux des Duvalier retrouvaient instinctivement l’alliance du sang et du sperme si chère à certaines mystiques aussi bien orientales qu’occidentales. Comme tout ce à quoi ils touchent, les Duvalier et leurs affidés pervertissent cette alliance. D’un autre côté, « le sang des hommes libres est la semence de la liberté, et la seule féconde ». L’Apôtre disait, rappelant une prescription de la Loi mosaïque : « Selon la Loi, presque tout est purifié par le sang et, sans effusion de sang, il n’est pas de rémission possible. » Cette dialectique est meurtrière. Elle nous installe dans une spirale de crimes et de vengeances – de vendetta – dont on ne peut sortir sans une rupture avec la tradition – sans une pensée révolutionnaire. Mais ceci est une autre histoire – bien que ce soit la même, mais autrement contée. La conclusion, cynique peut-être mais juste : ce n’est pas l’histoire qui compte mais la manière de la conter.
De la même façon que personne ne sort indemne de Fort-Dimanche, personne ne sort tout à fait intact de la lecture du « Chant des ténèbres ». Ce livre donne à la lecture son sens d’expérience profonde, d’expérience décisive « qui change le lecteur », qui le dépose transformé sur l’autre rive : on comprend alors que toute bonne lecture est - doit être - une expérience religieuse, et que celui qui dépose un livre n’est plus tout à fait celui qui avait entamé sa lecture. Toute lecture est un chemin de Damas.
La lecture du « Chant des ténèbres » perce, dans la vaste opacité du monde, quelques interstices permettant de jeter un regard furtif sur les horreurs qu’essaie de cacher cette opacité. Elle peut nous mettre sur une piste, nous suggérer l’horreur, c’est-à-dire aiguillonner notre imagination, la stimuler, et lui permettre sinon de saisir – ce n’est pas possible – du moins d’avoir une vague idée de ce qu’était l’horreur des Duvalier et sous les Duvalier.
Il faut ici souligner le travail des Éditions DAMI qui, sans cris, sans esbroufe, mine de rien, fait un travail capital et compte désormais plusieurs titres importants à leur catalogue : les trois volumes de « L’Économie d’Haïti », de Fred Doura, « Nègre et prof à l’école de Sisyphe » et « Sur le chemin du rêve », de Miotel Castelli, « L’enseignant, l’école, la communauté », de Roger Edmond, « Blues à deux voies », de Pierre Emmanuel et Claudel Jean-Mary, « Semences d’espoir : Gonaïves après le passage du cyclone Jeanne, Témoignage d’une volontaire », de Marie-Hélène Lindor. On ne saurait oublier la réédition d’« Aperçu sur la formation historique de la nation haïtienne », d’Étienne Charlier, dont tout le monde parlait mais que personne n’avait lu pour la simple et bonne raison que l’édition originale – la seule, l’unique - était épuisée.
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