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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Le Département d’Etat US a publié un ensemble de notes sur Haïti. Surprenant.

Publié par siel sur 12 Août 2011, 09:58am

Catégories : #REFLEXIONS perso

Eh oui, il n'y a pas que M. Yvon Surpris à surprendre, il a également le Département d'Etat US.

Le titre :
State Department Issues Background Note on Republic of Haiti

 

Et ça peut être lu ici :link

En dehors des informations très intéressantes sur l’économie, l’éducation, la santé, l'émigration, on trouve une sorte de résumé de l’Histoire et de l’évolution politique du pays.

Ce qui est étonnant c’est le portrait  sans concessions fait du régime des 2 Duvalier.

Loin de l’oasis chantée par les  clowns cyniques du Granlakouzen.

Régime que, paradoxalement, ils ont soutenu.

Mais comme a dit de Gaulle "Les Etats n'ont pas d'amis mais des intérêts".


Portrait qui correspond aux faits et aux témoignages des personnes indépendantes ayant vécu sous ces dictatures.


Ce qui est encore plus étonnant c’est que ce rapport oficiel arrive de manière -moins directe bien évidemment- au même constat que le mien. A savoir que depuis 1957, les menées de l’extrême droite duvaliériste entrâine le pays économiquement, socialement et moralement dans les bas-fonds de l'abjection.
 
Extraits
"The late 1950s saw the start of the violent and repressive dictatorship of Francois "Papa Doc" Duvalier. Elected president in 1957, he declared himself president-for-life in 1964 and ruled until his death in 1971 with the help of his paramilitary force, the Tontons Macoutes. Francois Duvalier was succeeded by his son, Jean-Claude "Baby Doc" Duvalier, who also declared himself president-for-life. The Duvaliers' rule was characterized by repressive state controls, including the lack of basic democratic rights. Faced with economic collapse and a popular uprising, Jean-Claude Duvalier fled to France on February 7, 1986. The period immediately after his departure was marked by mob vengeance against members of the Tontons Macoutes. From 1986 to 1990, Haiti was ruled by a series of provisional governments. In March 1987, a constitution was ratified that provides for an elected, bicameral parliament; an elected president who serves as head of state; and a prime minister, cabinet, ministers, and supreme court appointed by the president with parliament's consent. The Haitian Constitution also provides for political decentralization through the election of mayors and administrative bodies responsible for local government."

Traduction

La fin des années 1950 voit le début de la dictature répressive de « Papa Doc » Duvalier. Elu président en 1957, il se déclare président à vie en 1964 et reste à la tête du pays jusqu’à sa mort en 1971 avec l’aide de troupes paramilitaires, les Tontons Macoutes.
Son fils, Jean-Claude Duvalier lui succède qui se déclare également président à vie. Le gpuvernement des Duvalier avait pour caractéristiques une répression sévère par l’état  incluant une absence de droits démocratiques. Confronté à  l’effondrement de l’économie et une révolte populaire, Jean-Claude Duvalier quitte le pays pour la France le 7 février 1986.

La période suivant immédiatement son départ a été marquée par des actes violents de vengeance  commis par la foule contre les membres des Tontons Macoutes. De 1986 à 1990 plusieurs gouvernements intérimaires se sont succédés.En mars 1987, une constitution a été ratifiée qui a établi un parlement  elligible avec 2 Chambres, un président élu comme chef de l’Etat et un Premier ministre, un cabinet ministériel et la Cour suprême nommé par le Président avec l’accord du Parlement. La Constitution haïtienne établit également la décentralisation politique avec l’élection des maires et des fonctionnaires en charge du gouvernement local.

Maintenant voici comment ce rapport officiel relate le premier très bref épisode Aristide entre février 1991 et octobre 1991.

 

Extraits

In December 1990, Jean-Bertrand Aristide won 67% of the vote in a presidential election that international observers deemed largely free and fair. Aristide took office on February 7, 1991, but was overthrown that September in a violent coup led by army elements and supported by many of the country's economic elite. The coup contributed to a large-scale exodus of Haitians by boat. From October 1991 to September 1994 a de facto military regime governed Haiti. Several thousand Haitians may have been killed during the de facto military rule. Various Organization of American States (OAS) and United Nations initiatives to end the political crisis through the peaceful restoration of the constitutionally elected government failed. On July 31, 1994, the UN Security Council (UNSC) adopted Resolution 940, which authorized member states to use all necessary means to facilitate the departure of Haiti's military leadership and to restore Haiti's constitutionally elected government to power.


Traduction
En décembre 1990, les élections présidentielles ont été remportées par Aristide avec un score de 67%. Elections jugées par les observateurs internationaux commelibres et justes. Aristide devient président le 7 février 1991 et est renversé cette même année en septembre par un violent coup d’Etat mené par des éléments de l’armée et appuyé par l’élite économique du pays. Le coup d’Etat a provoqué un important exode des Haïtiens par bateaux. D’octobre 1991 à septembre 1994, le régime de facto militaire gouverne le pays. Plusieurs milliers d’Haïtiens pourraient avoir été tués pendant le régime militaire de facto. Plusieurs organisations des Etats américains (OAS) et les Nations Unies ont entrepris différentes démarches pour mettre fin à la crise par le rétablissement pacifique du gouvernement constitutionnellement élu. Le 31 juiller 1994 , le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté un amendement qui autorise ses membres à utiliser tous les  moyens nécessaires pour provoquer le départ des chefs de l’armée et de remettre le pouvoir au gouvernement constitutionnelement élu.

Bon. Comme vous voyez, les USA s’en sortent très bien de cette affaire.
A aucun moment n’est noté l’aide des Républicains aux putschistes.

Et l'exil doré offert aux criminels au lieu d'un jugement en bonne et due forme.

D'autant plus que les Américains détiennent les dossiers du Fraph et qu'ils savent pertinemment

qui sont les criminels et les crimes qu'ils ont perpétrés.


Mais ce qui suit est encore plus curieux.

Il s’agit de la crise qui va déboucher sur le second coup d’Etat de 2004.

 

Extraits
"Despite the creation of an OAS Special Mission designed to strengthen Haiti's democratic institutions in security, justice, human rights, and governance, security continued to deteriorate. Events spiraled downward throughout 2003, as President Aristide and the opposition failed to agree on a political resolution. Following a meeting with Aristide at the Summit of the Americas in January 2004, Caribbean Community leaders proposed a plan to resolve the political crisis, which President Aristide said he accepted. A high-level international delegation went to Haiti February 21 to obtain agreement on a specific implementation timetable. President Aristide agreed, but the opposition "Democratic Platform" group of political parties and civil society expressed reservations. Meanwhile, violence in Gonaives culminated February 5 in the "Artibonite Resistance Front" seizing control of the city. Other armed groups opposed to the Aristide government quickly emerged and succeeded in seizing control of many towns, mostly with little resistance from government authorities. By February 28, 2004, a rebel group led by a former police chief, Guy Philippe, advanced to within 25 miles of the capital. On February 29, 2004 Aristide submitted his resignation as President of Haiti and flew on a chartered plane to Africa."


Traduction

En dépit du fait qu’une mission spéciale de l’OAS ait été crée dans le but de consolider les instituions démocratiques haïtiennes, la justice, les droits humains, la sécurité ont continué à se détériorer. Des événements en 2003 ont accentué la spirale descendante alors que le Président Aristide et l’opposition n’arrivaient pas à un accord pour résoudre la crise. Suite à une rencontre avec Aristide, les leaders de la Caricom ont proposé un plan de résolution de crise accepté par le Président Aristide . Une délégation internationale de haut niveau s’est redue en Haïti le 21 février afin  d’obtenir une feuille de route d’application de ce plan. Le Président Aristide était d’accord mais l’opposition, le groupe «  Plateforme démocratique » composé de  partis politiques  et d’organisations civiles ont accueilli le plan avec des réserves. Pendant ce temps, les actes de violences  aux Gonaïves perpétrés par « le Font de résistance de l'Artibonite" ont culminé le 5 février, jusqu’à ce qu'il  prenne le contrôle de la ville. Le 28 février 2004, un groupe de rebelles dirigés par un ancien chef de police, Guy Philippe, s’est approché de 25 miles de la capitale. Le 29 février 2004, Aristide a présenté sa démission comme Président d’Haïti et s’est envolé dans un avion charter pour l’Afrique.

Vous noterez que, là encore, les USA se dédouanent de toute ingérence dans la politique haïtienne.

Dans cette version des faits, c’est Guy Philippe et ses troupes qui sont responsables de la démission d’Aristide. La société civile,  les responsables de partis politiques, l’élite économique qui ont pourtant joué un rôle majeur tant comme organisateurs que comme financiers sont également subtilement écartés. Dans ce récit « arrangé » du coup d’Etat , Aristide démisionne face à l'arrivée de Guy Philippe et de ses sbires; mais en plus il s’envole dans un avion charter.

Ce qui me surprend dans cette version officielle,

c’est qu’à aucun moment
 le Président Aristide n’a droit aux qualificatifs tant prisés

par l'extême droite : dictateur pire qu'Hitler,  "Moloch tropical"

trafiquant de drogue.

Ce qui était quand même, souvenez-vous,

les raisons premières invoquées par les addict au Coup d'état

pour le renveser.


Pas de mentions non plus des "chimères" qui cousent des "marbres dans leurs parties génitales"

pour violer les femmes de la bourgeoisie.

Ni du sacrifice  vodouesque du "bébé pilé" dans un mortier.

 

Au passage, ces salauds  du Granlakouzen ont oublié ce qu'ils ont fait à Mme Yvonne Hakim Rimpel

-viol qui a inauguré la prise de pouvoir de Papadok et annonçait la suite du cauchemar-

et aux femmes, hommes et enfants pendant le coup d'Etat de 1991

Parce que question spécialiste de viols et tortures,

il n'y a pas mieux qu'un voyou duvaliériste.


Le département d'Etat serait-il mal informé ?

Le département d'Etat serait-il payé par Aristide ?

Enfin, est mentionné que c'est bien à la demande de Latortue, Premier ministre intérimaire

que les troupes de l'ONU ont occupé le pays.

"International Presence 2004-Present At the request of the interim government and the UN, the U.S.-led Multilateral Interim Force, made up of troops from the U.S., Canada, France, and Chile, arrived in Port-au-Prince to ensure stability until the arrival of a UN peacekeeping force."

 

Là encore, ça sent le dédouanement.

Ce ne sont pas, d'après le rapport, les puissances internationales : USA, France, Canada

qui sont responsables de la présence de la Minustah mais Latortue.

Ce ne sont pas les puissances internationales qui ont provoqué la chute d'Aristide

mais Guy Philippe et son gang.

 

La lecture de ce rapport - pour les anglophones il faut le lire en entier-

m'a laissée perplexe avec un certain nombre de questions.

 

La première, c'est pourquoi tout soudain les USA présentent positivement Aristide

et au contraire montrent l'opposition comme incapable de dialogue ?


L'écrivain Trouillot, un des VIP du boycott de la Commémoration du bicentenaire de l'Indépendance,

eut à dire dans une de ses très nombreuses interviews de l'époque (2004-2005)

que les Français voulaient le rétablissement de Duvalier

alors que les Américains étaient contre.


On sait, par ailleurs, que c'est surtout la France, -dette de l'Indépendance oblige-,

qui avait poussé

via son ambassade, les zentellectuels, les étudiants, les média

et ses contacts serrés/collés avec les duvaliéristes

et avec certains leaders de partis, tels que Serges Gilles entre autres

à la sortie d'Aristide.

 

D'où la question :est-ce que ce rapport ferait figure d'avertissement aux Français

pour leur signifier que les USA restent les maîtres

et qu'ils n'entendent pas revoir surgir les figures sinistres de la dictature ?

 

Autre question : est-ce qu'il s'agirait d'un avertissement à Martelly

lui-même, qui n'a pas été reçu d'ailleurs par Obama,

à ne pas enfreindre la Constitution de 1987 .

Constitution que le rapport prend bien soin de rappeler, notamment les articles

concernant la nomination d'un Premier ministre en accord avec les Chambres.

 


Est-ce que les révélations des cables de Wikileaks à venir portant sur cette période (2003/2004)

pourraient apporter un démenti à la version apocalyptique des grenn-nanbouda (GNbistes) ?

Auquel cas, le département d'Etat s'empresserait de désamorcer la bombe

en montrant qu'il n'y est pour rien.

 

Un peu comme l'IRI avec Stanley Lucas qui a affirmé qu'elle avait milité pour la négociation.

Si Stanley Lucas luttait pour la chute du Président Aristide, c'était son affaire à lui,

mais pas celle de l'IRI.

 

Est-ce-qu'on assiste à un lâchage des aliiés gênants ?

Avec comme version les USA sont gentils, ils ont tout fait pour amener à la raison

les politiques haïtiens.

Les politiques haïtiens sont des minables, responsables de leurs dictatures duvaliéristes

de leurs Coups d'Etat

et de la situation catastrophique dans laquelle se trouve leur pays

malgré les efforts de la "Communauté internationale".

 

La suite des événements éclairera probablement notre lanterne.

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