de Martin-Luc Bonnardot, Gilles Danroc - 1989 - Haiti Politics and government 1971-1986
Attention ! Ce n'est pas pour le plaisir de déterrer des archives et
de vous en faire profiter, que je publie ces nombreuses informations
sur le fonctionnement des dictatures Duvalier.
C'est que, étant donné la restauration macoute de 2004,
personnifiée par le retour, entre autres, des Cinéas et des Jean Robert Estimé à la direction
du pays avec leurs plans, pour ne pas changer et comme d'habitude, mortifères ( Monsanto)
-se sa selman yo aprann yo fè !-
il est bon de se remettre en mémoire pour les anciens
et de prendre connaissance
pour les jeunes des techniques de répression de ces duvaliéristes.
Il vaut mieux prévenir que guérir
Or, ce qui est entrain de se préparer c'est la consolidation de la "restauration macoute"
initiée sous Latortue, poursuivie sous Préval
et qui devrait se bétonner par la prochaine élection présidentielle.
-Les assassinats récents de cadres non élucidés,
-les assassinats d'agronomes progressistes,
-la mise au pas des média,
-la domestication du Parlement
-le développement de milices de l'extrême droite composées d'ex-militaires,
d'ex-membres du Frahp,de l'armée cannibale et autres groupes de gangsters utilisés
pour créer la panique en fonction
des agenda des duvaliéristes
et de leurs héritiers les GNbistes (grenn-nanbounda/testicules au cul)
montrent une régression totale aux années 1960.
L'appel venant de ces milieux duvaliéristes,
pour la "réconciliation" , le "pardon" ou bien "l'amnistie"
même si chez certains pourrait sembler sincère est, généralement,
de la pure manipulation.
Ces monstres là savent jouer sur le côté affectif et émotionnel des Haïtiens
Après 29 ans (2 Duvalier) + 4 (CNG) + 4 ( Cédras) + 3 (Latortue + Préval)
de tueries et de terreur imposée
c'est le moment des élections et celui de crier " Haïtiens, nous sommes tous frères.
Luttons ensemble pour le pays"
Fadaises.
Il s'agit d'une stratégie pour éviter la justice
pour forcer à l'oubli
et pour pouvoir continuer
prédation et répression à l'aise.
Les criminels duvaliéristes doivent être jugés.
La justice d'abord, le pardon après.
De même, la mise en parallèle entre duvaliérisme et lavalas,
permet de disculper les grands criminels
qui ont tué en 29 ans de pouvoir absolu entre 40 000 et 100 000 personnes
et provoquer de graves dysfonctionnements dans la société haïtienne : exil des cadres
dans les familles : rupture de l'équilibre par éparpillement des membres.
dans l'économie : élimination des porcs créoles et "bidonvillésation" des paysans, exil des paysans.
Ces gens-là, qui se présentent comme des innocents, sont les principaux responsables
de l'état actuel d'Haïti.
D'autant plus que, comme je l'ai signalé à plusieurs reprises,
les zentellectuels "surprimés" du Collectif NON,
ceux qui ont appelé au boycott de la commémoration du bicentenaire de l'Indépendance en 2004,
ont largement diffusé le slogan "Aristide c'est pire que Duvalier"
de manière à cautionner, justifier, légitimer le retour des tortionnaires au pouvoir.
Ce qui fut fait.
Je sais que ce travail d'info est de peu de poids
face à la puissance de frappe des duvaliéristes.
D'autant plus que ce sont les milieux d'extrême droite
qui possèdent depuis 1957
les armes, l'argent, les média,
les lobby et les réseaux de gangsters
La répression à venir, pourrait être encore plus féroce qu'elle ne l'a été jusqu'à présent
-vu les enjeux financiers de la reconstruction
-vu les appétits féroces des duvaléristes et de leurs héritiers les GNBistes
-vu que les criminels impunis qui sont au pouvoir
ont un habitus de la violence.
-se sa selman yo konn fè !-
C'est une des raisons pour lesquelles le peuple haïtien
afin de déjouer
le programme de l'extrême droite se doit d'être très prudent.
Le rapport de force n'est pas en sa faveur.
Il a face à lui :
la Minustah
+ les ex-Fraph, ex-militaires, ex-attachés, ex-macoutes, ex-léopards
agents de la CIA et d'autres officines de renseignements étrangers
+ les zentellectuels zélés pour la propagande
+ l'élite corrompue pour le financement
+ pauvreté, ignorance et dépendance
ajouter à celà les conséquences du séisme qui n'arrangent pas les choses
Le peuple haïtien en ce moment précis de son histoire devrait :
1-éviter à tout prix les provocations qui le pousseraient à la violence.
2-organiser la résistance à la vente du pays de manière autonome et atomisée,
c'est-à-dire multiplier les structures qui défendent ses intérêts.
3- créer une sorte de toile d'araignée de la résistance à travers le pays
4-exclure toute collaboration avec les traites, assassins et opportunistes
militaro/macoutes/duvaliéristes devenus lavalassiens,
puis groupe 184,
puis Espoir, puis Unité, puis "Sauvegarde de la nation"
et tous les autres
pseudo partis et associations de la dite "opposition."
Tout ce monde là ayant démontré
son gôut pour le crime, la prédation et le chaos
et sa non-volonté politique d'apporter
des solutions viables aux problèmes de la société haïtienne.
5- avoir son propre réseau de renseignement pour repérer les agents provocateurs de l'extrême droite
les auteurs de kidnapping et les commanditaires de meurtres ciblés.
6- protéger ses leaders communautaires contre les assassinats ciblés
7- fonder un parti dont les membres partagent les mêmes convictions.
Eviter absolument les coalitions "manje kochon" sorte d'auberge espagnole
où ex-macoutes, ex-lavalas, ex-G184 se retrouvent.
8-créer des média (radio) pour diffuser de l'information, des analyses
et non les zen et les "on m'a dit" des média GNbistes.
9- s'associer à des réseaux étrangers comme par exemple
Bravo Avaaz ! Une loi contre la corruption adoptée au Brésil.
afin d'avoir un soutien logistique et financier
Un minimum d'indépendance financière
est nécessaire pour ne pas tomber esclave
impuissant et paralysé
entre les mains de l'extrême droite qui possède les armes, les média et l'argent.
EXTRAITS :
Etouffement
Transposition à la ville et adaptation du système de réunion du milieu rural, les associations étaient, avant 1960, nombreuses, actives, organisées. Sociétés avec leurs dignitaires, leurs règles, elles étaient pour la petite bourgeoisie le point de rencontre de deux cultures. Quel que soit l’objet de ces associations, histoire, jeux, sport, musique, danse, c’étaient des lieux de création, d’échange culturel et, bien entendu, de discussion politique. Interdisant les réunions, infiltrant le milieu étudiant, semant la terreur avec les premières bandes de miliciens en 1962, François Duvalier fit mourir d’étouffement toutes les associations. Elles ne trouvèrent jusqu’en janvier 1986 aucune occasion de revivre….
La libéralisation partielle consécutive à l’arrivé de Jean-Claude Duvalier au pouvoir permit de reprendre un rythme de rencontres dont personne n’avait perdu le goût. Mais, le tissu des relations et le réseau culturel étant détruit, les réunions se firent autour d’un verre d’alcool, d’une partie de dominos, sans aucune création. »
« Le pouvoir utilisait aussi de nombreux « espions ». Hantise des groupes organisés et des églises progressistes, ceux-ci sont recrutés parmi les étudiants et les lycéens, soit par l’armée et le ministère de l’Intérieur ( à travers le SD) soit directement, par de « gros macoutes » ou des personnages importants, ministres, députés… Certains espions les « macoutes du palais », présents dans tous les milieux et toutes les administrations informaient directement le chef du cabinet militaire du président. En général discrets sur leurs activités, ils en tiraient des gratifications plutôt qu’un pouvoir.
Le quadrillage des bidonvilles et de la ville
Les bidonvilles sont surveillés par plusieurs réseaux : les macoutes, les espions, l’armée, les Eglises et « œuvres humanitaires ». Un personnage important de ce système est le « commandant »…. La terreur qu’il inspire est liée à sa référence au pouvoir et à la mémoire des actes de celui-ci. En effet, François Duvalier n’avait pas hésiter à faire brûler le quartier de la Saline et à y envoyer les bulldozers, Franck Romain, maire de Port-au-Prince, organise depuis 1982 l’encloisonnement de ces quartiers.
Les quartiers riches, ceux de la petite bourgeoisie, sont eux aussi sous « haute surveillance ». Un phénomène tout d’abord permet de les déstabiliser : la tolérance ou l’édification d’habitats précaires entre les belles demeures. Logement de domestiques devenus abris de familles en transit, terrains non bâtis, jardins de mulâtres exilés squatterisés, des îlots de pauvreté se développent dans ce qui était avant 1960, les beaux quartiers. Le manque total de plan d’urbanisme permet toutes les inventions…
Les marchands de surettes installés à la sortie d’une école, d’une administration ou devant une belle maison ne vivent pas forcément de la vente au détail de biscuit, bonbons ou cigarettes ; marchands ambulants, ils peuvent simplement chercher à survivre avec ces emplois précaires, mais aussi être des agents du SD.
La dictature réussit à faire surveiller les pauvres par les pauvres et les riches par les pauvres, à peu de frais.
Sources : books.google.com/books?isbn=2865372421...
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