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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Pourquoi, en Haïti même, on n'entend pas parler de solidarité avec les victimes de Sandy ?

Publié par siel sur 6 Novembre 2012, 13:24pm

Catégories : #REFLEXIONS perso

Le reproche a été fait aux média dominants de parler peu des dégâts Commondreams, Haïti toujours cahotée d'un désastre après l'autre

Sandy, Haïti, les Etats-Unis, et « Le Monde.fr » provoqués par l'ouragan en Haïti, à Cuba, en RD, à la Jamaïque. Parallèlement, j'ai noté un silence éuivalent dans la presse haïtienne et surtout dans les échanges sur le net.

 

Je lisais cet article dans Commondreams link intitulé :

"What Climate-Driven Hurricane Sandy Teaches About Cooperation"

Que nous apprend l'ouragan Sandy, manifestation des changements climatiques sur la coopération ?"


L'article décrit comment des personnes, des communautés, des associations s'organisent pour venir en aide des sinistrés.

 

Dans la presse haïtienne, sur les réseaux sociaux étrangement muets depuis l'affaire Clifford Brandt, Alterpresse. Affaire Brandt.  

aucune trace de témoignages de coopérations pour apporter de l'aide.

 

Au moment du séisme de 2010, la diaspora s'était massivement engagée à travers des dons, du volontariat d'équipes médicales ou de simples citoyens.

 

Le groupe des zentellectuels habituels s'était retrouvé, comme en 2004, à l'avant scène sur tous les média. Chacun y allant de son témoignage et de son livre à paraître.

 

Aujourd'hui, la situation, bien que n'étant pas aussi spectaculaire, reste fondamentalement aussi dramatique.

 

Dans les média internationaux, chez  les ONG, ce serait plutôt le silence radar. Sandy, Haïti, les Etats-Unis, et « Le Monde.fr »


En dehors de l'aide promise et arrivée du Venezuela. Rien. La politique de coopération de Chavez avec Haïti demanderait des changements.

 

Les 2 Clinton qui, hier encore, se réjouissaient du "rêve" du Sweatshop de Caracol, une implantation de hangars industriels sur des terres fertiles déboisées pour faire jaillir ce "rêve", n'ont soufflé mot.

 

Du moins que je sache,  je n'ai pas lu dans la presse, un quelconque message de leur part adressé  à la population haïtienne, qu'ils disent tant "aimer".

 

Avec leurs propres problèmes avec Sandylink et la proximité des élections, ils ont d'autre chats à fouetter, ce qui paraît logique.

 

Surtout que, d'après eux, Haïti se trouvant en de bonnes mains avec le pourvoir tèt kale rose et la Minustah,link ils n'auraient rien à craindre. Haïti, ça peut toujours attendre attendre.


Pour revenir aux Haïtiens, on dirait, vu de l'extérieur -n'est-ce pas-  où je me trouve, que comme la communauté internationale ne pipe mot, c'est que la situation n'est pas grave.


Vu de l'extérieur toujours, ça laisse cette sale impression que le pays a tellement pris l'habitude d'être assisté par l'international ou par la diaspora, que quand les 2 sont absents, il se trouve dans l'incapacité d'agir.

 

sandy-leogane-1.jpg

Sandy-Léogâne.

 

Qu'est-ce qui empêche, les étudiants de la fac d'ethnologie, de s'organiser pour aller  donner un coup de main aux gens de Léogâne, par exemple, qui ont le plus souffert du séisme et qui se retrouvent avec Sandy dans la détresse ?

 

Qu'est-ce qui empêche les associations de paysans du pays, de s'organiser pour donner des vivres aux sinistrés ?

 

Qu'est-ce qui empêche les patrons de bus, de mettre à la disposition des associations leurs véhicules pour aller à la rencontre des gens isolés ?

 

On pourrait continuer la liste des questions.


 S'il y a un problème, pour le résoudre, il faut d'abord le comprendre.

 

De là où je suis, je ne saisis pas  les causes de ce manque d'empathie.

 

Je ne parle pas évidemment des élites mais des gens qui sont plus ou moins à l'abri du besoin et de bonne volonté.

 

J'ose me demander si les bonnes volontés et les initiatives autonomes ne sont pas paralysées par la peur du pouvoir rose.


Je m'explique :

Après la chute de Duvalier, les jeunes étaient pris d'une frénésie de nettoyage de leurs quartiers. Pour ce faire, ils s'étaient organisés en différents comités- à l'époque on ne parlait pas de base.


Dans mon documentaire, "La Ronde des Vodou", dans lequel je les ai filmés , ils m'ont expliqué que sous Duvalier Jean-Claude, prendre des initiatives, comme celle de nettoyer son quartier, étaient perçues comme une action contre le régime.


Pour les tenants du pouvoir, cela signifiait que le gouvernement ne faisait pas son boulot.


Donc, s'organiser pour balayer son quartier, gérer les ordures, repeindre les maisons, planter des arbres était considéré comme une action de communistes/kamoken, aujourdhui on dirait terroristes.


C'était l'époque bénie "d'avant ces 25 dernières années" du fèmen djol ou, ferme-la, ne bouge pas.


Une autre hypothèse serait que, accablés par ces désastres à répétition, en comptant celui de l'élection-sélection de Martelly à la tête de l'Etat et le retour des morts-vivants du duvaliérisme au pouvoir avec l'assentiment de la communauté internationale + le choléra de la Minustah,  la société haïtienne soit totalement paralysée sous cette accumulation de chocs.

 

Ce qui nous ramène à la "La stratégie du choc : la montée d'un capitalisme du désastre, " de Naomi Klein.

 

Un livre qu'il faut lire absolument.

 

Sans oublier celui de Peter Hallwarth, malheureusement pas traduit en français :Damming the Flood: Haiti, Aristide, and the Politics of Containment, London: Verso BooksISBN 1-84467-


qui offrent tous deux des pistes d'analyse du comment et pourquoi de  la situation actuelle d'Haïti, dont l'immobilisme de la société qui semblerait pétrifiée sous le poids des scandales du gouvernement  rose du président tèt kale et des catastrophes naturelles.


Il est vrai que cela fait beaucoup.

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