C’est un classique.
Surtout ne jamais tenter de bousculer « l’entre-soi », de dégonfler la « bulle », de risquer un pied baveux sur sa pelouse privée…
… C’est du populisme.
Les inégalités de revenus ont atteint un niveau d’obscénité insupportable ? Surtout ne pas le dire : c’est du populisme !
Il est indécent que l’on puisse gagner 500 fois plus par la spéculation que par le travail ? Censure : c’est du populisme !
Douze ans de prison ferme parce que des « cailleras » de banlieue ont failli blesser un policier, six mois avec sursis quand une « caillera » d’Antibes a mis dans sa poche frauduleusement ce qui aurait permis de payer plus décemment des dizaines de policiers ? Affreux : populisme !
Mais qui fait le jeu du populisme ?
Choisir comme expression diabolisante, excluante, excommunicatrice, justement celle, noble encore il y a cinquante ans (prix du roman populiste décerné à Eugène Dabit pour « Hôtel du Nord », du film populiste à Marcel Carné pour « Le Quai des brumes » (1)), justement l’expression, disais-je, qui s’enroule autour du mot « peuple », cela ne revient-il pas à encourager un populisme réactif ?
Les allergiques à toute aspiration populaire pointent le « populisme » exactement comme les adversaires de l’égalité dénoncent systématiquement l’« égalitarisme ». « Salauds de pauvres ! », comme disait Jean Gabin dans « La traversée de Paris ». L’inverse serait du « populisme ».
L'article : http://www.jeanfrancoiskahn.com/Vous-avez-dit-populisme_a184.html
Et ceci :
"Le plus compulsif pourfendeur du populisme, c’est Alain Minc. A ce prix-là, on peut. Tel un Tartuffe des beaux quartiers : « oh, cachez-moi ce peuple que je ne saurais voir ». Et si on rétablissait le suffrage censitaire ? Pour éloigner des urnes les « classes dangereuses » ? Il aimerait bien, au fond, mais n’ose pas l’avouer."
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