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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Attaque contre les madan sara (revendeuses), une stratégie des roses pour détruire la production locale ?

Publié par siel sur 22 Octobre 2014, 12:43pm

Catégories : #REFLEXIONS perso

.Vous penserez, peut-être, que se poser cette question c'est voir le mal partout.

Et pourtant ...

"Konplo pi fò pase wanga," les complots ont plus de force que la magie, est un proverbe haïtien.

Cela fait des temps que cette situation prévaut au marché La Saline, on en est en droit de s'interroger sur le pourquoi de la passivité de la police et de la Minustah. Surtout, quand on peut constater le zèle qu'elles mettent à réprimer une manifestation pacifique.

Il doit bien y avoir une raison.

A qui profite le crime ?

- Des gens bien intentionnés qui souhaiteraient récupérer le terrain sur lequel est placé le marché ?

- D'autres gens habités du même esprit charitable qui souhaiteraient que les produits cultivés par les paysans ne soient pas distribués dans la capitale ?

Par exemple, perturber la circulation des marchandises afin que les vivres, bananes et fruits de la Grand'Anse ne fassent pas concurrence à ceux de Saint-Domingue ?

Pourquoi précisément l'exemple de la Grand'Anse ?

Je vais vous l'expliquer en quelques mots.

Vous savez que la personne rose qui se fait appeler la première dame avait ou a encore en charge (illégalement of course) un programme d'aide à la faim.

Ce programme prévoyait d'offrir à des pauvres des bons avec lesquels ils pouvaient acheter à bas prix certains produits, dans certains commerces subventionnés par le programme concocté par les conseilles de la dame rose.

En regardant sur le site de cette dame, quelle ne fut ma surprise de voir le département de la Grand'Anse parmi les premiers où cette expérience devait être menée.

Or, comme vous le savez, la Grnad'Anse regorge de vivres.

Ce qui devrait aider au commerce de ces produits serait, en toute logique, un appui aux cultivateurs pour améliorer leurs conditions de production, la conservation et la distribution de leurs produits.

Inciter les gens à aller acheter dans des boutiques des produits bien souvent de provenance étrangère (riz, spaghettis, lait en conserve, etc) c'est-

-d'une part les entraîner à changer leur régime alimentaire (manje etranje a p ibon)

- d'autre part c'est acculer les paysans qui trouvent moins de débouchés pour leurs produits à abandonner la culture de leurs terres. Et qui dit abandon, dit vente.

Enfin, le fait de subventionner certains boutiquiers, c'est créer une sorte clientélisme qui conduit tout droit à la corruption.

Vous suivez ?

Mais pourquoi la Grand'Anse ?

Eh bien, paradoxalement, parce que c'est la région la plus verte du pays, avec des plages magnifiques, des petites îles paradisiaques, de l'eau en abondance, des montagnes belles à couper le souffle.

Il s'agit donc d'une richesse.

Et une fois prononcé le mot "richesse", vous savez que derrière se tiennent d'autres mots tels que, exploiteurs, profiteurs, cupides, voleurs, accapareurs, brigands," bandit légal"

Un bandit légal qu'est-ce que c'est ?

Un bandit légal se différencie d'un brigand qui extorque sous la force des armes.

Le bandit légal, lui, crée un cadre juridique - ou bien, comme dans le cas des taxes prélevées à la diaspora pauvre, une cause nationale, ou bien un arrêté d'utilité publique comme dans le cas d l'ile à Vâche pour couvrir ses exactions.

Comme en général, ce sont eux (les "bandit légal") qui rédigent et votent les lois - par exemple celle des députés concernant le réaménagement du territoire et la surveillance de la population pour l'empêcher de franchir " les frontières intérieures "et les asssigner en quelque sorte à résidence ( quelle dégeulasserie ! ) ces lois défendent leurs intérêts.

Ici, en France, en ce moment, la justice tente de mettre la main sur un certain nombre de "bandit légal" qui jusqu'à présent, du fait d'une très longue période de collusion entre eux et la justice, n'étaient pas inquiétés;

Mais bien évidemment, on est loin de crier victoire. Pas question de croire la partie gagnée.

Parce que comme dans le cas de Duvalier J-Cl, le bandit légal a un tel réseau d'influences et de complicités dans tous les rouages de l'administration et du monde des affaires, que les procès traînent en longueur et s'achèvent plus souvent que rarement en eau de boudin.

Le bandit legal ne travaille jamais en solitaire. Pour se garantir protection et impunité, il renvoie l'ascenceur, achète des journalistes, des juges, des policiers, des gros bras, des gangsters, des mercenaires. Il distribue, médailles, récompenses, carna-veaux et ...motos.

Il s'entoure d'un personnel qu'il sait cupide, servile, vénal et ne reculant devant aucun acte malhonnête ou même criminel.

Le bandit légal c'est une bande organisée.

Il s'agit d'un réseau qui attrape dans ses filets des individus appartenant à l'ensemble de la société de haut en bas, de droite à gauche.

Martelly n'avait-il pas lui-même déclaré (je l'ai déjà dit mais la répétition s'avère nécessaire) que lorsqu'on laisse le moindre petit espace à un brigand, il s'emparera de tout l'espace ?

Donc voilà. La Grand'Anse est actuellement dans la ligne de mire des roses, elle est en train d'être prise dans leurs filets.

D'où les visites répétées de Lamothe/Martelly dans ce département. D'où la bagarre actuelle qui se joue entre notables de ce département pour s'attribuer une part du marché.

Vous pouvez ne pas me croire, mes analyses ne sont pas paroles d'évangile, mais je subodore derrière cet intérêt "patriotique" pour la Grand'Anse, une intention rose raket.

Pour en revenir au sujet des madan sara du marché de La Saline, harcelées et violentés dont je me suis écartée, il faudrait que la société civile

-pour une, considère ces marchandes comme des personnes à part entière,

-pour deux qu'elle est le courage dans une lettre ouverte d'interroger M. Orélus, chef d'une institution dont la devise est "servir et protéger", pourquoi celle-ci se trouve dans l'incapacité de défendre ces marchandes des attaques répétées des bandits.

Pour ce qui est des organisations féministes, on se demande ce qu'elles font ou ne font pas face à ces agressions contre des femmes.

Quant à la ministre de la Condition féminine,...bliye sa ! Le rose est une couleur, d'après ce qui se dit, qui va tout particulièrement à son teint.

Photo source Haïti Observer. The Role Of Women Madan Sara In Haitian Economy

Photo source Haïti Observer. The Role Of Women Madan Sara In Haitian Economy

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