Loyauté
Par le sang des Izméry
Et du père Jean-Marie
Par ces martyres anonymes
Dont le bel exemple m'anime
Pour la gente dame
Devenue ma soeur d'âme
Au nom de ceux dont je descends
Pour mes frères d'arme
Et mes frères de sang
Pour cet enfant qui naquit
Du venin de ma couleuvre
Ceux plantés par ne sais qui
Mais qui fleuriront par mes oeuvres
Pour bannir le déshonneur
Pour que la barque du bonheur
Aborde enfin à nos rives
Et que les jours sans faim arrivent
Je me dois, en peu de mots
Rester homme de parole
Et quoiqu'il m'en coûte de maux
Jusqu'au bout de jouer mon rôle
Mais n'allez pas sur mon sort geindre
Croyez moi, ne suis pas à plaindre
Car j'ai bien plus de liberté
Que ce qui ont cru me l'ôter
Quand ils m'ont au cachot jeté
Et quoiqu'ils aient pu escompter
Je reste et demeure indompté
Au cas où je devais partir
Si les larmes pouvaient vous tenter
Rappelez-vous cette vérité
Le pourpre du martyr
Est aussi couleur de la gloire
Le violet est à l'envers
De la couleur de l'espoir
Qu'enfin libre notre terre
Se recouvrira de vert
Et mon calvaire est promontoire
D'où part ce cri prémonitoire
Si le siècle qui s'éteint
Fut sous empire américain
Celui qui s'ouvre demain
Sera jardin de l'Ayisyen
le 28 août 1994, en pleine dictature militaire de l'ex-général Cédras, Jean-Marie Vincent a été assassiné. Il était âgé de 49 ans.
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