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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Daly Valet, les "parrenn, kouzen" et autres barons... (mis à jour)

Publié par siel sur 19 Septembre 2016, 23:09pm

Catégories : #AYITI ROSE RAKET, #REFLEXIONS perso

Daly Valet utilise le terme inapproprié de caciquat pour décrire une structure de préférence de type mafieux  avec à sa tête un ou des barons, lesquels ont à leur solde des gangs et mercenaires pour régner en maître et sans partage sur une région donnée.

Le caciquat, l'île d' Ayiti en comptait 5 avant l'arrivée des colons/esclavagistes, si l'on devait faire une comparaison s'apparenterait au système d'états fédéraux de L'Allemagne, les  USA, le Mexique et autres.

Voici la définion d'un état fédéral donnée par Wikipédia :

"Un État fédéral (ou fédération) (latin : foedus, l'alliance), est un État habituellementsouverain, composé de plusieurs entités autonomes dotées de leur propregouvernement, nommées entités fédérées. Le statut de ces entités est généralement garanti par la Constitution, et ne peut être remis en cause par une décision unilatérale du gouvernement central fédéral. La forme de gouvernement de l'État fédéral, ou sa structure constitutionnelle, est nommée fédéralisme. C'est un ensemble d'États qui se sont unis et qui ont une certaine autonomie tout en reconnaissant une autorité supérieure commune."

 

Voici la carte des  5 caciquats  de l'île d'Ayiti.

Carte représentant les 5 Caciquats d' Haïti avant  la colonisation et le génocide de la population

Carte représentant les 5 Caciquats d' Haïti avant la colonisation et le génocide de la population

Certains intellectuels haïtiens pour des raisons que j'ignore - n'étant ni historienne, ni anthropologue, ni sociologue, ni psychologue, ni "toutiste", forme suprême de la paresse intellectuelle,  je serais incapable de faire une analyse documentée des causes (même si j'ai ma petite idée sur les tenants et aboutissants de cette pratique ) -  ont tendance à  employer des termes charriant le sens péjorant défini par le colonisateur.

Les premiers habitants de l'île avaient organisé l'espace du territoire  en 5 régions dites caciquats, afin de mieux le gérer. Les caciques étaient certes auoritaires - quel système politique ne l'était pas à cette époque ?- mais l'objectif était de créer des espaces autonomes de développement.

Les "barons" haïtiens, ceux notamment des Gonaïves - il suffit de voir l'état de leur capitale - ne travaillent pas à développer la région passée sour leur contrôle à partir des ressources de cette région, en créant entreprises et emplois.

Comme la mafia italienne, ils utilisent les ressources de l'Etat, leurs salaires et privilèges pour principalement s'enrichir.

Si l'on devrait comparer, les barons haïtiens  à qui que ce soit, ce serait aux seigneurs de guerre en Afrique centrale, ou dans des pays comme le Honduras - généralement liés au trafic de drogue.

 

C'est pourquoi, dès 2004, j'avais signalé que l'on se dirigeait - au prétexte d'une soit-disant "restauration" de la démocratie - vers une "africanisation"  ou  une  "latinisation" d'Haïti qui risquerait d' installer le pays dans des guerres civiles permanentes  comme celles qui ont lieu en AM. Latine et en Afrique.

Bien avant la sélection de Martelly et de son gang de "bandi legal" - ce qui a confirmé mon analyse -  j'émettais l'idée que la CI/USA avait pour objectif d'expérimentaliser en Haïti ce système qui invalide l'Etat, entretien un état permanent de conflits, une insécurité  sur l'ensemble du territoire, et autorise  la création des zones protégées par des milices, la Minustha et tout récemment l'entreprise israéliene  de gardiennage des "frontières intérieures",  HLSI.

Malgré que des personnes mal intentionnées, traitent les Haïtiens de "sauvages, comme avant eux les conquistadors les Taïnos, les Haïtiens - qui,  quoi qu'en disent leurs habituels contempteurs   ont en mémoire la geste de 1804  - ont  résisté à cette  balkanisation façon maffieuse du pays avec leurs moyens limités.

Pendant les maintenant 12 ans de présence de la Minustha, ils n'ont pas cédé aux provocations, ils ont manifesté pacifiquement contre sa présence, ls ont évité de s'en prendre physiquement aux membres de cette armée d'occupation.

La plupart des analystes étrangers s'en étonnent. Ils ont trouvé un mot pour l'expliquer : la résilience.

Ce refus d'utiliser la violence  est assimilé à de la passivité, au fatalisme, au bon dieu bon. Jamais à l'intelligence populaire qui comprend de quoi il en retourne.

En réalité, si on observe bien, malgré le fait de toute la puissance des étrangers, les Haïtiens ont mené des batailles victorieuses sur quelques points, notamment, contre le projet de l'Ile-à-Vaches et celui de la Gonâve, les deux visant à créer des sortes de colonies, des enclaves extra-territoriales dans l'espace haïtien.

Vous me direz que ce n'est pas gagné, vu le rapport des forces en présence, rien ne dit que les Haïtiens ne puissent se retrouver dans un configuration à la palestinienne, avec des territoires occupés et tout le reste : humiliations, laisser-passers, etc.. que l'on connaît trop bien.

Parce ce que, effectivement,  ce combat contre le refoulement des Haïtiens sur leur propre territoire a été mené par une minorité qui s'est retrouvée face à la CI/USA/Minustha et les barons locaux.

 

Les baronneries actuelles qui défient l'autorité de l'Etat ne sont pas apparues ex-nihilo, ni comme le dit D. Valet parce que les citoyens se méfieraient de l'autorité centrale, il s'agit plutôt de la poursuite de ce plan d'instauration de conflits de basse intensité dans l'ensemble du pays et d'octroyer à des chefs des "baronneries" en échange d'une surveillance des intérêts étrangers sur les territoires qu'ils dominent.

Si, c'est un exemple, des entreprises minières veulent opérer dans une zone, en payant le baron de cette zone, il peut être assuré que ses milices assureront la protection de leurs biens et celle de  l'expoitation des travailleurs, en emprisonnant, assassinant, faisant disparaître tous les leaders militants, intellectuels et syndicalistes.

C'est le schéma  utilisé par l'ensemble des entreprises minières en Afrique, Asie, AM. Latine.

Donc, ces barroneries de l'Artibonite, de la Grand''Anse et autres ne naissent pas comme champignons après la pluie, ni parce qu' émanant d'une demande populaire - pas plus que Martelly mis au pouvoir par les USA/Clinton ou Jovenel Moïse -  leur construction - voir les simagrées des Latortue, Murat Cantave, Fourcand, Zenny, Riché - résultent de l'application d'un plan : le plan Collier, de recolonisation du territoire, passant par le démantèlement de l'Etat.

 

2004 en était le signal. Le tremblement de terre a ouvert les veines. Martelly et sa bande en étaient les commandeurs.

Les Haïtiens, ceux qui sont tordus comme des zen, dont les directeurs d'opinion auto-proclamés, font "an ba chal" la promotion de ce plan.

D'autres n'y comprennent goutte et s'enracinent dans la dénonciation des multiples  péchés  des Haïtiens - qui, selon eux seraient le pire peuple existant sur la terre entière -  dont celui d'avoir mené une guerre victorieuse contre les colons et l'esclavage.

Il, faudrait ajouter que des "caciques " il n'y en a pas seulement dans les régions, mais qu'ils règnent également dans les médias presse et audiovisuels. Et que M. D. Valet devrait commencer par réécouter le contenu des émisssions qu'il animait avec le baron V. Numa de Vision 2000. Ce qui lui permettrait avec le recul, de juger de sa collaboration à travers une complaisance affichée au statu quo, au démantèlement de l'Etat et à l'apparition de ceux qu'ils qualifient à tort de "caciques".

Enfin, je voudrais lui rappeler à lui  et à ses pairs,  cette phrase d'Albert Camus qui revêt une importance primordiale  pour la société haïtienne :

"Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde." 

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