27 octobre 2016
Lorsque la classe dirigeante panique, leur première réaction est de cacher la panique.
Ils réagissent avec cynisme : lorsque leurs masques tombent, au lieu de chercher à se cacher, ils pointent généralement du doigt le masque qu’ils portent. Ces jours-ci, le monde entier pourrait assister à une version postmoderne de la citation infâme "qu’ils mangent de la brioche", attribuée à Marie-Antoinette, reine de France pendant la Révolution française.
En réaction à la publication par WikiLeaks de ses e-mails, John Podesta, l’homme derrière la campagne de Hillary Clinton, a posté une photo d’une préparation de repas, en disant : « Je parie que le risotto au homard est meilleur que la nourriture servie à l’Ambassade de l’Equateur ».
Une version similaire de cynisme vulgaire est apparue plus tôt ce mois-ci lorsque Hillary Clinton a réagi à l’affirmation selon laquelle elle aurait voulu "droner" Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks (« On ne pourrait pas simplement droner ce type ? ») lorsqu’elle était Secrétaire d’Etat. Au lieu de nier ces commentaires, Clinton a dit qu’elle ne se souvenait pas de cette plaisanterie, « Si je l’ai dit, c’était une blague, mais je ne me souviens pas ».
On n’a pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre que si Hillary Clinton l’avait dit, elle l’aurait considéré comme une blague. Mais quand les empereurs blaguent, cela a souvent des conséquences désastreuses pour ceux qui sont l’objet de leur « humour ».
La Cyber-guerre, pas contre la Russie, mais contre WikiLeaks
Au cours des derniers mois, j’ai rendu plusieurs visites à Julian Assange à l’ambassade équatorienne à Londres, où il est réfugié depuis bientôt cinq ans par crainte légitime d’être extradé vers les Etats-Unis, et à chaque fois je pense à ceci : bien qu’il vit sans sa famille, dans une version postmoderne de l’isolement (même les prisonniers sont autorisés à marcher à l’air libre une heure par jour), sans accès à l’air frais ou à la lumière du soleil depuis plus de 2000 jours, bien que le gouvernement britannique lui ait récemment refusé un sauf-conduit pour un l’hôpital pour un examen IRM, l’attaque la plus grave contre sa liberté physique et mentale serait de lui couper l’accès à Internet.
La dernière fois que je l’ai vu, c’était il y a seulement deux semaines, il a exprimé la crainte que, parce qu’il avait déjà publié des fuites concernant les élections aux Etats-Unis, et il y en aura d’autres, les États-Unis pourraient trouver différentes façons de le faire taire, y compris en faisant pression sur l’Equateur ou même en coupant l’Internet.
Ce qui semblait une possibilité lointaine il y a seulement deux semaines est vite devenu une prophétie auto-réalisatrice.
Lorsque l’administration Obama a récemment annoncé qu’elle était, comme l’a dit [le vice-président] Biden, en train de planifier une « cyber-action clandestine sans précédent contre la Russie », la première victime n’a pas été Poutine, mais précisément Julian Assange dont Internet a été coupé dès le lendemain de la proclamation contradictoire de Biden.
SUITE à :
La Cyber-guerre contre Wikileaks (Counterpunch) -- Srećko Horvat
Lorsque la classe dirigeante panique, leur première réaction est de cacher la panique. Ils réagissent avec cynisme : lorsque leurs masques tombent, au lieu de chercher à se cacher, ils pointent...
http://www.legrandsoir.info/la-cyber-guerre-contre-wikileaks-counterpunch.html
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