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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Les États-Unis et l’OTAN poussent-ils le Sud à la famine? Par Michael Hudson

Publié par Michael Hudson sur 17 Juin 2022, 14:32pm

Catégories : #INTERNATIONAL, #ECONOMIE

On peut voir la guerre d’Ukraine comme un combat des gentils contre les méchants. Elle aurait été déclenchée parce que Poutine est fou. Voilà pour la propagande occidentale. Mais on peut aussi situer ce conflit dans une guerre plus vaste des États-Unis pour reprendre le contrôle de l’Eurasie et isoler Moscou. L’économiste Michael Hudson va même plus loin. Selon lui, les effets terribles des sanctions sur les pays du Sud ne pouvaient pas être ignorés par Washington. À travers le FMI, les États-Unis cherchent-ils à ramener dans leur giron des pays de plus en plus impliqués dans les Nouvelles Routes de la Soie chinoises? (IGA)

La guerre par procuration en Ukraine n’est-elle que le prélude à quelque chose de plus vaste, impliquant une famine mondiale et une crise de change pour les pays manquant de nourriture et de pétrole ?

Il est probable que la famine et les bouleversements économiques feront bien plus de morts que le champ de bataille ukrainien. Il convient donc de se demander si ce qui semblait être une guerre par procuration en Ukraine ne fait pas partie d’une stratégie plus large des États-Unis pour verrouiller le contrôle sur le commerce et les paiements internationaux. Ce à quoi nous assistons, c’est une prise de pouvoir financièrement instrumentalisée de la zone dollar US sur le Sud et l’Europe occidentale. Sans les crédits en dollars des États-Unis et de sa filiale du FMI, comment les pays peuvent-ils rester à flot ? Jusqu’à quel point les États-Unis vont-ils agir pour les empêcher de se dédollariser et de sortir de l’orbite économique US ?

Les stratèges étasuniens de la guerre froide ne sont pas les seuls à réfléchir comment ils peuvent tirer profit de la famine, de la pénurie de pétrole et de la crise des balances de paiements qui ont été provoquées. En effet, le Forum économique mondial de Klaus Schwab craint que le monde ne soit surpeuplé – du moins avec le « mauvais type » de personnes. Comme l’a expliqué le philanthrope de Microsoft (l’euphémisme habituel pour désigner un monopoliste rentier) Bill Gates : « La croissance démographique en Afrique est un défi« . Le rapport 2018 « Goalkeepers » publié par sa fondation de lobbying met en garde : « Selon les données de l’ONU, l’Afrique devrait représenter plus de la moitié de la croissance démographique mondiale entre 2015 et 2050. Sa population devrait doubler d’ici à 2050« , avec « plus de 40 % des personnes extrêmement pauvres du monde […] concentrées dans seulement deux pays : la République démocratique du Congo et le Nigeria« .

Gates préconise de réduire de 30 % cette augmentation prévue de la population en améliorant l’accès au contrôle des naissances et en développant l’éducation pour « permettre à davantage de filles et de femmes de rester à l’école plus longtemps et d’avoir des enfants plus tard. » Mais comment cela peut-il être possible avec la pression que les denrées alimentaires et le pétrole risquent de provoquer cet été sur les budgets gouvernementaux?

Les Sud-Américains et certains pays asiatiques sont soumis à la même flambée des prix à l’importation. Cette flambée résulte des exigences de l’OTAN visant à isoler la Russie. Le directeur de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, a récemment averti les participants à une conférence d’investisseurs de Wall Street que les sanctions provoqueraient un « ouragan économique » mondial. Il s’est fait l’écho de l’avertissement lancé par la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, en avril dernier : « Pour dire les choses simplement, nous sommes confrontés à une crise par-dessus la crise. » Elle a souligné que la pandémie de Covid a été couronnée par l’inflation alors que la guerre en Ukraine a rendu les choses « bien pire, et menace d’accroître encore les inégalités« . Kristalina Georgieva a conclu que : « Les conséquences économiques de la guerre se sont propagées rapidement et loin, chez les pays voisins et au-delà, frappant le plus durement les personnes les plus vulnérables du monde. Des centaines de millions de familles luttaient déjà contre la baisse des revenus et la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. »

Suite dans le lien.

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