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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


C'est avec tristesse et colère que je lis ce message de M. Renoncourt, adressé aux institutions internationales. D'autant plus et...

Publié par siel sur 21 Mars 2024, 15:44pm

Catégories : #E.Renoncourt chroniques, #INTERNATIONAL, #PEUPLE sans mémoire...

.. j'y reviendrai plus tard,- qu'en  analysant  les causes de la " faillite" d' Haïti dans son entretien avec M. T. Thélus, M. Soukar  met en scène encore et encore le narratif occidental : à savoir la faute à l'incapacité des Haïtiens de  s'entendre et autres fables cachant les coups répétés et de plus en plus cruels infligés à la République Noire dès son indépendance. 
Car, en ce moment précis où les USA/CI/CORE GROUP sont confrontés aux résultats de leur politique sauvage en Haïti, une nouvelle propagande est diffusée qui voudrait que leur part de responsabilité serait somme toute minime , hier, aujourd'hui  -et demain ?- dans ce chaos programmé et organisé. 

Et voici que sort du bois le dicton - vous allez l'entendre répéter , autant que le " vivre(sic) Gui Philippe" par l'ensemble des marchands de micro, youtubeurs de toutes obédiences journalistes oeuvrant dans la presse traditionnelle,   " sòt ki bay, inbecil ki pa pran". Un adagqui place d'emblée l les Haïtiens dans le rang des sots et M. Leblan dans celui des intelligents. 

On peut lire cette nouvelle tendance dans le texte ici d'un M. Margolis, une sorte d'expert d'Haïti comme il y en a tant, qui laisse entendre clairement que les Nègres d'Haïti sont gentils, plein de talents mais incapables de se gouverner. Un mélange de paternalisme ( mais les grantimoun à la recherche d'un papa ne demandent que ça) et de  ce racisme décomplexé dont M. Soukar se garde bien de mentionner l'impact quand il s'agit notamment de comparer les relations de la RD avec les USA et celles d'Haïti avec ce pays. Mais nous en parlerons dans un autre billet.

Pour l'instant, penchons-nous sur le texte de M. Renoncourt et faisons l'effort de saisir ce qu'il relate de ses expériences avec les institutions internationales et leur impact négatif sur le "management" du pays.

Qu'il soit blacklisté ne m'étonne pas.  C'est le sort Ici aussi de toutes celles et ceux qui refusent d'obéir à une certaine manière de voir le monde. Elles et Ils se retrouvent "sanctionné(e)s" tout comme les pays qui travaillent à maintenir ou à regagner leur indépendance. Et dieu seul sait comment depuis 1804  le pays d'Haïti a été sanctionné, rançonné, blacklisté, menacé, intimidé, pillé et humilié. Et l'effort permanent fait par des intellectuels, des femmes et hommes de bonne volonté issus de tous les milieux, Noirs et Mulâtres, qui ont eu la possibilité de rester au pays pour contrecarrer cette guerre de la CI contre les intelligences du pays. 

Dîtes-moi, croyez-vous que si la Russie n'avait pas un arsenal nucléaire elle n'aurait pas été obligée de se plier aux diktats de la CI/OTAN/CIA et Cie ? 

Chers tous, chères toutes dont j'ai croisé la route dans le cadre de mes activités professionnelles dans des projets que vous avez dirigés,


J'ose espérer que vous êtes encore joignables aux adresses que j'ai utilisées pour vous faire parvenir ce message. J'ose surtout vous accorder la probité, que je sais pourtant hautement improbable pour l'espèce qu'est le fonctionnaire international délégué en mission dans un pays du Sud, je disais que j'ose néanmoins vous accorder le crédit que vous vous souviendrez qu'il m'a été donné de vous dire, au risque de perdre mes contrats, combien l'expertise internationale et l'assistance humanitaire dédiées à Haïti étaient médiocres qui en 2007, qui en 2009, qui en 2013, qui en 2021.  Comment oublier , ne ce moment d'assombrissement pour mon pays, qu'à tour de rôle, vous m'aviez recadré, du haut de vos postes de manager, de chef de programme, ou de chef de projet :

-Qui en me disant que la faute était au leadership haïtien, lui même médiocre (2007); feignant d'oublier que c'est l'international qui impose au national tant le leadership politique (sélections/ coups d'états) que culturel et académique ( prix/distinctions honorifiques/rayonnement académique);
 -Qui en me reprochant de lui faire perdre du temps avec mes exigences de qualité, alors que la politique de l'organisme international qu'est le PNUD est de faire, et que même si ce n'est pas bon, on refera, car il y a de l'argent pour cela (2009);
  -Qui en me rappelant que tout compétent que je voulais être que mon pays n'avait pas besoin de normes et de qualité (2013); insinuant donc que sa propre expertise ne peut être que médiocre.
-Qui en me faisant poliment remarquer qu'elle n'avait pas besoin d'intelligence pour travailler dans l'urgence en Haïti (2021) ; assumant que le management de l'assistance humanitaire ne peut être qu'indigent.

 

Évidemment, si vous niez, je ne serai pas en mesure de le prouver, car c'était toujours des échanges de vive voix. Et je n'avais pas cru opportun, lors de ces provocations d'avoir la bassesse de vous enregistrer. Ce sera donc ma parole contre les vôtres. Mais qu'importe ! Je me permets toutefois de rappeler à vos bons souvenirs que sauf en 2007, dans tous les autres cas les rapports techniques et messages que j'ai envoyés peuvent témoigner de frictions entre vos managements et mon profil insolent. D'ailleurs, c'est pour cette insolence que je suis blacklisté sur le rover du PNUD et dans bien d'autres agences internationales. 

Sur la base de ces rappels de nos rapports passés, je viens vous parler du présent, car pour Haiti, ou du moins pour la grande majorité des Haïtiens, il n'y a plus d'avenir.

Aujourd'hui, mon pays s'effondre, et je suis de ceux qui, confinés dans le shithole, n'ont pas le privilège d'avoir des supports diplomatiques et militaires pour venir les rapatrier. Comme des millions d'Haïtiens, j'attends l'horreur qui vient; celle que vous avez entretenue pour n'avoir jamais osé soutenir ce qui est intelligent;  alors que vous, vous êtes bien lotis dans vos pays en train sans doute d'attendre la fin pour revenir imposer à Haïti les mêmes médiocrités que je n'ai pas cessé de dénoncer au risque de tous les blacklistages. 

Quand le nombre de morts aura atteint le seuil que vos pays respectifs attendent, comme au Rwanda, comme en RDC Congo, comme partout où vous vous êtes rendus, vous reviendrez refaire vos simulacres et gagner comme toujours des centaines de milliers de dollars par mois au nom des Haïtiens qui eux crèvent dans une déshumanisation séculaire que vos pays respectifs mettent en œuvre pour l'abondance de leurs citoyens. Car vous avez l'heureux privilège d'avoir la bonne couleur de peau et le bon passeport. Comme je ne serai sans doute plus là pour vous voir à nouveau cracher votre mépris sur Haïti, je viens, avant qu'il ne soit trop tard, vous dire ces mots brûlants d'aigreur éthique.

Mais au vrai, ce message s'adresse à l'Ambassadrice d'Haïti auprès de l'UNESCO dont j'ai lu le message plein d'émotions qu'elle a lancé à ceux qui,dans le confort de leurs bureaux dans des ailleurs sécurisés, planifient l'horreur par insignifiance de projets interposés. Ce message me rappelle les impostures de l'ex représentante de l'OIF, Michaëlle Jean qui, après avoir pendant ses mandats, tant comme Gouverneure du Québec que de secrétaire générale de l'OIF, côtoyé et festoyé avec ceux qui ont ete les failles humaines rendant possible cet effondrement planifié en haut lieu, suppliait la communauté internationale d'assister Haïti.

Sans aucun rayonnement académique, ma grande compétence professionnelle et mon engagement pour l'éthique m'ont permis de savoir que dans un lieu précaire, c'est toujours là qu'il faut faire preuve de plus d'intelligence dans les actions. Et l'intelligence, ce n'est pas jamais que la capacité d'anticiper les crises.  Fort de cette leçon d'intelligence éthique, je laisse éclater mon aigreur contre ces insignifiances qui visiblement ne s'arrêteront jamais :

-À quel niveau d'insignifiance cognitive faut-il avoir vécu pour ne se rendre compte, seulement aujourd'hui, qu'Haïti a été poussé au fond de son gouffre par les mêmes agences internationales qui, depuis 50 ans, mettent en place de petits projets décousus, incohérents, sans articulation stratégique, sans congruence et sans redevabilité éthique pour le peuple haïtien ?
-À quel niveau d'insignifiance cognitive faut-il avoir vécu pour ne pas avoir détecté les signes avant-coureurs de cet effondrement humain en Haïti quand au PNUD,  À l'USAID, à l'OPS/OMS, à l'UNICEF, au BIT, et j'en passe, de petits managers incompétents et dans de nombreux cas racistes ont toujours soutenu qu'Haïti n'avait pas besoin d'intelligence et de qualité ?

Cette image de la représentante de l'UNICEF remettant un BOKIT à une ministre en guise d'aide pour le coronavirus,  illustre pleinement ce mépris envers Haïti .

-Quelle plus grande preuve d'inhumanité de la communauté internationale faut-il encore pour comprendre que c'est la même stratégie qui, de la main droite, manipule l'envoi des armes aux gangs et le soutien à un leadership crapule et criminel, et qui, de la main gauche, donne les prix littéraires aux insignifiants anoblis d'Haïti  et finance l'aide plus totalitaire qu'humanitaire et les pseudos projets de développement, manifestement performants pour les experts internationaux et toujours défaillants pour Haïti  ?
-Qui faut-il blâmer le pays et le peuple qui, malgré ces évidences, continuent de s'accrocher à  ces prix et à cette aide humanitaire,  ou ceux qui, agissant au nom de leurs intérêts stratégiques et  platement financiers, s'empressent toujours de se faire rapatrier  quand le shithole s'effondre, alors que ce sont eux qui viennent toujours imposer leurs médiocrités humaines au pays?

Dans l'attente des heures qu'il reste à vivre à ceux qui, comme moi, sont confinés dans le shithole, ce lieu d'errance, livré à l'assistance internationale qui fuit toujours devant le chaos qu'elle a semé, je vous dis ce que ma conscience me dicte pour que l'oubli qui vient ne l'emporte point.

Puissent ces mots de la conscience qui ne peuvent pas être repris par l'imposture médiatique et les faux semblants citoyens, vous atteindre, dans ce qu'il vous reste d'humanité, si jamais vous en aviez, comme les maux de l'indigence que vous avez semés dans mon pays au grand bonheur de votre réussite.

Toute ma vie a été un parcours de guerrier de l'insolence contre l'insignifiance, ce serait l'obscurcir si je devais rater cette opportunité de vous faire part de ce message.

 Si j'étais convaincu que vous aviez des niveaux de lecture intelligents, je vous aurais conseillé de plonger dans l'ouvrage de Jean Pierre Olivier de Sardan , La revanche des contextes, qui pourtant depuis 2021, met en garde les agences internationales contre l'insignifiance de leurs projets dans le tiers monde. Alors, je me contente d'espérer que ce qu'il restera d'Haïti après cette horreur saura trouver l'insolence de rejeter collectivement vos insignifiances , quitte à crever de faim. Car c'est pas en termes de survie que se pose le choix de la dignité, mais dans le courage d'apprendre à vivre de mort et à mourir de vie.  Que donc votre insignifiance s'accomplisse et qu'Haïti s'engloutisse dans le vide où vous l'aviez poussé !

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