du danseur éperdu !...
Amarou
Bondis parmi eux et danse.
Avec tes jambes fines et ton coeur triste.
Danse tout autour de la piste :
aérien , nu - et lance
à leur haine l'injure
de ton sourire. Tourne sur toi-même, ô pur,
à réchauffer ton désespoir,
tourne à ne plus les voir
tourne, déjà ils ne sont plus
que brume. Entends-tu
maintenant vivre la blessure
de ton coeur : ils furent
ils furent ! à mort, tourne,
danse, tourne, ô poète, ô flamme, ô clown.
Et chante aussi la mort
qui griffe ton corps.
Tes lèvres sont blêmes,
chante quand même,
tes pieds s'alourdissent, le lien
se casse. Va poète, crever dans la niche du chien.
Jacques Roumain
in Poèmes, La Montagne Ensorcelée, Les Editeurs français réunis, Paris 1972
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