Des « barbares » bombardés à Gaza de Mona Chollet

Publié par Elsie HAAS sur 4 Janvier 2009, 10:52am

Ce texte de Mona Cholet , avec son sous-titre " Construire l'ennemi " a le mérite d'être explicite et bien documenté.

La stratégie de "construction de l'ennemi" a été celle utilisée en Haïti en 2004.

Les films produits : Royal Bonbon, La fin des Chimères, GNB contre Attila, Un certain bord de mer, Ghosts of Cité Soleil

allaient tous dans le sens de la "diabolisation" de l'autre.

Rappelez-vous que les zentellectuels qui faisaient le siège de RFI, France Culture, France Inter qui organisaient des forums au Centre Pompidou disaient lutter contre la "barbarie".

http://www.africultures.com/php/index.php?nav=evenement&no=827

J'avais souligné comment ce positionnement schizophrénique était honteux et pervers (en créole on dirait "sans aveu" ) pour des Nègres haïtiens qui avaient été au cours de leur histoire, -et le sont encore en République Dominicaine, dans les Antilles françaises, en Guyane, aux Bahamas,etc,- stygmatisés, considérés comme des sauvages, d'utiliser cette figure pour désigner une partie de la population haïtienne.

Mais ces zentellectuels qui polluaient l'espace médiatique en 2003 et début 2004, se considéraient comme des "Blancs d'honneurs", titre donné en Afrique du Sud pendant l'apartheid aux rares Noirs ou non- Blancs (les Japonais) auxquels il était permis de fréquenter les espaces réservés aux Blancs.

C'est en se désolidarisant de la condition des dominés, du passé historique de leur pays (boycot du Bicentenaire), en niant la bataille économique engagée entre les prédateurs et le reste du pays que ces zentellectuels ont gagné le label de "nègres civilisés" et celui de se voir ouverts les micros des radios, les maisons d'Edition, les quelques subventions, visas et prix.

Pour être juste, il faudrait dire que de nombreuses personnes de bonne foi se sont laissées convaincre par le rouleau compresseur de la désinformation à cause de l'absence totale de forces progressistes en Haïti liquidées systématiquement de1986 (année de la chute de Duvalier fils) à aujourd'hui (2009)

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/les-pantomimes-de-port-au-prince_491687.html

EXTRAITS :

« A partir du moment où l’autre est l’ennemi, il n’y a plus de problème. » On avait déjà eu l’occasion de citer ici cette phrase par laquelle, dans le roman de Stéphanie Benson Cavalier seul, un personnage explique comment on peut justifier les pires crimes. Croit-on vraiment qu’un seul massacre ait pu se commettre sans que ses auteurs se persuadent et persuadent les autres qu’ils y étaient obligés par le danger que représentaient leurs victimes ? Dans son livre La peur des barbares (Robert Laffont, 2008), Tzvetan Todorov rappelle : « Quand on demande aux policiers et aux militaires sud-africains pourquoi, au temps de l’apartheid, ils ont tué ou infligé des souffrances indicibles, ils répondent : pour nous protéger de la menace que les Noirs (et les communistes) faisaient peser sur notre communauté. "Nous n’avons pris aucun plaisir à faire cela, nous n’en avions aucune envie, mais il fallait les empêcher de tuer des femmes et des enfants innocents (1)." »

L'article :

http://peripheries.net/article321.html

Précédent Suivant

Des « barbares » bombardés à Gaza de Mona Chollet

Partager cet article

Vous aimerez aussi :

Commenter cet article