L'article est de David Hencke et peut être lu dans le Guardian (journal britannique)
Il s'agit d'une déclaration de Carne Ross qui a été Premier secrétaire à l'ONU pour le ministère des Affaires étrangères US jusqu'en 2004. Pour Carne Ross, il existe une importante quantité de faits qui devraient être mis à la lumière et que le public mérite de savoir.
Carne Ross a déclaré que les services de renseignements ont montré très clairement que Saddam ne représentait pas une réelle menace pour le Royaume Uni (Angleterre), comme cela avait été affirmé à l'époque par les ministres; et que des sanctions plus radicales auraient pu renverser son régime.
Il a dit qu'il avait bien essayé d'informer les ministres sur les erreurs d'informations conduisant à la guerre, les prenant en aparté lors de leurs visites à New York ou lors de brèves conversations dans les voitures qui les reconduisaient à l'aéroport.
Mais, il était conscient qu'en parlant trop souvent et de manière trop ouverte- même dans des débats internes- au sujet de ses opinions sur la direction prise par la politique du gouvernement, cela pouvait handicaper sa carrière en lui donnant une réputation de " naïf "emmerdeur"".
J'ai résumé ce passage parce que :
1-c'est intéressant de voir que maintenant que les gens ont moins peur, les langues commencent à se délier sur ce répugnant mensonge qu'a été la guerre en Irak.
2- toute dictature fonctionne s'appuye sur la peur. Celle de Franco en Espagne, celle de Salazar au Portugal, celle de Pinochet au Chili, celles des Duvaliers en Haïti.
3- c'est aussi qu'il y a un parallèle à faire entre la guerre en Irak et l'opération "déchoukaj de la dignité" en Haïti en 2004. Dans les 2 cas les pays ont régressé, en Irak retour du religieux et du communautarisme, en Haïti restauration de l'ordre militaro-makout-duvaliériste.
Dans les 2 cas ce sont les populations pauvres qui ont été les premières victimes du "cassage" de leur histoire, de leur identité, de leur fierté, de leur économie.
Dans les 2 cas les mensonges, la propagande, les manipulations des média et des "faiseurs d'opinion" ont préparé et légitimé le coup de force.
4-c'est aussi que, comme pour les citoyens étatsuniens qui méritent de savoir la vérité, les Haïtiens méritent également de savoir ce qui s'est exactement passé. C'est pourquoi l'enquête du Congrès étatsunien sera la bienvenue.
5-c'est aussi parce que tout citoyen haïtien patriote conséquent, qu'il soit pro ou anti-Aristide, devrait aspirer à ce que la lumière soit faite à la fois sur les 2 années et 8 mois du gouvernement Aristide, puis de ces trois années jusqu'à février 2004.
On devrait pouvoir savoir -le peuple haïtien n'étant pas un enfant, un ababa qui se contente de "voye monte"-
-quel a été le bilan en termes de droits de l'homme, d'assassinats et de crimes,
- qu'elles ont été les réalisations effectives du régime, quels ont été les points noirs: vols, corruption, etc.
Et finalement s'il est vrai qu'il est absolument nécessaire que ce pays avance, il ne faut pas oublier qu'un peuple sans mémoire est un peuple sans âme.
Pour comprendre ce dicton africain, il faut considérer que l'oubli systématique conduit à une perte de sens, de convictions, de valeurs, à l'acceptation de la zombification, de la soumission au cours des choses favorisée par une déconnection à la réalité des faits passés.
Il est indispensable de savoir d'où on vient, quelles ont été les erreurs commises, comment, pourquoi et par qui. Sinon, il n'y a aucune raison que la réalité d'aujourd'hui ne soit celle de demain, avec les mêmes obstacles, les mêmes individus, les mêmes entités, qui depuis 1957, dirigent avec une main de fer directement ou/et indirectement la politique sociale et économique d'Haïti.
Extraits de l'article :
by: David Hencke | Visit article original @ The Guardian UK
He told the inquiry that the intelligence made it "very clear" that Saddam Hussein did not pose a significant threat to the UK, as was being claimed at the time by ministers, and that tougher enforcement of sanctions could have brought his regime down.
He said he tried to inform ministers about his misgivings over the developing momentum towards war, taking them aside during their visits to New York or having brief conversations in their car to the airport.
But he said he was aware that speaking out too often or too openly - even in internal debates - about his concerns about the government's policy direction would damage his career by winning him a reputation as a "naive troublemaker".
Sources
http://haitiforever.com/windowsonhaiti/news.html
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