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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Si tu veux connaître ton avenir, connais ton passé.

Publié par Elsie HAAS sur 28 Mars 2009, 10:23am

Catégories : #2007 Peuple sans mémoire - peuple sans âme

Ce truc là, je l'ai écrit il y a 2 ans. J'évoquais le "génocide par substitution", formule d'Aimé Césaire pour décrire la marginalisation des Martiniquais sur leur territoire. Je rappelais que ce projet est en cours en Haïti. l"Opération dechouaj de la dignité" qui a eu lieu de manière symbolique en 2004, année de la commémoration du bicentenaire de l'Indépendance d'Haïti, est un des moteurs de ce projet de prédation de l'espace géographique du pays. Le récent rapport Collier mentionne comment grâce à des ajustements technques, il serait possible de vendre des terres de l'Etat et/ou de particuliers à des étrangers. Ajustements techniques et petits arrangements entre amis, ont également permis que sans Appel d'offre, sans consultation au Parlement, la réhabilitation de l'Habitation Leclerc, sa "gentrification" puissent  être "donnée " par contrat à une ONG, Fokal,  dirigée par la Première ministre, etc, etc...C'est une boucle qui n'en finit pas de se boucler... un pays qui n'en finit pas de  régresser....un serpent qui n'en finit pas de se mordre la queue...
Je ne pensais pas que 2 ans après avoir fait ces remarques,  la Guadeloupe se dresserait derrière Domota contre la "pwofitasyon" pendant 42 jours de grève. Ni que le documentaire "les Maîtres de la Martinique" viendrait rappeler cette forme d'apartheid social et économique qui sévit dans les départements français d'outre-mer.

 De 1957 à aujourd’hui, rien n’a changé. Les mêmes « pakapala », les même plans de privatisation. Rappelons que  c’est sous le premier gouvernement Préval, dont il est question dans l’article qui suit, que la Minoterie et les  Ciments d’Haïti ont été privatisés. Et aussi, la même opacité qui règne, comme si le pays était un gâteau dont les parts devaient n'être partagées qu'entre les  quelques familles malnommées l’élite haïtienne.
Parce que si ces familles de milliardaires faisaient réellement partie de l’élite haïtienne, elles mettraient un tout petit peu de leur argent au service du pays. Ne serait-ce que dans les arts. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas une fondation Mevs, Brandt, Accra  ou Biggio qui aiderait les artistes, les intellectuels et les scientifiques de ce pays afin de promouvoir les talents  et ouvrir le pays au 21ème siècle ?
 La réponse se trouve peut-être dans le fait qu’ils  n’ont pas besoin comme Bill Gates, Soros (toutes proportions gardées) d’éviter de payer des impôts trop élevés. Ou bien...?

Quoi qu’il en soit cette situation d’exclusivité monopolistique fait courir au pays un grand danger et ruine la population,la forçant à s’exiler, à vendre ses terres.
Pourquoi les Haïtiens devraient-ils fuir leur pays, celui de leurs ancêtres ?  Haïti peut se développer et nourrir sa population. Les ressources sont suffisantes. Elles sont tout bonnement accaparées.
Pourquoi un monopole devrait-il forcer les Haïtiens à ne manger que de la nourriture importée, à ne s'habiller qu'en pèpè, à brûler tous les arbres du pays, à n'aimer que ce qui vient des USA et à détester et mépriser leurs propres productions, leurs propres oeuvres ?
Au nom de quel évangile, de quel principe, un groupe de familles ferait-il mains basses sur un pays, à vie ?
Nouvel esclavage ?
On sait qu’il n’est pas bon de remettre cet ordre de la prédation en question, on sait que qui journaliste, qui homme politique, qui chef d’Etat s'est vu zigouiller pour l'avoir fait.
Haïti ce n’est pas la Sicile ou Naples, mais ça y ressemble.

Les Haïtiens de la diaspora, ceux de l’intérieur qui sont formés et pas totalement zombifiés devraient se réunir, oublier leurs insignifiantes querelles personnelles pour réfléchir aux moyens à utiliser face à cette guerre menée contre le pays, contre eux-mêmes, contre leurs descendants.
 Guerre- certains penseront que le mot est fort- mais il se rendront  compte qu’il ne l’est pas en se réveillant un beau matin pour constater qu’ils n’ont plus de place en Haïti.  Aimé Césaire avait parlé de « génocide par substitution »  pour la Martinique. En Haïti, c’est un plan semblable qui se profile et se peaufine : jeter les pauvres à l’étranger, en République Dominicaine et dans tous les pays où ils iront former une main d’œuvre corvéable à merci, empêcher la bourgeoisie traditionnelle non-duvaliériste de rentrer et d’investir dans le pays, utiliser la classe moyenne comme domestiques des ONG et propagandistes du néolibéralisme, et dunque occuper totalement l’espace géographique, économique et politique.
 La diaspora devrait se ressaisir et arrêter de « ranse », c'est-à-dire  de se focaliser sur des bêtises, se complaire dans des zen  sans fin, si elle souhaite que cette terre d'Ayiti, laissée en héritage  par les Taïnos et les Marrons de la Liberté, ne lui soit un jour forbidden, strictly forbidden. Il faut savoir anticiper. Anticiper ou bien crever.


 Résumé de l'article  qui date de 1996:
Les bailleurs  fonds poussent Haîti à ouvrir son économie et à consolider les réformes démocratiques pendant que  les familles à la tête des affaires en Haïti sont en train de rapidement s'adapter à cette nouvelle donne économique. Après une longue alliance avec les dictateurs et l'armée, les familles semblent vouloir apporter leur soutien à René Préval. Avec le départ de l'armée, l'élite des affaires a besoin que Préval réussisse selon les dires d' un diplomate d'un pays occidental. Dans le même temps les familles augmentent leur  coopération avec des partenaires étrangers et des financiers. Des noms très connus localement comme Mevs, Bigio, Brandt, Madsen et Acra contrôlent l'économie depuis le début du siècle.
Ils controlent pratiquement l'ensemble de l'industrie haïtienne et du commerce; les fournitures de pétrole, le téléphone, le sucre, les plastiques, le savon, l'huile de cuisine, l'acier, le fer. Ils possèdent également la majorité des entreprises du pays. Mais avec l'ouverture  économique et la mondialisation, leur monopole exclusif est mis en compétition avec l'étranger. Donc ces familles se sentent obligées de faire des "joint venture" avec des entreprises étrangères. Par exemple, Mevs voudrait élargir son empire de ciment qui sera complété par la cimenterie d'Haïti, une entreprise nationale qu'Aristide avait retardé la privatisation mais qui devra être privatisée sous Préval. Bref, je ne vous fais pas la totale, mais suffisamment pour vous donner une idée de l'état d'esprit des élites commerçantes en 1996, au moment du premier mandat  de Préval.

Haiti economic elite families adapting to new competition
By Robert P. Waltzer, Dow Jones, October 1996

Port-au-Prince (Dow Jones) -- As foreign lenders push Haiti to open its economy and consolidate democratic reforms, the country's leading business families are in a process of rapid adaptation.
After a long alliance with the dictators and ruling military factions, the families appear to be shifting support to President René Préval, inaugurated last week in the first transition of democratically elected presidents in Haiti's 192-year history.
With the army gone, the business elite needs Préval to succeed, said a Western diplomat in Haiti.
At the same time, the families are increasing their cooperation with foreign partners and financiers.
In recent interviews, top executives with two of those industrial family empires -- the Mevses and the Bigios -- suggested that their expansion activity is designed to hold their place at the forefront of the economy in which they are expecting accelerated growth.
Well-known local names such as Mevs, Bigio, Brandt, Madsen and Acra, have run the economy since the early days of this century.
They control much of Haiti's industry and trade; its supplies of petroleum, telephones, sugar, flour, plastics, soap, cooking oil, cement, steel, iron. They also own most of the country's warehouses.
But with the Haitian economy in shambles, and the government increasing its dependence on international aid hinged to economic liberalization, competitive pressures are loosening the exclusive grip that the local business elite has on the economy.
In order to position for increased competition, the families are now either working with, or seeking, foreign partners in at least two port facilities, an oil tank farm, an electricity plant, a flour mill, a sugar mill, and two cement plants.
They're doing joint ventures now after realizing they can't do things alone anymore, said Pierre Chauvet, President of Agence Citadelle, the American Express franchise holder in Haiti, and a leading businessman.
One of the key areas of joint-venture activity is construction-related work. An example of a joint-venture expansion effort is Ciment Varreux, Haiti's only cement bagging plant, which is jointly owned by the Mevs family, Robert Stryhanym, a French engineer and Cementos Mexicanos (CEMEX), of Mexico.
To capture expansion in the construction sector, the company is developing a $10 million cement production plant with a 600,000 to 800,000-ton annual capacity which will be ready by the end of 1996, Fritz Mevs, the family's patriarch, said in a recent interview.
The plant would compete with a government-owned cement plant slated to be privatized under Préval, months after the privatization was derailed under the government of former President Jean-Bertrand Aristide.
Foreign diplomats in Haiti said that the Mevses, and other Haitian elite families, have bid with foreign partners on the government-owned cement plant, Ciment d'Haiti and the flour mill, La Minoterie d'Haiti. They are the first expected privatizations.
In another deal, Fritz Mevs, who runs his industrial empire with his two sons, Fritz Jr. and Gregory, late last year completed building a $22 million fuel storage tank farm with a one million dollar barrel capacity.
Mevs is now seeking to lease them and already signed a deal with Elf Aquitaine S.A., the giant French petroleum concern, which may open retail gas stations here. Shell and Texaco, Haiti's main gasoline suppliers, already began leasing Mevs' tanks last year.
Fritz Mevs said he is also seeking a foreign partner to reopen the shuttered Haitian American Sugar Corporation (HASCO). The substantial capital needed to reopen it, $15 million to $20 million, requires a partnership, he said. And in a fourth deal with foreign investors, Mevs signed a government contract in July to supply Haiti with 28 1/2 megawatts of electricity. The family expects to build a fixed power station along with Florida Power & Light.
Business patriarch Gilbert Bigio, meanwhile, has his own expansions with foreign investors in mind.
He plans a $12 million industrial facility surrounding a port in Haiti's small, western city of Miragoane, said Phillippe Lahens, chief economist for the CB Group S.A., the Bigio family's holding company.
The site of an old Reynolds Aluminum facility shuttered in 1985, the facility would include free-zone manufacturing, maritime services, a ship demolition and scrap metal export operation and a calcium carbonate mining operation.
Bigio expects to close the deal this year with a consortium of Haitian investors and shippers in Miragoane along with foreign investors, possibly from Israel, France and other European Union nations.
Lahens said Bigio lost his original foreign partner as a casualty of the 1991-1994 U.S.-led economic trade embargo against Haiti designed to oust the military regime from power.
Bigio, meanwhile, will nearly double the production of Aciérie d'Haiti, which produces steel building materials. The expanded facility, slated for an end of 1996 completion, would produce 80,000 tons a year and bring down production costs.
Another key Haitian industrial family, the Brandts, which intends to develop another port, this one in Fort Liberté, is also seeking foreign investors for the $100 million project, foreign diplomats said.

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