Par ailleurs, un grand merci à toutes les lectrices et lecteurs qui ont écrit à la Minustah afin que cesse l’exposition sur son site d’enfants nus, blessés, misérables, tous mineurs - en dépit de la loi ui interdit la diffusion des photos de mineurs sans l'autorisation de leurs parents- photographiés dans des poses ouvertement malsaines. VOIR MiNUSTAH et nus d'enfants
Bien que ce photographe soit toujours en place, il paraitrait – jusqu’à nouvel ordre- parce que rien n’ait jamais acquis une fois pour toutes, qu'il aurait mis temporairemen une sourdine à sa propension à photographier les enfants pauvres d'Haïti.
En Haïti, où les droits de l’Homme sont systématiquement bafoués et où les enfants de pauvres, ceux de la majorité de la population, sont couramment maltraités et abusés- et ceci malheureusement fort souvent par leurs propres parents ou les personnes qui les ont en charge- il n'est pas étonnant qu'un photographe accrédité de la Minustah croit autoriser à diffuser sur le site officiel de cette institution ces photos.
Le" Blan", l'étranger, comme sous Duvalier Jean-Claude ne connait pas de limites à son pouvoir, tout lui est permis, depuis qu'en 2004, il a été appelé pour "sauver" les Haïtiens et les protéger de la "barbarie".
A chacun de mes séjours en Haïti, je suis triste et indignée de voir ces enfants magnifiques, qui normalement devraient être chéris, parce qu'ils représentent la richesse et l’avenir du pays, mal nourris, mal éduqués, mal traités, violentés ou abandonnés à leur propre sort.
Il faut saluer la force de volonté de ces enfants qui, dans leur majorité, ne versent pas dans la délinquance et la prostitution, comme c’est le cas dans d’autres pays de l’A. Latine ou chez notre voisin.
D’autant plus, qu’avec précisément la présence des forces de l’ONU, comme noté ailleurs dans le monde -Kosovo, Cote d’Ivoire, République du Congo- la tentation est grande de céder au chantage de la nourriture en échange de services sexuels.
Il faut rappeler aussi que bien qu’Haïti ait une force de police négligeable par rapport au nombre d’habitants et à l’étendue de son territoire, la criminalité est moindre que dans des pays, comme par exemple, la Guadeloupe, département français.
Cette situation de relative sécurité pourrait, pourtant, basculer avec les orientations de l’actuel gouvernement qui se dirige vers une forme de développement obsolète, qui prend pour modèle celui de la RD, du Mexique, de la Jamaïque, de Colombie, du Panama, qui ont des taux de chômage et de criminalité très élevés, avec pour corollaires une forte immigration clandestine VOIR Une série d'articles sur le monde tel qu'il est et link
et un trafic de drogue intensif.La Colombie découvre la puissance des « Bacrim » VOIRlink
Vous noterez, à la lecture de cet article, à quel point la question de l'accès à l'achat des terres par des étrangers qui se trouve dans l'agenda du nouveau gouvernement représente une nouvelle épée de Damoclès pour les paysans qui risquent d'être chassés de leurs terres au profit des barons de la drogue pour lesquels Haïti et sondésordre institutionnel représente un mervelleux hâvre.
Ne pas oublier que ces pays octroient également une part importante de leur budget à l’armée et une part minime à l’Education nationale, assurant ainsi la prénnité d'un modèle de gouvernement autoritaire qui s'appuie sur le maintien de la population dans l'absence d'informations, la manipulation,l'ignorance, l'illetrisme et l'analphabétisme.
C’est grosso modo ce modèle de développement : plan Collier avec sweatshops et plantations de mango, tourisme de masse dont les infrastructures sont souvent financées par des fonds d’origine douteuse VOIRlink
qui semble avoir la préférence du gouvernement actuel.
Les dirigeants haïtiens actuels ont pour le moins vingt-cinq ans de retard.
C’est dire qu’au lieu de profiter des erreurs des autres et éviter de faire du copié/collé, ils reprennent les schémas « d’avant ces vingt-cinq dernières années », (qui n'étaient déjà pas fameux)
comme si, entre temps, le monde était resté figé à les attendre
et que les réalités économiques des années 1970 étaient celles de 2012.
Alors qu’il s’agirait d’innover dans les domaines de l’agriculture dont le marché bio est en pleine expansion, dans le domaine de l’environnement avec la préservation de sites qui attirent un tourisme de luxe, dans les énergies renouvelables notamment le solaire où justement à Titanyen pourrait être installé, grâce à la Chine devenue le leader du panneau solaire, VOIR link
un champ de panneaux solaires qui assureraient l’électricité pour l’ensemble de Port-au- Prince, avec pour résultat le développement du commerce, de l’industrie, de la vie sociale et la réduction du chômage et de la délinquance
Non pas que je pense que la tâche leur soit facile. Comme tous les gouvernements dans le monde, mondialisation oblige, VOIR Vidéo. Nous sommes tous Grecs maintenant. ils sont pris entre les diktat des financiers et leurs responsabilités vis à vis de leurs populations.
Dilemme d’autant plus ardu, qu’il n’existe pas en Haïti de partis politiques, de syndicats et autres organisations de la société civile, capables d’appuyer et de défendre une politique alternative soucieuse d’un développement harmonieux du pays, qui intègrerait l’ensemble de ses composantes sociales.
Le gouvernement actuel a un boulevard devant lui pour saccager la nation, façon « d’avant ces vingt-cinq dernières années », d’autant plus qu’il est constitué précisément des auteurs ou des enfants et parents des auteurs de ce saccage et des boycotteurs sans états d'âme de la démocratie en Haïti depuis plus de 50 ans.
Et que ce gouvernement est lui-même gouverné par ceux-là même qui ont intérêt à l’aggravation de la pauvreté en Haïti et à l’émigration des pauvres VOIR Does the U.S. Need and Want Low-Skill Haitian Workers?
Bref, il serait fort dommageable, que le gouvernement actuel entreprenne de transformer Haïti en un revival de Cuba sous Batista : tafia, mafia, grenn-nanbounda, konpa, drogues, prostitution, tourisme et exploitation, qui transformerait ce pays en une vitrine derrière laquelle se cacherait un dépotoir.
Alors même qu'il existe tant d'autres chemins, plus agréables, plus excitants, plus prometteurs, plein de saveurs, pour reconstruire une Haïti digne,
à la hauteur du dynamisme, de l'intelligence et du courage de toutes les couches de sa population.
Mais pour cela, il faudrait d'abord avoir une "belle amour humaine". Mais, attention, pas la pèpè - seconde main-, mais celle de Jacques Stephen Alexis, auquel appartient la marque originale, quoique pas déposée.
Pour les duvaliéristes au pouvoir, le mot dignité a-t-il un sens ?
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