LA BATAILLE POUR RECLAMER UNE NATION par Willy Pompilus

Publié par siel sur 13 Septembre 2010, 09:36am

Nous avons reçu une note d’une compatriote du Nord qui nous a dit qu’elle a été agressée par des Gnbistes en décembre 2003 et que Wyclef Jean était aux côtés d’Andre Apaid pour applaudir   les actions criminelles de Guy Philippe et de Jodel Chamblain .Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi nous défendons le droit de postuler a la présidence de quelqu’un qui a été un complice de crimes graves. Comme quoi, il est entrain de payer pour ses péchés politiques ; ou encore comme nous disons dans le Nord : Sa bon pou li! Une autre internaute va jusqu'à traiter d’opportunistes deux autres compatriotes qui ont défendu une position de droit et de principe démocratique.

Doit-on rester indifférent quand le droit d’un adversaire est menacé ?

L’opportunisme est comme la tortilla, il accompagne tous les plats en politique. Quand existe une cause plus que probable pour dénoncer une injustice, il est méchant de vouloir attribuer les opinions et les prises de position à des attitudes franchement opportunistes. En ce qui concerne Mr.Jean, notre position n’a pas changé : nous n’accepterons jamais que les préjugés viennent entraver l’action historique et servir d’arguments pour justifier l’exclusion. Quand la dignité de nos adversaires et de nos ennemis est atteinte, nous ne pouvons pas nous réjouir. S’il existe quelque chose que nos ennemis et nous ont en commun c’est bien la dignité. Leur dignité est nôtre, leur souffrance est nôtre. Cette lutte dans laquelle nous nous sommes engagés depuis notre jeunesse est aussi une lutte contre l’indifférence parce que l’indifférence nous fait croire que la dignité des autres n’est pas notre affaire.

Il est terrifiant de constater que nos alliés et nos ennemis n’ont aucune compréhension de ce que nous prétendons et recherchons comme mouvement populaire et de masse. Nous recherchons une solution systématique a un problème systémique. Nous voulons sortir de cette misère atrophiante et indigne. Nous n’accepterons jamais ce décor dégradant comme normal. Nous voulons un pouvoir qui tient compte de nos intérêts et nous voulons être impliqués dans la gestion de ce pouvoir. Il n’est pas question de laisser la démocratie représentative nous séduire et laisser la défense de nos intérêts aux requins et leur agents. Nous voulons une démocratie nationale impliquant la bourgeoisie nationale et la paysannerie comme des protagonistes d’un nouveau bloc historique. Nous voulons adapter notre mouvement, le mouvement du peuple pour construire le type d’organisation capable de gérer le projet d'une soci&te juste .Personne ne va nous dire que cela n'est pas possible ou encore que ce genre de discours divise la societé.La solution a toute division sociale est la justice sociale. Nous sommes certains que la bourgeosie nationale et la paysanerie peuvent trouver une solution haitienne si elles arrivent a contenir les ingérences et les interférences.C'est pourquoi ,nous voulons révolutionner le mouvement populaire, l’épurer des gangsters et des opportunistes et le forcer à rompre avec ses approches ambivalentes.

Nous sommes aussi conscients des enjeux et des difficultés. La bourgeoisie marchande a réussi à substituer les FADH par la Minustah. Avec leurs appareils de répression totalement rétablis et des moyens de coercition considérables, leur arrogance devient plus perceptible et leur mépris pour la démocratie plus visible. Or, on ne peut pas révolutionner le système politique et économique sans engager la bourgeoisie « nationale » et la paysannerie. La République Dominicaine récolte dejà les retombées de sa révolution bourgeoise.Ce sera notre tour d'inaugurer un nouveau cycle historique de transformation.

Qui sont nos adversaires en ce moment ? Il y a d’une part nos ennemis historiques : les compradors, les oripeaux de l’oligarchie réduits en simple agents, et ceux qui produisent pour qu’ils achètent, revendent et consomment. Il y a d’autre part les nuisances indigènes qui sont consommées par les préjugés et idiotisées par des fantaisies progressistes. Ils voient la gauche partout et l’ombre de JBA en tout. Les plus pernicieux et malhonnêtes sont les autocrates Singaporisés et les êtres au « quantum » qui se moquent de ceux qui visitent les enclaves ou vivent les chupa-cabras. Ces ultras orthodoxes et fondamentalistes mènent une guerre de basse intensité contre la culture nationale, la langue nationale, les valeurs nationales dans toutes ses dimensions sous prétexte de vouloir participer a la « refonte » du pays. Ils s’enivrent de miel une fois par an avant d’inaugurer une nouvelle année de vendeur de sang ou de simple piqueur. Leur être est un insulte à la nature, leur existence est un insulte à la culture et la société, leur présence est un insulte à la décence. Leur profession est d’insulter parce qu’au fond ils sont une fabrique d’insulte. C’est pourquoi il n’est pas nécessaire de les suivre dans leurs motions de haine, de vengeance, et de rage.

Ce N’est pas parce que Mr Jean buvait et fumait en compagnie de nos ennemis historiques   que nous devons le considérer comme un ennemi éternel. Il ne répond pas aux descriptions des ennemis du peuple haïtien. Dans un contexte agité et polarisé, il est possible de dire des choses qu’on regrette, mais il n’est pas un ennemi de classe. Il n’œuvre pas contre les intérêts de notre classe. Il a voté René Preval comme nous, c’est-à-dire que nous avons commis la même erreur. Alors, qu’est ce qui l’a fait changer d’avis et ne pas voter les candidats d’Apaid et de Baker ? Il   n’est pas tombé dans le filet des Rigaudins qui ont saboté le 1er Janvier 2004 sous prétexte que cette célébration était de JBA.

La Démocratie : Un Processus Dangereux.

JBA   a commis des erreurs très graves dans ce processus en effectuant des percées ultra-Louverturienne et en embauchant des mercenaires de droite pour danser, chanter et voler au nom de la gauche.Nous aussi, du mouvement populaire,avons commis des erreurs plus que grave en lui laissant trouver son confort dans une attitude de monarque. Ainsi Il a compromis le travail théorique et pratique de son parti mais aussi de tout le mouvement populaire. Cependant, Ce n’est pas parce qu’un Aristide ou un Wyclef ont erré dans leur engagement envers le peuple et leur responsabilité nationale que nous allons les abandonner   quand ils sont attaqués par des êtres pleins de préjugé et de rage. C’est un devoir de se lever et de prendre position contre la violation des droits fondamentaux d’un citoyen ; Nous ne pouvons pas fermer les yeux aux bigoteries sous prétexte que cela ne nous concerne pas.

Pourquoi a-t-on intérêt à détruire le mouvement populaire utilisant les erreurs de JBA?

Avec JBA, la question était de freiner l’appétit du peuple pour le pouvoir en limitant sa participation et l’ efficacité de ses actions dans la recherche des solutions nationales. La tendance ultra Louverturienne d’Aristide l’a permis de céder le contrôle du mouvement aux charismes mal discernés tout en évitant de créer une structure « organisative horizontale » forte. Si La logique des petits fanmi a permis la décentralisation de l’exercice de la fonction intellectuelle au sein du parti, cela a été fait a un prix :Les Petits fanmi ont évolué pour devenir des structures semi autonomes de démarcheurs politiques sans supervision , ce qui encourage la pratique du gangstérisme. Chaque ti fanmi a un chef qui a été exposé a la tentation de devenir un gangster au lieu d’un serviteur du peuple. Avec une direction centrale faible, la délinquance sous toutes ses formes a infiltré le mouvement incluant les réseaux de la drogue et les services de renseignement occidentaux. Comme conséquence, le parti s’est discrédité et a éclaté en plusieurs morceaux : renmen Haiti, Ansam nou fo, Ayiti pou Ayisien,Veye yo,Inite, mouveman 16 Decembre etc. Cela ne signifie qu'il faut tout chambader, au contraire c'est une opportunité pour etudier le processus parce que dans tous les processus des erreurs graves et regretables sont commises.

    Une nouveauté : tous les nouveaux noms de partis ou de succursale de parti sont en créole, mais cela ne signifie pas que ces changements d'habitudes visent a engager le peuple et faciliter sa participation.Le modèle de leadership n’inspire plus, Les messies ne promettent plus la multiplication de pains, ils ont divorcé avec les boulangistes malhonnêtes. Aujourd’hui ,nous avons un pays   ou 4 services de renseignement font la pluie et le beau temps. Un 5e est entrain d’augmenter sa capacité pour surveiller de prêt les mouvements des Arabes d’origine libanaise, des Jordaniens et des Pakistanais de la minustah. Personne ne sait si l’évolution des petit fanmi en grande famille est une machination téléguidée ou une vraie évolution du processus démocratique haïtien. En tout cas, en dessous et au delà des elections, d'autres pions sont entrain d'etre avancés et la nation n'est pas informée.

Discréditer les valeurs du peuple

Avec Wyclef Jean, les choses sont apparemment plus anodines. Il s’agit de freiner l’appétit d’une nouvelle élite venue de la diaspora mais d’origine populaire. Cette dernière est incontournable pour le rapprochement de la bourgeoisie nationale avec la paysannerie. Cependant, elle   n’est pas pour autant en harmonie avec les compradors, les oligarques ni la préférée des services occidentaux. Elle n’est pas complexée et détient les moyens pour créer l’avenir, elle est plus capable d’adresser la question du sous développement et de trouver les solutions. Avec ces atouts, elle est un vrai defi a l'ordre etabli. Le pouvoir en place et les services impliqués veulent profiter de la fiàvre electorale pour reconfigurer leur mission et se préparer pour les imprevus.

Haïti : Un champ de bataille hexagonale

Le sabotage de 1er janvier 2004 était le point de départ d’une longue offensive contre la signification d’Haïti. Il fallait impliquer les élites francophones en utilisant JBA et lavalas comme des excuses pour changer les rapports de force et sans toucher l’aspect idéologique. Les francophones, composés presqu’uniquement de oisifs venus du Canada, de la Belgique et de la France savent que le peuple d' Haïti a compris que leur compétence est une fantaisie. Ils sont prêts a toute forme de collaboration et de compromission pour sauver les apparences.Ils sont impliquées dans tous les coups d’Etat puisqu’ils dépendent des régimes de transitions pour s’enrichir. Sachant que les élites Haïtiennes n’ont jamais eu une articulation consciente des intérêts du pays, les services de renseignements occidentaux ont utilisé ces gangsters qui se réclament de cette classe pour coopter, vilipender et créer les conditions pour un protectorat total. C’est dans cette catégorie qu’on recrute les autocrates aux idées répugnantes et exotiques.

Alors qui sont –ils ces éléments des élites francophones ? Le groupe des 184 était un vrai consortium de criminels avec des sympathisants a l’intérieur du gouvernement. On se demande, de tous les criminels et des tueurs a gage disponibles sur le marché pourquoi le groupe des 184 a –t-il fait appel a Guy Philippe pour conduire cette opération ? Qui exactement l’a recommandé pour ce travail ? Leur collaboration implique t- elle d’autres négoces par exemple la drogue? Pourquoi Personne n’a jamais questionné la liaison du groupe des 184 avec Guy Philippe a partir de la filière de la drogue ? Pourquoi Dany Toussaint a-t-il été lavé avec du savon et blanchi de toute connexion avec la drogue une fois qu’il ait accepté de rejoindre les Gnbistes ? Qui sont ceux impliqués dans la destruction de l’image de lavalas et pourquoi ils le font ? Pourquoi les anciens « informants » macoutes du réseau de la Belgique étaient tous de haut fonctionnaires, soit au sein de l’exécutif et du législatif pour devenir plus tard les destructeurs du mouvement?.

Aujourd’hui, le complot contre la démocratie haïtienne n’est un secret pour personne. Comment un Jacques Ketan a-t-il fait son chemin pour pénétrer le cercle intime de JBA jusqu'à devenir son compère ? Qui l’a introduit et a quelle fin ? Ce dernier n’était pas connu comme un séminariste, un Salésien ou un membre des CEBs c’est- à- dire qu' il n’a jamais fait parti de l’environnement naturel d’un religieux. Or, avec une telle liaison pa gen dlo pou lave l, aucune personne informée n'assumerait ce genre de risque . Qui a intérêt à voir tout cela se produire ? Qui sont-ils ceux utilisés pour conduire une telle opération? Qui en a bénéficié ?

Qui a introduit   le boulangiste dans ce cercle intime   pour devenir un confident, un marassa, Premier ministre haut cadre, au point de bénéficier de tout ce que lavalas a offrir ? JBA aimait -il tant les « buiscuit-ralés » ? Suivant notre observation, il existe 44 personnages clefs qui ont saboté Lavalas , ils sont aujourd’hui de hauts fonctionnaires ou sont membres du cabinets privés du président, Est ce une simple coïncidence ? Quel est le degré de collaboration entre le Président et les services occidentaux ?

Pourquoi Guy Philippe dans sa marche vers Port-au-Prince a évité Marmelade ? Quelle a été la relation et le degré de collaboration entre RGP, le groupe des 184, les services de renseignement dans l'operation du 29 février 2004? Est-ce vraiment par souci de la réconciliation nationale que RGP n’a pas touché à un seul employé de la transition.?

Qui a le plus bénéficié des actions gnbistes en particulier des barbaries de Guy Philipe et Jodel Chamblain ? RGP. Est-ce une simple coïncidence que Ketan soit en prison et que Guy Philippe vive paisiblement chez lui dans le Sud tandis qu'ils sont dans la meme industrie? Pourquoi un Amaral Duclona est arrêté par les services secrets dominicains tandis que Jodel Chamblain circule au vu et au su de tous pour les mêmes catégories de crime? Répondre a certaines questions est dangereux, certains ont fait une science les éviter. Nous, nous prefeérons les poser parce que ceux qui ont un cerveau comprendrons pourquoi nous travaillons pour la formation d'un bloc national. Cela n'a rien a voir avec l'opportunisme , la haine et l'esprit de vengeance.

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