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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Les familles et les groupes économiques qui contrôlent les richesses et la politique

Publié par siel sur 11 Septembre 2010, 09:15am

Catégories : #AYITI ACTUALITES

Numéro 6
Août 2010
LA SENTINELLE DU PEUPLE
La Sentinelle est devant, elle éclaire le chemin de la libération du peuple
Editorial
Amis et camarades de Sentinelle du peuple, toute l'équipe du bulletin vous envoie un grand
salut et vous souhaite d'avoir toujours plus de force dans la lutte pour résister au plan
Préval-Clinton.
Ce numéro 6 daté du mois d'août va examiner avec vous ce qui se cache derrière la
mascarade électorale que le pouvoir Préval-Bellerive veut organiser dans le pays au mois de
novembre 2010, avec la complicité de la communauté internationale. Ce bulletin vous
présente également un nouvel article faisant partie de la série consacrée aux familles et aux
groupes économiques qui contrôlent les richesses et la politique du pays. Enfin, il vous
propose de commencer ensemble une réflexion sur le milieu rural et comment le secteur
paysan représente une force sociale et économique qui a toute son importance en Haïti.
Le mois d'août est celui de la préparation du soulèvement général des esclaves. A cette
occasion, Sentinelle du peuple vous encourage à une méditation militante sur le mois d'août
et à ne pas oublier de partager le thème du bilan avec nos partisans qui n'ont pas eu la
chance d'apprendre à lire et à écrire. Bon courage !

 

I. La branche politique de la communauté internationale planifie une élection-sélection
pour livrer à nouveau le pays aux mains de la même mafia de Préval
Le Conseil de sécurité des Nations Unies, le Département d'Etat des Etats-Unis, les
gouvernements français et canadien, l'OEA et l'Union européenne, les gouvernements
brésilien et dominicain, font tout ce qui est en leur pouvoir, avec le président Préval, pour
réaliser des élections de pacotille avant la fin de l'année 2010. Mais pour quelle raison,
après une catastrophe qui a causé tant de dégâts, cette communauté internationale
persiste-t-elle tout de même dans son projet de soi-disant élection?
1.1 Une élection programmée pour masquer l'échec de la mise sous tutelle et
pour continuer à piller le pays.
Depuis plus d'un mois, la presse internationale comme nationale s'étonne qu'après tous les
milliards de dollars qui ont été dépensés, avec toutes les ONG étrangères sur le terrain, on
est arrivé à une telle situation de désastre et de dénuement en Haïti. Et pourtant, il y eu des
dénonciations et des manifestations ! L'argent de l'aide humanitaire pour Haïti entre par une
porte et sort par une autre. L'argent pour la MINUSTAH et les forces armées américaines
installées ici est partagé à l'étranger ; ce sont des miettes qui arrivent dans le pays. L'argent
de la reconstruction reste bloqué parce qu'il n'y a pas encore d'accord sur la manière dont va
se faire le partage. Pendant ce temps, l'argent des élections est déboursé parce qu'il a déjà
été réparti dans les mêmes conditions.
Le coeur du problème d’Haïti, depuis l’époque de Duvalier jusqu’à Préval, en passant par le
CNG (conseil national de gouvernement) et Aristide, c’est le fait que la mafia internationale
et la mafia nationale ont fait main basse sur toutes les activités qui se déroulent dans le
pays. L’équipe qui tient le pouvoir d’Etat joue le rôle d’intermédiaire entre ces deux mafias.
Le coup d’Etat militaire de l’année 1991, qui a commencé à démanteler sérieusement cet
Etat, fut le résultat de la mésentente qui s’était installée entre l’équipe venant de prendre le
contrôle du pouvoir d’Etat et les deux mafias.
Auparavant, la mise sous tutelle avait un aspect assez mou. Après le 12 janvier, la tutelle est
devenue amère comme du fiel. Le véritable rôle de la tutelle est d’empêcher le peuple de se
soulever ; c’est aussi d’éviter une grave crise humanitaire de grande ampleur ; mais c’est
surtout de forcer la mafia nationale à s’entendre avec la mafia internationale sur un nouvel
accord de répartition de l’argent de la drogue, de l’aide humanitaire, de l’aide pour le
développement et des bénéfices du pillage des richesses du pays.
Pendant qu’elle est en train de se renforcer après le tremblement de terre, la tutelle ne règle
rien de sérieux dans le pays, pas même dans le domaine de l’humanitaire et de la sécurité.
Et il faut recourir à une façade pour pouvoir justifier cette occupation déguisée en tutelle !
Qu’elle ait pris un aspect mou ou un goût amer, l’objectif déclaré de la tutelle a été un échec,
tant sur le plan de la sécurité, que sur celui la stabilité, de la crise humanitaire et de la
démocratie. L’organisation d’élections, même si les conditions de leur tenue ne sont pas
réunies, est une des meilleures parades que la communauté internationale peut trouver pour
masquer cet échec. Seul bémol, ces élections doivent être des élections en toc afin de ne
pas gêner les intérêts des mafias.

 

1.2 Candidat de mardi-gras, je n’ai pas peur de toi, même si tu as tous les vices,
je sais que tu es un être humain !
ll semble que cette communauté internationale et le pouvoir Préval aient pensé que dès
qu’elle auraient donné le signal du départ des élections, tous les secteurs politiques et tous
les secteurs sociaux du pays se seraient mis en rang et auraient marché au pas. Bien
compté mal calculé ! De nombreux progressistes des secteurs démocratiques et populaires
se réveillent ; ils demandent le départ de ce président de la honte et se montrent déterminés,
ainsi qu’ils l’ont déclaré, à ne pas participer à ces élections bidon.
Une élection de pacotille et une très faible participation de la population aboutiraient au
même résultat que celle du 26 novembre 2000 : un pouvoir fragile, comme le fut celui
d’Aristide II, que n’importe quelle petite tempête pourrait faire chavirer. Pour éviter cette
embûche, la mafia internationale et la mafia nationale ont décidé de réaliser une élection
carnaval. Toutes les vedettes de la musique et de la politique qui ont des comptes à rendre,
comme Sweet Mickey, Wyklef Jean, Mirlande Manigat, Charles-Henri Baker, Yvon Neptune,
Jacques Edouard Alexis etc, ont défilé au bureau d’inscription des candidats à la présidence.
Et voici que les mafias ont également envoyé s’inscrire toutes les girouettes à leur service
ainsi que leurs hommes de main. On peut citer : Anacasis Jean Hector, Yves Cristallin,
Wilson Jeudi et Jude Célestin. Et, bien sûr, n’ont pas oublié de participer au concours du
meilleur déguisement des hommes habitués à régler des affaires louches ou à blanchir de
l’argent pour les mafias, comme Leslie Voltaire et Jean-Henry Céant.
La candidature de cette bande de personnages de mardi-gras, d’assassins et de voleurs,
donne à la population un peu plus de dégoût pour les élites, pour ce pouvoir et cette
communauté internationale. Ces élections sont pour la nation comme un piège en forme de
noeud coulant, tout ce qu’elles attrapent elles le prennent.


1.3. Bas le chien et puis attends l’arrivée de son maître !
Aujourd’hui, le peuple haïtien et, en son sein, le secteur progressiste, n’ont rien à perdre à
monter au créneau contre le pouvoir servile et contre l’occupation du pays. Rappelons-nous
qu’il y a trois raisons qui empêchent un esclave de se révolter contre son maître : la peur
d’une mort violente, la peur de mourir de faim et la crainte du piédestal sur lequel il a hissé
son maître. Mais aujourd’hui, le tremblement de terre a fait comprendre au peuple haïtien
qu’un rien sépare la vie de la mort ; la faim lui gonfle le ventre sous les tentes des camps,
mais il doit subir des humiliations quand on lui fait l’aumône d’un peu de nourriture. Les
occupants, les responsables de l’Etat, une grande partie des technocrates ainsi que
l’oligarchie commencent à perdre toute valeur aux yeux du peuple. En effet il commence à
réaliser que ce sont des voyous, qui ne sont intéressés à régler aucun problème en faveur
de la population ou du pays.
Le peuple commence à se demander comment il pourrait intervenir, et c’est là que les
progressistes des secteurs démocratiques et populaires ont un rôle historique à jouer pour
aider le pays à sortir de la poubelle où l’ont poussé les mafias.
Pour cela, les progressistes de toute tendance doivent entamer des discussions afin
de réaliser un nouveau Bois Caïman et mettre sur pied un instrument politique pour
conduire la lutte de libération nationale et aider à établir l’Etat national démocratique
et progressiste.
I
I. Les familles et les groupes économiques qui contrôlent les richesses et la politique
d’Haïti (deuxième partie du dossier).
Pour arriver à prendre le contrôle de la société, le petit groupe de familles dominantes, qu’on
appelle oligarchie, cherchent d’abord à partager avec l’Etat le monopole sur les taxes et les
impôts payés par la population. Tout cet argent devrait servir à faire fonctionner le pays et à
le développer, mais l’oligarchie le détourne pour s’enrichir.
On a surpris un membre de la famille Brandt en train de voler la douane. Madsen également
a été pris dans une affaire de fabrication de fausse facture pour la douane, concernant le
transport d’une cargaison de riz de la compagnie Rice Corporation. Les voleurs qui
rackettent l’Etat voudraient que leur système devienne la norme. C’est pourquoi il existe des
comptables et des cabinets spécialisés dans le trucage de la comptabilité des commerçants
et des industriels ; ils ont recours à leurs services pour tromper l’Etat et ne pas avoir à payer
les taxes et les impôts dont ils sont redevables. Pour se protéger et pour garantir la
continuité du système d’exploitation et de pillage, l’oligarchie cherche toujours à acheter les
politiciens qui sont au pouvoir. Voici la suite de la liste des familles de l’oligarchie.

 

5. Le groupe Vorbe
lls sont actifs dans la construction de routes. Ils dévorent l’argent du pays en livrant des
routes de mauvaise qualité qui ne durent pas longtemps. Ils se sont mis à vendre du courant
électrique dans le cadre de la société SOGENER. L’un d’eux a un job de consul d’un pays
étranger, ce qui leur donne accès au système de la « valise diplomatique », qui leur permet
de faire des transactions en échappant au contrôle de l’Etat. La société SOGED leur
appartient également ; elle vend des équipements mécaniques, des tracteurs, des camions,
des génératrices électriques. Après le séisme, ils se sont associés à une société nordaméricaine,
le groupe DRC, spécialisé notamment dans le ramassage de décombres. Il faut
rappeler l’enchevêtrement politique et économique dans lequel sont impliqués Préval, Mme
Préval (Babeth) – qui fut Mme Réginald Vorbe après la mort de son mari Lesly Delatour - ,
Dimitri Vorbe et Jude Célestin, beau-fils de Préval et directeur du Centre national des
équipements (CNE). Songeons que le CNE a déjà détourné plus de 360 millions de dollars
du Fonds Petrocaribe ; cette association de malfaiteurs se livre sans retenue au pillage et au
vol.


6. Le groupe Bigio
L’un d’eux occupe les fonctions de consul d’Israël. Par conséquent, eux aussi ont le droit
d'utiliser la "valise diplomatique" pour dissimuler toutes les importations et exportations de
marchandises qu'ils veulent, en dehors du contrôle de l'Etat. Ils vendaient à l'armée d'Haïti
toutes sortes d'armes, surtout des UZI, à l'époque de Duvalier. Ils ont créé l'Aciérie d'Haïti,
qui avait le monopole de la vente de fer pour la construction. Aujourd'hui, cette compagnie
s'est diversifiée et vend des portes et des fenêtres, du bois etc... Ils ont monté la
PROMOBANK avec la famille Acra. Ils fabriquent aussi de l'huile alimentaire. Leur influence
politique leur a permis d'aider Digicel à obtenir une série d'avantages de la part de l'Etat.

 

7. Le groupe Mevs
Ils se sont associés à Duvalier pour acheter l'usine Hasco (Haitian American Sugar
Company). Et ils en ont profité pour accaparer toutes les bonnes terres de la Plaine-du-culde-
sac que l'Etat a mises à la disposition de cette compagnie. Après 1986, ils ont fermé
l'usine, préférant se lancer dans l'importation de sucre. Puis ils sont passés du sucre à
l'importation de ciment. Selon une rumeur, ils auraient été à l'origine de l'incendie de
l'entreprise Ciment d'Haïti, ce qui a permis à la société importatrice Ciment Varreux d'obtenir
le monopole sur l'importation de ciment en Haïti. Dans cette affaire de ciment, ils étaient
associés avec Gérard Kawauly, qui est mort assassiné. Ils ont transformé le domaine de la
Hasco en un parc industriel privé, la SHODECOSA ; ils y louent des locaux à des hommes
d’affaire étrangers qui y créent des ateliers d’assemblage. Aujourd’hui, la plupart des grands
commerçants de la Croix-des-Bossales s’installent à la SHODECOSA. Les Mevs ont
transformé les docks de la Hasco en « Terminal Varreux ». Après le départ des Duvalier,
l’influence politique des Mevs a décliné et, de ce fait, une vive concurrence les a opposés
aux Baussan, qui avaient l’appui de Lavalas. En plus des terminaux de Varreux et de
Bizoton, les Mevs ont celui de TEGOSA aux Gonaïves. Le groupe Mevs est également actif
dans la fabrication d’huile comestible. Ils ont également fabriqué du savon, de la pâte
dentifrice, des sandales en caoutchouc, des cuvettes et des tuyaux en plastique. Mais la
plupart de ces usines ont fermé leur portes et ont été reconverties en dépôts pour le riz
importé et d’autres produits venant de l’étranger.

 

8. Le groupe Moscosso
Ils ont commencé à faire des affaires à Léogâne, dans le secteur de la canne à sucre et du
clairin. Puis ils ont vendu des marchandises à la Croix-des-Bossales. Ils sont passés au riz
d’importation et à la vente de pneus BRIDGESTON. Puis les voilà installés sur la route de
l’aéroport à vendre des automobiles et des camions ISUZU, ainsi que des tracteurs
KOMATSU, dans le cadre de la société AUTOMECA, où ils se sont associés à la famille
Saliba (à qui appartenait le cinéma TRIOMPHE) et au général Jacques Gracia, l’ancien aide
de camp de François puis de Jean-Claude Duvalier. Ils ont participé à la création de la
SOGEBANK.
Nous voyons comment les familles de l’oligarchie s’unissent au pouvoir politique pour être
en position de sucer le pays jusqu’à la moelle. Ajoutons que, depuis la période des Duvalier
jusqu’à aujourd’hui, ils ont toujours partagé le monopole de la violence avec l’Etat. Du temps
de l’armée d’Haïti, tous les hauts gradés émargeaient chez eux ; c’est la même pratique qui
continue avec la Police nationale (PNH). La majorité des chefs de gangs reçoivent eux aussi
une rémunération. Cela permet à leurs marchandises d’entrer et de sortir du pays sans
aucun contrôle. Ils emploient également ces forces armées pour combattre leurs concurrents
en affaires et attaquer les militants ayant des activités politiques qui vont dans le sens des
intérêts du peuple et du pays.

 

III. Le secteur paysan haïtien, une force sociale importante
qui n’a pas fini de découvrir toutes ses capacités
Les paysans constituent presque 60 % de la population haïtienne. Et presque 70 % de la
population paysanne travaille la terre. Ces chiffres montrent l’importance sociale et
économique du milieu rural. Les paysans participent à la production des richesses du pays,
mais pour la distribution des richesses on se soucie d’eux comme de sa première chemise.

 

3.1. Une grande partie de l’économie du pays repose
sur les épaules du secteur paysan.
Avant l’indépendance, 60 % du café vendu dans le monde entier provenait d’Haïti. A cette
époque, la France et de l’Angleterre importaient d’Haïti 40% du sucre dont ces pays avaient
besoin. La production de denrées a baissé immédiatement après l’indépendance. Mais les
efforts de nos ancêtres paysans se sont traduits par la progression des récoltes, et dans les
années 1860 la production de café a dépassé le niveau atteint du temps de la colonisation.
Jusque dans les années 1980, la richesse de l’oligarchie reposait sur le travail que les
paysans effectuaient dans les plantations de denrées d’exportation. Pour que les paysans
continuent à jouer ce rôle de bête de somme de l’économie, il fallait qu’ils ne disposent
d’aucun droit ; il fallait que l’Etat et l’oligarchie ne les considèrent pas comme des êtres
humains, ce qui facilitait la poursuite de leur surexploitation.

 

3.2. Le secteur paysan est une force sociale
que les Etats-Unis, l’Etat et l’oligarchie surveillent toujours.
Dans l’Histoire d’Haïti, des paysans se sont unis en plusieurs occasions pour mener de
grandes batailles pour défendre les intérêts du pays. Songeons à la participation des
paysans à l’armée rebelle de Goman, dans la Grand’ Anse, de 1807 à 1819. Rappelonsnous
leur participation, de 1841 à 1843, à l’armée des Piquets dirigée par Acaau, qui lutta
contre la manière dont les terres avaient été réparties. Et puis, à partir de 1915, il y eut
l’armée des Cacos dirigée par Charlemagne Peralt, qui lutta contre l’occupation américaine.
Au 19e siècle, les gros bonnets des grandes villes avaient l’habitude d’enrôler les paysans
afin de lutter pour eux, leur objectif étant de prendre le contrôle de l’Etat dans l’intérêt de leur
clan.
On a commencé à briser la capacité de résistance des paysans ; à partir de l’année 1920,
sous l’occupation américaine, ils ont été exclus des affaires politiques. Le processus est
arrivé à son terme sous le régime féroce des Duvalier, qui exerça un contrôle serré sur le
secteur paysan à travers les chefs de section et leurs adjoints (les « choukèt lawouze »).
Leur pouvoir s’est d’autant plus renforcé qu’ont été mis en place les conseils d’action
communautaire, qui avaient des tontons macoutes à leur tête. Avec la mise en place d’un
système d’espionnage, il n’était pas possible de faire un travail d’organisation important en
milieu rural. Qu’on se rappelle le rôle joué par des personnages tels que Zacharie Delva,
André Simon et Astrel Benjamin... Grâce à ce quadrillage du milieu rural, l’oligarchie a pu
continuer à s’enrichir sur le dos de la paysannerie en exportant du café, du cacao et du
vétiver, et à voler toutes les bonnes terres qui étaient entre les mains des paysans.

 

3.3. La période 80-90, une occasion pour le secteur paysan
de s’organiser comme force sociale et économique
A partir de la fin des années 70, le milieu rural a connu beaucoup d’agitation ; de
nombreuses ONG étrangères et haïtiennes ont commencé à se mettre en place, la plupart
d’entre elles choisissant d’aller travailler dans le milieu paysan. Malheureusement, les
méthodes de travail de ces ONG n’ont pas aidé à l’organisation du milieu paysan, même si
elles ont fait un important travail de conscientisation et d’animation au sujet de la situation
agraire. Leurs activités reposaient en grande partie sur l’aide ainsi que sur des idées et des
modèles d’organisation qui venaient de l’extérieur du pays ; ceci a encouragé le
développement d’une mentalité d’assistés chez les paysans, les a divisés encore davantage
et les a amenés à prendre des distances vis-à-vis de leur histoire et de leur culture. A partir
de l’année 1986, des cadres petits bourgeois qui travaillaient dans les ONG et dans les
Eglises ont décidé de monter de grandes organisations paysannes avec l’argent des projets.
En ce sens, ce sont les projets qui finançaient le budget de fonctionnement de ces
organisations et toutes les autres activités qu’elles menaient. C’est ainsi que ces cadres ont
placé ces importantes organisations paysannes dans une dépendance financière exagérée.
Même si dans certaines zones cette démarche a abouti à renforcer les capacités
d’organisation des paysans, ses résultats étaient fragiles.
3.4. L’absence d’un projet politique clair parmi les progressistes n’a pas permis
d’organiser le travail conséquent qui aurait dû être accompli dans les différents
secteurs.
Comme les secteurs progressistes n’avaient pas pour objectif de prendre le contrôle du
pouvoir politique et de le transformer ensuite dans le sens des intérêts des masses
populaires, ils n’avaient pas non plus de projet politique clair. C’est pourquoi durant cette
période, les militants progressistes ont quelque peu négligé le milieu paysan par manque de
compréhension, ou bien n’ont pas travaillé assez pour l’organiser et le mobiliser de manière
adéquate. Ils ont davantage concentré leurs forces à Port-au-Prince et dans les grandes
villes de province où la situation sociopolitique se radicalisait. Par ailleurs, à cette époque,
ceux qui voulaient mener de manière résolue un travail avec les paysans manquaient de
réflexion sur le type d’Etat qu’ils voulaient mettre en place dans le pays. Et puis se posait la
question de quelles forces sociales et quelles forces politiques devaient s’unir les unes aux
autres pour arriver à triompher des forces anti-changement et mettre en place un Etat
national, démocratique et progressiste.
A bas l’occupation déguisée en tutelle !
A bas les élections bidon ! A bas le pouvoir servile de Préval !
Vive la mobilisation de longue durée pour la libération du peuple !
Sentinelle du peuple
Août 2010
santinelpep@yahoo.fr

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