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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Medina piégé par l'extrême-droite de la RD dans l'affaire de la "dénationalisation" des Dominicains d'acendance haïtienne.

Publié par siel sur 30 Novembre 2013, 17:21pm

Catégories : #AYITI-RD relations

 

J'ai lu ce commentaire sur Dominican Today, suite à cet articlelink

 

 

"(... (as a proud Dominican I will be concerned about the image of my country, this is a manufactured crisis that will benefit the Haitian government, the re-election of Lionel,the NGO and the ultra nationalist. (...)".

 

En tant que Dominicain fier de l'être, je  devrais être concerné par l'image de mon pays, il s'agit  d'une crise fabriquée  qui bénéficiera au gouvernement haïtien, à la réélection de Lionel( Fernandez), aux ONG et aux ultra-nationalistes."

 

Si j'ai relevé ce commentaire, c'est qu'il va dans le sens de l'analyse que j'ai faite de cette crise dès son émergence.

 

La fabrication de crise est une stratégie utilisée par toutes les droites et ultra-droites du monde, comme moyen  de  de déstabiliser un gouvernement qui applique une politique allant  à l'encontre de ses intérêts. Rappelons, pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, l'utilité de lire " La fabrication du chaos "de Naomi Klein. Livre dans lequel cette stratégie est amplement explicitée.

 

Nous en avons d'ailleurs fait les frais en Haïti en 2004 qui a débouché sur l'élection d'un chanteur appartenant à la culture politique "gwo ponyet, grenn-nanbounda" d'extrême-droite duvaliériste.

 

th-3.jpeg 

El presidente Danilo Medina recibió esta tarde  la copa de campeón que acreditó  al equipo dominicano como monarcas  de la tercera edición del Clásico Mundial de Béisbol que recién finalizó en San Francisco, California. -

Medina avec l'équipe de baseball de la RD qui a remportée la coupe du " Clásico Mundial de Béisbol" à San Francisco. Ce n'est pas par hasard, dans la conjoncture actuelle, que le président s'affiche avec l'équipe nationale composée en majorité de  Noirs.

 

Danilo Medina appartient au même parti que Fernandez. Cependant, dès son arrivée au pouvoir, son gouvernement, de manière très discrète mais qui ne pouvait pas échapper à la droite et aux ultra-nationalistes, nostalgiques du "temps paradisiaque" de Trujillo, a axé ses priorités sur le social, la réduction des dépenses ostentatoires de l'Etat, etc. 

 

Dans son budget, plusieurs postes négligés au temps de Fernandez et dont se plaignait à raison la population, ont vu leur enveloppe augmenter : éducation, santé, agriculture et écologie, notamment;

 

Il a également entrepris une réforme dans les forces armées, envoyant un grand nombre de généraux à la retraite, et d'assainissement des forces de police, qui en RD comme en Haïti, ont une fâcheuse tendance à mal utiliser le pouvoir  qui leur est donné de porter une arme.

 

Encore tout récemment, d'après le journal Dominican Today, un groupe de policiers a été arrêté , après qu'on ait découvert qu'ils touchaient des pots-de-vin des dealers de drogue auxquels en échange ils assuraient l'impunité.

 

Le travail entrepris par Medina  consiste à redresser à la fois les valeurs éthiques dans la socité dominicaine et son économie.

 

Le pays étant très endetté Justicia Fiscal dice que, al nacer, cada dominicano ya debe 115 mil pesos link

vu que Fernandez a été un  président plus bling/bling que soucieux d'une gestion équilibrée des finances de son pays.

 

Du fait de cette politique orientée vers plus de social, la popularité de Medina dans son pays atteint un chiffre qui laisse loin derrière celle de Fernandez :

"According to a 2013 report by the Latinobarometro survey, 74% of Dominicans approve of the government of President"

 


Danilo Medina, ceci est très important, a, dès son arrivée, renégocier les accords jugés au désavantage de la RD avec les groupes d'explotation des mines, entreprises canadiennes principalement, contrats qui avaient été traités par l'équipe de Fernandez.

 

Vous n'êtes pas sans savoir, regardez du côté de l'Amérique Latine progressiste, que toucher aux intérêts des compagnies internationales, est considéré comme un mauvais signal par les Occidentaux, voire un acte belliqueux.

 

De même, Medina a commencé à titiller les intérêts des entreprises espagnoles hégémoniques en RD, particulièrement dans le tourisme.

 

il ne se passe pas de jours en RD sans que n'éclatent des scandales en liaison avec l'ancienne adminstration de Fernandez Agro Board chief says ex president’s officials sold import permitslink

 

Ajouter à cela l'affaire de corruption présumée du député Bautista, copain de Fernandez, toujours en cours au Pérou, gênante également pour l'Exécutif haïtien, vous aurez là tous les éléments  pour faire bouillir la marmite de la déstabilisation de Medina- lequel, il faut le dire, s'en sort jusqu'à présent relativement bien en évitant de tomber dans le piège dressé par les ultra-nationalistes des 2 côtés de l'île.

 

Pourquoi il s'en sort bien ? Pour l'instant, il a pris soin de ne pas remettre en question la fameuse loi; s'il l'avait fait, le prétexte aurait été tout trouvé  pour le catégoriser comme non-démocrate, ne respectant pas l'indépendance du pouvoir judiciaire de son pays; il a laissé les ultra-nationalistes jouer leur partie jusqu'à l'absurde;  il s'est contenté de faire jouer la montre et s'est gardé de toute déclaration susceptible d'être mal interpétrée.

 

Il a également  laissé la partie haïtienne s'empêtrer entre son alliance avec l'ultra-droite dominicaine et les pressions de la population et celles venues du Caricom et des organismes des Droits de l'Homme.

 

Bien évidemment, la partie est loin d'être gagnée, car, comme nous l'avons vu, Medina  a de nombreux  et sérieux ennemis  des deux côtés de l'île, qui n'hésitent jamais à se coaliser contre leurs populations respectives quand leurs intérêts économiques sont menacés.

 

D'où la tiédeur des réactions des élites commerçantes et celles intellectuelles de la classe moyenne haïtienne qui, de tout temps et tout particulièrement les duvaliéristes, ont eu des relations collées/serrées avec leurs homologues de la RD.

 

Iis vendent des travailleurs haïtiens à la RD, commercent avec la RD, y ont leurs résidences, envoient leurs enfants étudier dans leurs universités, y passent leurs vacances, et envoient leurs mercenaires s'y entrainer.

 

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Il ne faut pas oublier que Martelly, l'homme qui s'identifie  au génocidaire d'Indiens, Cortes, président d'Haïti, n'avait pas hésité à aller se faire ridiculiser en RD en poussant la chansonnette avec Julio iglesias.

 

Comme si, au vu de l'ampleur des problèmes auxquels Haïti post-séisme est confrontée, le moment était bienvenu pour aller satisfaire son ego avec de tels enfantillages.


Bizarrement- mais devrais-je dire logiquement ?- la presse haïtienne ne s'intéresse pas du tout à ce qui se passe dans le pays avec lequel elle partage la même île et qui est, après les USA, leur principal partenaire économique.

 

les Haïtiens de la classe moyenne,  à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, se désintéressent totalement de la politque de la RD. C'est pourquoi, je n'ai pas lu dans leurs analyses de cette crise le moindre commentaire qui y verrait une connexion avec une lutte interne entre les pro-Medina et les pro-Fernandez, ces derniers  faisant cause commune avec les utra-nationalistes de la RD et ceux d'Haïti.

 

Bien au contraire - et comme il se doit par faute de compréhension de la politique de la RD, ils font du "voye monte", c'est-à-dire du sentimentalisme puéril à base de rodomontades  comme ici :

Mesaj enpotan : Sen Domeng sanble nan lagè ak Ayiti...(Daly Valet)

 

 

(Notez, en passant, le profil bas adopté par l'ambassadeur duvaliériste d'Haïti en RD, Cinéas, dans cette crise.)

 

 Leur lecture des événements est fort souvent superficielle, anecdotique et/ou passionnelle. Et ce ne sont pas les meilleurs outils pour trouver une résolution au problème. Peut-être est-ce une question de langue. Ce pourquoi, j'ai créé sur ce blog cette catégorie AYITI/RD relations , où parfois, avec maladresse certes,  je m'efforce de traduire certains articles.

 

 Le plus judicieux dans l'état actuel, et avant que les choses ne dégénèrent,  serait qu'une délégation formée des sénateurs parmi les plus compétents, rencontre ceux de la RD, afin d'y voir plus clair.


Il ne me semble pas qu'une telle démarche empiéterait sur les prérogatives de l'Exécutif auquel il ne faudrait surtout pas, étant donné l'immaturité notoire et notable du chef et ses accointances avec l'extrême-droite de la RD ,  laisser à lui seul la gestion d'une affaire aussi complexe.


 



 


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