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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Ayiti ! Le lieu qui pourrait être le plus vibrant de la Caraïbe

Publié par siel sur 18 Septembre 2014, 12:58pm

Catégories : #REFLEXIONS perso

Ayiti possède toutes les qualités pour devenir le lieu le plus attrayant de la Caraïbe.

Son potentiel est gi-gan-tesque.

Peut-être est-ce pour cette raison que ce pays est harcelée par la communauté internationale qui, depuis son indépendance en 1804, ne l'a jamais laissé en paix.

Regardons sa géographie avec ses mornes qui montent et descendent, ses cours d'eau, ses kilomètres de côte avec des plage splendides.

Un coup d'oeil à son patrimoine architectural historique, non seulement les édifices construits après l'indépendance : Citadelle , Palais de Sans Souci, les nombreux forts dont ceux qui surplombent Dessalines-Ville, mais aussi les ruines coloniales éparpillées à travers le pays.

L'architecture paysanne : ajoupas ronde comme des tourtes sibériennes aux toits de chaume, maisonnettes en bois avec leurs frontons sculptés et leurs petite galeries. Architecture des villes, Jérémie où les maisons des commerçants de la place étaient construites comme des puits de lumière avec une grande salle au-rez-de chaussée qui permettait de stocker la marchandise, tout autour de laquelle une passerelle à l'étage permet d'accéder aux appartements. Jérémie qui devrait être comme sa soeur jumelle de l'autre côté de l'eau, Santiago de Cuba, restaurée et inscrite au nombre des villes patrimoine universel par l' UNESCO.

Tout ceci méritant d'être réparé, modernisé, mis en valeur. Tavail d'abeilles, travail de fourmis auquel toute la population sans exclusivité pourrait participer

L'artisanat où la créativité, avec des moyens quasiment nuls en outillage, fait des merveilles. Regardez la diversité des chaises : petites chaises basses, chaises à hauts pied des Gonaïves, chaises en bois, chaises en fer, et même en pierre. L'imagination débordante des artisans se saisit de tout matériau pour le transformer en quelque chose de singulier.

L'histoire riche et pleine de rebondissements qui permettrait d'avoir dans plus d'une ville, d'un lieu, un modeste musée qui retracerait la participation des hommes et femmes célèbres, ceux qui se sont battus pour l'indépendance, mais aussi tous ceux qui au cours de ces deux sièces et 14 années ont donné de leur génie pour forger les esprits, bataillé pour que ce ce pays devienne une nation : hommes et femmes de lettres, femmes et hommes politiques avocats, médecins, industriels...

La littérature, dont tout un pan reste inconnu du grand public et qui pourrait produire de passionnantes séries télé.

Le théâtre, les combats au bâton, les danses traditionnelles, vaudouesques et modernes.

La peinture et les arts plastiques en général.

Ajouter à cela des pratiques nouvelles de sport . Non pas le polo mais les courses de chevaux, de vélo, de motos, de canots. La natation et le canoë kayak, le surf et non pas les horribles motos sur l'eau qui puent le gasoil et polluent les eaux, à développer dans les villes côtières. L'escrime, les divers jeux de ballon, le tennis.

La mode avec nos talentueux stylistes et designers et nos superbes mannequins naturels, hommes et femmes au port de tête altier, aux jambes fuselées, poitrines et fesses rondes et fermes comme des calebasses, dos droit comme un i, rangées de dents nacrées comme des perles qui se ramassent à la pelle (pas les têtes coupées) dans nos villes et campagnes.

Nos cuisiniers et cuisinières capables de manier les saveurs et d'inventer des plats et des desserts ravissants pour nos palais.

Les musiques qui vont de l'expression champêtre, en passant par les rara, les rythmes vaudou, racines, konpa, meringue pour arriver au jazz et à la muisique classique.

Je pourrais continuer avec les grottes, cascades, randonnées, etc.

Mais j'arrête là cet inventaire.

Parce que nous sommes un carrefour d'influences diverses et que notre culture brasse un métissage de celle des peuples africains, européens et amérindiens, nous charrions cette grande richesse laquelle, infortunément, comme la terre de nos mornes s'en va à la mer, se perd.

Parce que la société haïtienne, conservatrice, mortifère, a toujours eu peur de la création, des innovations et applaudit l'imitation, nous avons décidé, non pas de nous regarder et de faire jaillir de nous toute cette beauté, mais d'emprunter ailleurs le béton, de stigmatiser la populaltion paysanne et de lui refuser les moyens techniques et matériels de penser son environnement et de laisser à ses talents un champ pour qu'ils s'épanouissent avec l'appui des structures étatiques.

On parle beaucoup ces temps-ci d'éducation; mais à quoi servira cette éducation si elle n'est pas encadrée par un projet politique dont l'objectif serait de créer une société, un environnement propice au développement de l'individu ?

L'éducation c'est, avant de former des plombiers et des électriciens qui gagneront plus que des médecins (quelle bêtise ! dans un pays en manque précisément de médecins) de procurer à la jeunesse un apprentissage portant sur la connaissance de son histoire, de son milieu, des ressources de son pays, de forger son identité, de manière à ce que, par la suite, elle puisse choisir la carrière qu'elle voudra emprunter.

Je kale et non je bese.

Les écoles de campagne sont des taudis obscurs, dans des lieux où la terre, la tourbe, le bambou, la pierre, le sable ne manquent pas pour construire des espaces aérés et lumineux où les élèves auraient du plaisir à se rendre.

Mais, nos architectes n'ont pas appris à travailler avec l'ombre et la lumière du pays ni avec les matériaux locaux. Il leur faut béton et fer pour envisager un plan.

Ne parlons même pas de toute cette énergie : eau, soleil et vent inutilisée, au profit de l'électricité acheter à haut prix et dont les plus pauvres, la majorité, ne peut bénéficier.

A l'harmonie, nous préférons l'esthétique bling-bling de parvenus qui construisent d'hideux palais municipaux. A la lumière, nous préférons le faire noir. Je parle des élites qui s'imaginent que l'épanouissement de la majorité serait une menace pour leur confort.

Tandis qu'ils se baladent dans de coûteux 4X4, s'achètent comme gadgets des motos Polaris, ils trouvent cela juste et normal que les autres s'entassent et risquent leurs vies dans des camionnettes déglinguées.

Incapables qu'ils sont d'organiser un service public de transport mais, par contre, prêts à dépenser des millions pour une route surélevée à Delmas pour faire moderne au sein d'une ville puante, afin de passer au-dessus de la populace sans avoir à la voir.

La beauté d' Haïti, celle de ses paysages humains leur est invisible; ils ne la pensent pas rentable, pas vendable.

Et ils ont tort. Parce que dans ce XXIème siècle, qui s'annonce fort difficile pour les peuples, Haïti possède tous les atouts pour devenir un lieu spécial et attractif pour les touristes.

Pour y parvenir, font défaut les hommes et femmes capables d'inventer, de créer, de marrer leur reins pour construire un projet à long terme et convaincre des investisseurs, des créateurs du monde entier d'y apporter leur concours.

Des projets, comme celui de l'IIe-à-Vache, ne seraient pas une mauvaise chose en soi, s'ils avaient été élaborés avec la participation des habitants, dans le respect de l'environnement et dont la conception s'intégrerait dans un plan global de l'aménagement du territoire.

Le gouvernement, à l'inverse, fait le choix d'imiter platement la RD ou le Mexique, deux pays totalement pollués par une industrie du tourisme qui ne leur appartient pas, où le taux de pauvreté est élevé et où les habitants prennent des risques énormes pour aller chercher la vie aux USA et se battent constamment contre la destruction de leur environnement.

Lamothe/Martelly/Balmir sont véritablement remarquables pour leur vision à courte vue, leur idéologie du profit à tout prix. Construire un ensemble hôtelier tel que décrit ici, dans une petite île verdoyante et paradisiaque relève du sacrilège.

Dans le genre sauvagerie institutionnalisée, on a eu Salnave et Duvalier François, maintenant on a 3 teminator en même temps pour le prix d'1.

Bref, tout ça pour vous dire que ce pays saccagé par une équipe arrimée aux financiers étrangers et aux bétonneurs de la RD, n'a pas de projet politique et mène les affaires du pays comme de vulgaires boutiquiers qui ne pensent, la journée finie, qu'à compter les billets de leurs tiroirs caisses. avant de reprendre leurs 4X4 pour aller se réfugier dans les hauteurs, à l'écart de la plèbe.

Nous sommes loin de l'idée de la démocratie qui implique un bouillonnement permanent, un foisonnement des idées, la mise en place de projets à partir de concepts privilégiant le bien commun. Tentative faite en 1991, que ceux-là même aujourd'hui au pouvoir ont cassée.

Or, Haïti est un pays poétique, una maravillosa juchée entre ciel et mer, déboisée, humiliée, traumatisée, qui attend encore l'équivalent d'un Jacques Stephen Alexis dans la littérature, pour faire vibrer une société au diapason de la beauté et de la diversité de nos paysages humains et physiques.

Ayiti ! Le lieu qui pourrait être le plus vibrant de la Caraïbe

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