Coherence
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12/9/2017 14:38
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Votre avant-propos m’a fait sourire. Et pour cause, car je ne vous aurais pas manqué sur ce dossier aussi. Cette surveillance est le témoignage de mon attachement à votre blogue qui est un outil intelligent dans la lutte contre l’abrutissement des masses.
Au vrai le dilemme avec ce genre de discours est que pour juste et véridique qu’il soit, il ne cache pas moins les zones d’ombre sur le messager. Du coup, on ne peut s’intéresser uniquement au discours, il faut le contextualiser et le recouper avec le parcours du messager pour ne pas être victime des pièges des revirements et des « redorages de blason »…Dans la lutte contre les impostures multiformes haïtiennes, il faut être vigilant…….
Donc au-delà de la lecture pertinente, il faut se poser les bonnes questions :
1. Pourquoi Mathias a-t-il été à un moment donné un protégé de ce secteur privé haïtien qui travaille à maintenir le climat nécessaire à pourrir les processus électoraux ? Sachant que ce secteur privé ne finance que la racaille et la médiocrité, ne peut-on pas en déduire que c’est parce que Mathias avait de la « valeur » à leurs yeux…suivez mon regard……
2. Pourquoi sachant tout cela sur le climat global qui rend impossible la tenue d’élections honnêtes, Mathias s’était-il porté candidat à la présidence, et sentant venir la débâcle, s’était empresse de soutenir Moise Jean Charles ? N’eut-il pas été plus cohérent de faire campagne pour faire annuler le processus électoral ?
3. Pourquoi Mathias était-il parmi les premiers à lâcher Moise Jean Charles et à faire allégeance à Jovenel Moise ? Allez réécouter l’émission invité du jour, une semaine avant l’investiture de l’inculpé ; et regardez les photos de l’investiture une semaine après….
Du coup, il faut lire entre les lignes blanches et écouter les échos des silences qui s’installent entre les mots et qui dévoilent les incohérences par-delà la justesse d’un discours qui n’est qu’un marketing au service d’un produit avarié.
Si ion devait se fier au discours et aux intentions, on réhabiliterait l’enfer et proposerait à la béatification tous les suppôts de satan…..
Ce à quoi je réponds en disant que l'ensemble des candidats à la présidence du secteur non duvaliériste, compte tenu du dossier pendant de l'UCREF, aurait dû, soit refuser la candidature de l'inculpé, soit ne pas se présenter aux élections.
Ils ne pouvaient pas ignorer qu'un homme sur lequel pèse des soupçons aussi graves, qui, néanmoins obtient le soutien de la CI et des magnats de l'économie haïtienne, ne pourrait, vle ou pa vle, qu'être leur obligé, leur serviteur.
C'est ainsi que sur ce blogue, dès le départ, j'ai dit et redit que la candidature de Jovenel Moïse à la présidence ne devrait pas être acceptée tant que celui-ci n'aurait pas, devant la justice, fourni les preuves de son innocence dans cette affaire de blanchiment d'argent.
Parce qu'il suffit d'un fruit pourri dans une corbeille pour pourrir tous les autres.
Par rapport à Mathias Pierre, les informations sur son ralliement à l'inculpé, ne vont pas m'étonner dans la mesure où ce monsieur est un homme d'affaires et qu'il suffit de peu pour que les magnats de l'économie le mettent sur le tapis. C'est ainsi que ça fonctionne en Haïti pour maintenir les privilèges exorbitants de la minorité, entre coups d'Etat et ruine des entrepreneurs nationaux ( voir Désulmé ou Déjoie)
Ce qui, à mon avis, n'enlève rien à son intelligence et à sa présentation du terrain de jeu miné des élections . Ce qui n'est pas négligeable. D'autant plus qu'avec la formation d'un CEP permanent , c'est un nouveau zatrap, un nouveau piège qui est tendu aux Haïtiens désignés comme des "canards sauvages" par le gourou de Martelly et Jovenel Moïse, l'Espagnol nostalgique de l'empire espagnol, Antonio Solà.
Mathias Pierre, Moïse Jean-Charles, Antonio Cheramy, de même que l'ensemble des progressistes appartenant à la classe moyenne vivent dans une insécurité, laquelle n'est pas vraiment différente de celle des masses. Comme elles, ils peuvent du jour au lendemain se retrouver à devoir quitter le pays- même si cet exil se passerait dans de meilleures conditions.
"Du coup, il faut lire entre les lignes blanches et écouter les échos des silences qui s’installent entre les mots et qui dévoilent les incohérences par-delà la justesse d’un discours qui n’est qu’un marketing au service d’un produit avarié."
Du coup, dirais-je, il est nécessaire de s'intéresser à "la justesse d'un discours" de manière à encourager ceux qui le portent à passer du produit avarié à un produit de qualité.
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