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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Les Kongo d'Haïti et leur participation aux luttes contre l'esclavage, je vous en ai parlé parce que...

Publié par siel sur 6 Mai 2023, 18:32pm

Catégories : #REFLEXIONS perso, #AYITI ROSE RAKET, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

... découvrant dans le Bulletin national d'ethnologie, le texte de Claude B. AUGUSTE qui analyse la perception négative des Kongo dans la culture haïtienne.

                                                          Claude B. Auguste.

Voyez-vous j'ai découvert ce mépris pour les Kongo à travers les commentateurs dans le  journal Le Nouvelliste rassemblant  un pourcentage élevé d'imbéciles, racistes et arrogants, du genre des "Petit Bateau, Rochord Roche, JSud"  et autres crétins propagandistes des Tèt kale.

Je me suis essayé  à plusieurs reprises à défaire cette vision négative des Kongo  (de même que celle des Marrons )à partir d'écrits de chercheurs - la bibliographie est bien nourrie- et en proposant l'hypothèse qu'elle avait été propagée d'abord par les esclavagistes, puis par certains auteurs après l'indépendance dans la mesure où à l'inverse les Kongo étaient plutôt des rebelles.  En vain les "tèt mato", les obtus étant toujours plus écoutés parce que c'est plus confortable de s'accrocher à des croyance plutôt que de les remettre en question.  Mais j'ignorais que bien avant moi d'autres s'y étaient essayé.

De voir que, alors que le texte de M. Claude B. AUGUSTE date de 1986 -et s'appuie sur des publications antérieures d'autres auteurs- les préjugés racistes contre les Kongo continuent à circuler tranquillement chez les Haïtiens, dont un grand nombre assimilent le mot Kongo à bête, stupide, traitre,  lubrique...

On ne peut que tirer des conclusions fort pessimistes  sur les conséquences  de la permanence des préjugés, des contre-vérités dans une  société haïtienne enfermée dans une sorte de stagnation pour cause de mauvaise éducation, d'illettrisme, d'absence de bibliothèques, d'universités, de chercheurs et, le plus important, d'échanges avec leurs pairs historiens, anthropologues, sociologues dans les Amériques Noires et en Afrique.

Voici un extrait du texte de Claude Auguste  "Les Congos dans la révolution haïtienne" dans lequel il présente les intentions qui l'ont animé à mener cette recherche :

"La caricature  de la participation des Congos à la lutte pour la liberté est un mauvais usage de l'Histoire. Les propos dévalorisant ne manquent pas à des historiens comme Beaubrun Ardouin et Joseph Saint- Rémy pour qualifier ls Congos présentés comme des bandes d'esclaves marrons, des ignorants, des barbares et des sorciers auxquels il n'est dû aucun égard, comme s'il y avait quelque chose d'infamant d'avoir choisi la vie dans les bois à l'esclavage sur les plantations ou comme si la rébellion était mois honorable que la soumission ou les missions répressives, menées contre ceux avec lesquels jadis participé aux mêmes combats."

Voici un extrait de la conclusion du texte :

" Comme on le voit, les images appliquée aux Congos ne correspondent pas  toujours à la réalité. Ce groupe ethnique, qui a considérablement influencé la révolution haïtienne sans parvenir à s'imposer dans les affaires de l'État a joué un rôle prépondérant dans les ateliers et le marronage dès qu'ont commencé à se développer l'économie coloniale et les importations d'esclaves à Saint-Domingue. Bien implanté dans les montagnes, le marronage a entrainé un nombre de plus en plus de partisans dans la désobéissance  civile et a fini par générer le soulèvement général des esclaves."

(...)

" (...) Or la plupart des chefs congos  étaient également des guérilleros et des chefs religieux dont la capacité d'assimilation les a conduit dans les armées louverturiennes. Á part Lamour France  qui accordait son soutien à Rigaud, tous les chefs congés ont été des officiers louverturiens dont le rôle a été déterminant tant dans l'organisation des troupes sédentaires que dans la résistance à l'Expédition, lancée contre Louverture pour étouffer l'esprit d'indépendance. L'insurrection des forces populaires qui a éclaté après l'arrestation du Gouverneur Général a donc été l'oeuvre d'officiers congos comme Sans-Souci, Makaya et Noël Prieur  et non celle de Dessalines, Christophe et Clerveau  qui ont combattu les insurgés et ne les ont rallié que quand leur carrière et leur vie n'étaient plus garanties par l'armée française."

(...)

"Le cercle vicieux de la violence dans lequel s'est enfermé le pays depuis l'Indépendance risque encore de durer si ne sont abandonnés l'intransigeance et l'intolérance des partis au profit d'un consensus national, susceptibles de promouvoir  le développement des forces productives et le progrès économique social."

 

N'est- ce pas intéressant que Claude B. Auguste établisse un lien entre le sort fait aux Congos dans l'Histoire et la société, l'absence de reconnaissance de leur participation déterminante aux luttes pour l'indépendance, leur dévalorisation systématique, leur exclusion des affaires de l'État,  avec la violence permanente dans la société depuis l'indépendance ?

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