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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Erno Renoncourt. " L’avenir d’un peuple dépend des leçons qu’il tire de ses expériences et du courage dont il fait montre pour vaincre les obstacles qui s’opposent à sa dignité.."

Publié par siel sur 1 Juillet 2023, 12:54pm

Catégories : #E.Renoncourt chroniques

Bonjour, Bonsoir,

 

Souffrez que je vous propose une lecture pour vous aider à démarrer ou à terminer cette journée de samedi sur une note pédagogique. Dans un sursaut de révolte contre l’insignifiance, je viens partager avec vous un extrait de ces bréviaires que j’égrène depuis 2005 comme vibrations d'une utopie collective. Utopie par laquelle j’interpelle les lettrés et les sachant lire et dire haïtiens, pour les inviter à s’éloigner du gouffre de leur incohérence pour éviter la chute vertigineuse vers les abysses de l'indigence. Évidemment, dans cette posture de trouble-fête que j’assume, je ne me présente ni comme un saint ni comme détenteur de vérité. Néanmoins, Je sens que l’irradiance de mes vibrations poéthiques a éloigné de moi une bonne masse de cendres, et je peux dire fièrement que ma flamme n’enfume plus. Et c’est parce que j’ai conscience qu’elle scintille que je la projette vers ceux qui agonisent dans l’obscurité. 

 

Mon premier texte sur l’indigence remonte à 2005 : Des eaux qui nous inondent , au Hasard qui nous sonde. Pendant 18 ans, à aigreur modulée et à risques professionnels et vitaux assumés, j’ai essayé de convaincre des responsables de médias, des recteurs d’universités, des chercheurs, des experts, des directeurs d’institutions publiques et des chefs de projet d’organismes internationaux de changer les processus de leur modèle décisionnel en osant se confronter à leur errance. Dans la certitude de leur réussite, beaucoup m’ont méprisé, insulté, rejeté, menacé, blacklisté ; or ce sont les mêmes qui jouent les beaux et les fiers, soit comme des militants communistes, soit comme des prophètes antisystème,  soit comme des gestionnaires de projets de renforcement institutionnel, soit comme des chercheurs en innovation pour l’éducation, soit comme des évangélisateurs de droits humains, soit comme des décideurs politiques blindés et trempés dans l’acier putride de la corruption, soit comme des experts de l’e-gouvernance, dans les forums, les colloques et les mille insignifiances qui ont fait d’Haiti ce Shithole des Caraibes.  A tout ce beau monde, je viens dire merci, car c’est leur opposition qui m’a permis d’aller toujours plus loin dans cette quête de la dignité. Mais je ne serai pas honnête, si je ne remercie pas aussi ces autres, plus courageux et plus compétents, qui ont donné écho de mes colères TIPÉDANTEs en les relayant dans leurs réseaux professionnels et/ou personnels. Sans oublier ces personnes bienveillantes et rares qui ont sympathisé avec mes idées et m’ont aidé à le structurer.  

 

Malgré tout, obstiné, entêté, résolu, j’ai assumé mon engagement et ma dignité, en me mettant en danger pour défendre mes valeurs, au détriment de tout carriérisme, de toute réussite personnelle. Oui, je sais ; ces valeurs humaines n’ont pas de valeur pour Haiti, car elles ne sont pas des valeurs monétaires et médiatisables. Et c’est là que ce message à contrecourant de la réussite se révèle pertinent, car il invite à questionner le sens d’une réussite individuelle qui structure l’indigence d’un pays. Oui, je sais encore que la quête du sens n’a pas d’importance pour un insignifiant. Puisque la perte de sens  conduit à un effondrement de la conscience. Et c’est en connaissance de cause que je viens partager ce que j’ai appris au cours de cette éprouvante, mais noble, quête de sens par  l’engagement de SOI.

 

Haiti est capable du pire comme du meilleur. L’avenir d’un peuple dépend des leçons qu’il tire de ses expériences et du courage dont il fait montre pour vaincre les obstacles qui s’opposent à sa dignité.. S’il n’y a pas d’apprentissage, il n’y aura que rafistolages en boucles continues. D’où le besoin de changer de voie pour : Assumer le risque de l'inconfort, Apprendre pour être et cesser d'avoir pour paraître, trouver un cheminement signifiant en questionnant son passé d'errance pour mieux affronter les obstacles du présent avec la perspective de transmettre au futur le goût du rejet de la médiocrité, tel est le défi socio-anthropologique qui se pose à Haïti. Plus que jamais, malgré ses élites indigentes et humainement déracinées, ce peuple doit oser le saut éthique pour s'extraire de l'invariance en recherchant l'innovation par l'engagement de SOI de ses fils et de ses filles les plus dignes. Il faut initier la reliance entre la société, les organisations et les individus.

 

Voici un écho de ce chant pour la dignité. Je le dédie au petit nombre de ceux qui trouvent du temps pour lire et qui sont capables de supporter la flamme bleue de la pensée critique et insolente…….même si majoritairement les universitaires assument qu’ils ne lisent pas, car ici, le seul chant qu’ils fredonnent a pour refrain : Ban m fè nwa mwen, ban m blakawout mwen souple ; se li mwen bezwen pou m jere biznis mwen.

 

 

 

Bonne lecture

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