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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Être en deuil et perdre la boule. Il est arrivé que sortant de chez moi avec un caddiy pour aller faire les courses et un..

Publié par siel sur 11 Octobre 2023, 21:37pm

Catégories : #REFLEXIONS perso, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ROSE RAKET, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

... sac à main dans lequel se trouvait mes clefs, mon portefeuille et autres trucs peu importants j'ai cru après avoir fermé toutes les portes, c elles de l'appart et celles de l'immeuble je me suis retrouvée sans sac à main.

Que s'était-il passé ? Simplement que perdue dans mes pensées j'ai cru mettre le sac à main dans le caddie, en fait il était tombé à côté dans le hall de l'immeuble.

Me voici dans la cour, sans clefs pour aller le récupérer et comble de déveine la gardienne qui aurait pu m'ouvrir la porte avait affiché que la loge était fermée.

Comme par hasard, tous mes amis et voisins dans l'immeuble étaient absents- il fait super beau et chaud et chacun profite de cet été qui se prolonge pour aller se balader.

Un voisin, après  une vingtaine de minutes où je vais et viens dans la cour, m'ouvre la porte et je récupère mon sac qui m'attendait par terre dans le hall. Finalement tout se termine bien.

Si je vous raconte cette anecdote c'est que j'ai pu mesurer l'impact sur le psychique d'un deuil et ce qui peut se passer dans la tête de ces Haïtiens brutalement chassés de leur maison, emportant quelques biens, la peur au ventre  qui ont parfois perdu un membre de leur famille, soit tué, soit égaré. Et ne sachant souvent  même pas où se rendre avec leurs enfants.

Personne ne s'intéresse au traumatisme que cette fuite, ces pertes, ces peurs peuvent provoquer au sein des membres de ces familles. Et notamment les enfants plus vulnérables précipités dans un monde confus, perdant tous leurs repères : la maison, les voisins, le quartier. Et chacun sait ou devrait savoir que les enfants ont besoin d'un cadre  rassurant - même s'ils vivent dans la misère- pour s'épanouir.

J'affirme que chacun sait. Mais je doute qu'en Haïti où les enfants sont considérés comme des " Ti bèt",  des "animaux humains" ( courtoisie ministre de la Défense d'Israel) ce savoir existe.

Dans les faits, les "gwan timoun", les "tinèg tèt grenn" sont bien plus préoccupés par leurs fantaisies de  de "mystique", de recettes magiques et de prières aptes, selon eux, à leur procurer invincibilité devant la mort, argent, et pouvoir que du sort et du devenir de leurs enfants.

En Haïti, la psychologie est un domaine inconnu  et je dirais même craint  parce que toute thérapie peut mettre " tout kaka chat deyò" et venir bouleverser un statu quo - le même qui régit le pays- dans les familles.

Je m'en suis bien rendue compte quand je m'étais rendue en Haïti après le séisme avec une équipe de médecins, dont un psychologue originaire de la Guadeloupe mais vivant en France. Dans l'hôpital de Miragoâne - le fief de MUSCADIN- où notre équipe avait chois d'apporter son aide, il n'y avait pas un seul psychologue alors qu'on voyait défiler des enfants, femmes et hommes complètement assommés par la douleur d'avoir perdu, qui enfant, qui épouse, qui mari.

Le psychologue guadeloupéen était tout seul pour affronter psychologiquement ( ce n'est pas de tout repos d'entendre les témoignages des victimes).

Ce qui m'a frappée et qui ne correspond nullement à l'éducation dite "haïtienne  (comme si les enfants de parents analphabètes auraient eu la même éducation que ceux dont les parents ont fréquenté les universités) vantée par les "tinèg tèt grenn " et les gwan timoun"  à base de sévices :  "pe bouche ou" rigwaz, fouet, coups et punitions s'assimilant à des tortures remontant au temps de l'esclavage, les victimes faisaient la queue pour avoir un entretien avec notre unique psychologue qui était évidemment débordé.

                          Instruments utilisés pour éduquer les enfants en Haïti.

Nous avions le cas d'une jeune femme qui avait perdu son mari et deux de ses enfants. La seule rescapée était une petite  fille à laquelle elle refusait de parler. Ça faisait mal au coeur de voir cette enfant marcher derrière sa mère - qui ne la maltraitait pas, elle était bien habillée- mais qui l'ignorait totalement. La gamine avait perdu son père, ses frères et soeurs et sa maman ne voulait plus avoir de contacts physiques, ni de dialogue avec elle.

Le psychologue s'est entretenu avec l'une et l'autre séparément, puis avec les deux. Et croyez-moi  la maman et l'enfant ont fini par se parler, par s'embrasser. Je ne suis pas psychologue mais d'après ce qui m'a été rapporté, la maman faisait un blocage jusqu'à reporter sur son enfant sortie vivante, la responsabilité des disparus. Selon le psychologue, l'enfant était devenu la preuve vivante de la mort des autres et sa présence rappelait à la maman leur disparition.

La RD et Haïti  selon les enquêtes, seraient les pays les plus conservateurs de la région. On ne peut pas s'étonner qu'au delà de leur animosité réciproque, les dirigeants et la société partagent un certain nombre de " valeurs" . Ce n'est pas pour rien que la classe moyenne se sent à l'aise en RD, que PRIVERT y marie sa fille, que MARTELLY s'invite à unconcert de JULIO IGLESIAS, que JOVENEL y fasse sa première visite, que GUY PHILIPPE y ait établi sa base d'où il partait  pour agresser les Haïtiens.

Pour GUY PHILIPPE comme pour tous ceux- dont l'ancienne ministre du Tourisme, tèt kale, Mme BALMIR_ VILLEDROUIN  qui y a inauguré un restaurant-, la RD avec ses abus sur les Haïtiens, les inégalités acceptées par la population de la RD représentent le modèle qu'Haïti devrait imiter.

Un modèle qui n'a rien à voir avec celui promu par les architectes de la guerre contre l'esclavage et pour l'indépendance -rien à voir avec leur  soi-disant grands architecte  de l'univers- mais auquel  les "tinèg tèt grenn", la bourgeoisie et la société civile adhèrent parce qu'il garantit la "demounisasyon" de leurs concitoyens.

Il existe bon nombre de pays - notamment  dans le dit "sud global" - qui ne font pas cas de leurs enfants, les méprisent, les maltraitent, abusent d'eux sexuellement.

Les dirigeants de ces pays et la classe moyenne, dont les transfuges de classe fils de paysans arrivés, qui se comptent en grand nombre dans les media et chez les youtubeurs,  considèrent que seules leurs progénitures seront amenées dans le futur à accéder à des postes de pouvoir. Et que les "tirest pou pèp la" ont obligation de se contenter de survivre. "Yo pa  mande anpil", Yo pa gen anbisyon patisipe nan chanjman peyi a",Sèl sa yo mande se yon tisekurite, yon tidjòb pou yo ka bay ti moun yo yon tikras manje, voye yo  nan yon tilekòl"

Ne pas s'occuper de ses enfants, de ses femmes, traduit une volonté de maintenir le statu quo.

Les enfants de MARTELLY, JOVENEL, du baron DUVAL du Nouvelliste, du journaliste senior V.NUMA, de  et consorts ne sont pas plus doués, talentueux, intelligents que ceux du paysannat et du prolétariat urbain. Il se trouve que le système leur a apporté la protection refusée au plus grand nombre. Le système est très malin il laisse passer quelques " tinèg tèt grenn", repérés comme arriviste, qui deviendront  leur allié.

"Le crayon du peuple n'a pas de gomme." Voici un adage haïtien qui a bonne presse. Mais sachez bien que ceux qui dans les media le citent, sont ceux-la même qui oeuvrent à ce que le crayon ait une gomme pour effacer toutes leurs infamies.

 MALCOM X a dit: "'L'homme Noir n'obtiendra jamais  le respect de personne tant qu'il n'apprendra pas à respecter ses propres femmes" À ceci j'ajouterai " ses propres enfants." 

Ça dépasse mon entendement et ça me rend furieuse de voirequ'au XXIème s.  bon nombre d' Haïtiens du peuple, éduqués par pasteurs et ougan,  persistent à penser que réprimer leurs enfants équivaut à leur donner une bonne éducation. Alors qu'en fait ils ne font que procréer comme du temps de l'esclavage une population programmée pour servir de bêtes de somme en Haïti, en RD, au Brésil, au Chili, aux USA et ailleurs. Et non pas des individus en charge de s'occuper des affaires de leur pays.

 

 

 

 

 

 

 

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