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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Lu sur le net :"On ne peut diriger les Haïtiens si on ne les bastonne pas" Autrement dit les Haïtiens seraient...

Publié par siel sur 11 Novembre 2023, 23:10pm

Catégories : #REFLEXIONS perso, #AYITI ROSE RAKET, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

... non seulement des sous-hommes mais seraient des sous-animaux puisqu'ici un quidam qui frappe son chien à coups de bâton risque non seulement une amende mais  la prison.

Les quelques commentaires relevés ici ne sont qu'un petit échantillonnage de la pestilence qui circule  dans les commentaires des Live des youtubeurs/influenceurs.

Vous aurez déduit sans que j'aie besoin de vous faire de longues explications basées sur l'histoire, la sociologie que cette assertion très commune en Haïti vient tout droit ses chemins découpés de l'esclavage.

Les maîtres dans la mesure où ils étaient en minorité et pouvaient craindre à tout moment une révolte de leurs escalves avaient pour règle qu'il fallait les " benyen  an ba kou" (expression communément utilisée plus de deux siècles après l'indépendance par les Haïtiens) et de ne leur octroyer aucuns droits.

Après l'indépendance les dirigeants du pays et les élites ont perpétué la coutume esclavagiste pour des raisons similaires. Il fallait maintenir la ségrégation, une forme d'apartheid appuyée par les institutions de l'État : justice au premier chef l'institution judiciaire, l'administration qui ne s'intéresse pas à délivrer aux citoyens des papiers d'identité . Et que pour que cette ségrégation soit plus marquée inscrivait sur leurs actes de naissance quand ça se faisait "paysan" jusqu'à ce que sous Aristide cette mention soit retirée.

La majorité des superstitions, préjugés,  et idées rétrogrades reprises et intégrées par les classes populaires et présentées comme "culture haïtienne" sont  issues des élites qui les ont propagées dans l'ensemble de la société.

Je vous avais parlé de ce M. Nau (un affreux bonhomme mais pas plus affreux que ceux qui se réclament de la paysannerie et disent vouloir aider Haïti) qui disait que le Dr Fritz Aimé, celui du Canada, était un terroriste parce qu'il poussait les "inférieurs" à se révolter contre les bourgeois ou se qui se prétendent tels.

​​​​​​​On comprend la fureur de NAU contre Fils-Aimé dans la mesure où celui-ci par ses propos menaçait un ordre bien établi dans lequel les "inférieurs" en sont arrivés à revendiquer leur infériorité voire leur sous-animalité comme le montre les commentaires. Parce que n'oubliez pas que ces femmes, ces "ti-machann" contre lesquelles ils vont jusqu'à réclamer le "bwa kale", à savoir la mort à coups de machette, pourraient être leurs  grand-mères, mères, filles, soeurs dont les conditions de vie les poussent non pas à voler ou kidnapper pour faire vivre leurs familles mais à ne pas respecter la consigne de ne rien acheter en RD.

Ces hypocrites font comme si leurs propres mères dont beaucoup ont été ou sont des "ti machann" n'ont pas fait d'énormes sacrifices pour les amener à l'âge adulte dans un pays où aucune considération ne leur est donnée- voire une aide quelconque de l'État.

Se sont-ils demandé si ces femmes avaient droit à des allocations familiales, à des aides au logement, à l'éducation comme ici, elles iraient prendre le risque d'enfreindre la consigne et de se retrouver face à des mâles belliqueux à la mine de gangsters comme celle des types du BSAP qu'on voit sur les vidéos ? Et qui semblent même faire peur à des jeunes hommes qui à leur vue se dissimulent prudemment derrière un poteau ?

Non. Ils sont ravis de reprendre la narrative discriminatoire de leurs "supérieurs" : ces femmes  sont des vicieuses, des putes, des salopes sans conscience. Point barre. (courtoisie feu Jovenel et V. Numa) Vous savez que le "point barre", le "aussi simple que ça", le "un point c'est tout", le "aussi simple que ça" sont des outils utilisés pour mettre fin au débat, une sorte de barrière érigée contre la réflexion comme les fils barbelés, les hauts murs hérissés de tessons de bouteille qui ceinturent les propriétés des élites et marquent la frontière entre "supérieurs" et "inférieurs", les "sou-moun", les "chyen a 2pat" employés par ceux qui adoptent  le langage des "supérieurs" envers leurs propres soeurs et frères.

Ce langage injurieux ils l'adoptent avec d'autant plus de ravissement qu'il leur semble qu'en l'employant ils appartiennent dorénavant à la catégorie des "supérieurs". Regardez avec quel contentement le chanteur/sénateur J.S.JEAN racontait comment il était bien reçu chez le Boulos dont le sirop Pharval avait empoisonné plus d'une centaine d'enfants de malheureux comparant cet accueil à celui des Mulâtres qui seraient moins cordial.

Sauf que le chanteur/sénateur J.S JEAN ne prend pas en considération que  le BOULOS du sirop Pharval se considère comme infiniment supérieur à lui et la réalité le montre puisque il api échapper à toute justice digne de ce nom après que plus d'une centaine d'enfants aient trouvé la mort.

Alors que le Mulâtre "chive siro" ou "zye vèt" sait parfaitement- même s'il feint de l'oublier qu'il a en commun avec le chanteur/sénateur J.S.JEAN une aïeule noire.  Ce qu'une recherche ADN peut prouver comme dans le cas des Blancs français descendants de Placide Louverture. Et que donc il est important pour eux de maintenir une distance  ( d'où les mariages entre Mulâtres) parce qu'à n'importe quel moment peut resurgir les traces de l'aïeule dans un phénotype. Ce qui est bien montré dans le roman de Marie Vieux Chauvet  "Amour, colère et folie" où l'on voit la manière dont la fille "sortie foncée" est traitée en comparaison de celle claire de peau et aux cheveux lisses.

Les Libanais comme partout où ils se sont installés ont utilisés à leur profit le colorisme présent dans toutes les sociétés marquée par l'esclavage et la colonisation en AM. Latine, en Afrique, dans la Caraïbe en se présentant comme plus proche des Noirs- pour des raisons économiques- et ils ont accentué la division entre Noirs et Mulâtres- bien qu'étant en réalité et en général (il y a des exceptions) plus racistes que les Mulâtres comme le témoigne leur comportement dans leur pays d'origine envers les Noirs, les Asiatiques à peau foncée qu'ils emploient comme domestiques.

Cette ruse, ajoutée à leur rôle d'intermédiaires entre les patrons Blancs et les Noirs, aura été en grand partie - en dehors de leurs réseaux leur permettant de se financer sans passer par des banques- un facteur de leur monopole économique dans ces ex-colonies.

Ainsi quand DUVALIER F. fait du père de ces BOULOS dont nous parlons  son ministre de la Santé,  et à un certain KOURY un rôle important dans la "macouterie" il offre à la communauté syro-libanaise un nouveau poids décisionnel dans la société haïtienne. 

Ce schéma n'est pas propre à Haïti. Il est présent  comme dit plus haut dans l'ensemble des ex-colonies d'AM du Sud, d'Afrique, de la Caraïbe .  Mais ce qui choque dans le cas d'Haïti c'est qu'on se serait attendu qu'un pays qui se réclame d'avoir fait la première révolution anti-esclavagiste du monde se serait gardée de considérer ses propres enfants comme des "inférieurs" . Et, au contraire, se serait donné comme défi de montrer au monde entier que sa population était capable d'accomplir son propre destin,  comme l'intellectuel haïtien Anténor Firmin l'a démontré dans son livre   " De l'égalité des races humaines". Bien entendu avec de telles idées, il ne pensait pas bastonner les Haïtiens mais les éduquer  il était évident qu'Anténor Firmin n'aurait pas pu accéder à la présidence.

Ce pourquoi je m'emploie - en vain mais ça n'empêche pas de continuer- à attirer l'attention des Haïtiens sur la sémantique, le vocabulaire employé qui entérinent et cautionnent les pratiques discriminatoires, les préjugés, complexes et conneries noyant la société haïtienne dans l'auto-flagellation, un infantilisme pathologique, une arrogance imbécile rendant impossible tout changement radical de paradigme.

Toute société est complexe comme l'est chacun des individus qui la composent. Elle devient difficile, ingérable quand  il ya un refus d'aborder, de confronter, de questionner les problématiques autrement  dit l'ensemble de complexités qui rendent la gestion d'un pays, la vie de ses citoyens difficile.

C'est quelque chose qui, pour moi, représente une énigme que les Haïtiens- je sais, je sais il y a le poids des protestants,  celui des USA/CI- se refusent de changer de paradigme et qu'un challenge aussi excitant ne puisse être pris à bras le corps par  les composantes  éveillées de la société haïtienne entrainant avec elles, comme les héros de l'indépendance ,l'ensemble de la population vers une aventure aussi  brave que celle de l'handicapé qui décide de concourir aux jeux para-olympiques.

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