Bonjour, Bonsoir,
Et voici une note du département du trésor américain qui annonce, ce 20 août 2024, des sanctions contre l'ex président haïtien Michel Martelly comme trafiquant de drogue et principal financier des chefs de gangs en Haïti.
Treasury Sanctions Former Haitian President for Drug Trafficking
Treasury Sanctions Former Haitian President for Drug Trafficking
WASHINGTON — Today, the U.S. Department of the Treasury’s Office of Foreign Assets Control (OFAC) sanctioned the former President of Haiti, Michel Joseph Martelly (Martelly), pursuant to Executive Order (E.O.) 14059 of December 15, 2021, “Imposing Sanctions on Foreign Persons Involved in the Global Illicit Drug Trade.”.
Évidemment beaucoup de médias, d'éditorialistes , d'analystes et de nombreux citoyens vont jubiler : enfin, ils l'ont épinglé ! Je me rappelle qu'un analyste haïtien avait même dit qu'il ne pendrait au sérieux ls USA que quand ils sanctionneront enfin Michel J, Martelly.
Pourtant, tout cela ne participe que du double standard et de l'enfumage systémique qui doivent blanchir les autorités américaines pour leur rôle de premier plan dans la gangstérisation de l'État haïtien, en désignant quelques-uns des insignifiants qu'ils avaient anoblis préalablement pour assurer cette mission ignoble. IL suffit de savoir lire entre les lgnes pour retenir dans ce document de 2 pages , la petite phrase qui dit tout du cinéma qui se joue. En effet, à la 2ème page de cette note de sanction , on lit :
The ultimate goal of sanctions is not to punish, but to bring about a positive change in behavior. Ce qu'on peut traduire facilement comme disant : "L'objectif ultime des sanctions n'est pas de punir, mais d'apporter un changement positif de comportement".
Et c'est là que le vrai analyste, celui qui est intelligent et qui recourt systémiquement à la triangulation analytique doit faire son travail, en problématisant cette phrase dans cette note de sanction en regard de ce qu'est une santion du point de vue du droit, et notamment ici du droit humanitaire envers le peuple haïtien, grande vicitime des actions de cet individu, de ses acolytes, combien nombreux et silencieux dans cet écosystème gangstérisé qu'est Haïti.
En effet, selon le dictionnaire de la pratique du droit humanitaire : La sanction a plusieurs buts : punir le coupable, protéger l'ordre public, et affirmer solennellement que la règle de droit survit à ses violations. L'indemnisation et la réparation du préjudice subi par les victimes sont des mécanismes distincts de celui de la sanction.
Toujours selon ce dictionnaire, on apprend qu'il y a deux grands types de sanctions relatives aux infractions : Pénales ou disciplinaires. Vu qu'il s'agisse, dans le cas qui nous occupe, de trafic de drogue et de parrainage de gangs et de groupes criminels, qui se sont livrés à des milliers d'assassinat, de dizaines de milliers de kidnapping et ont causé d'innombrables souffrances matérielles et morales à la population haïtienne, on se demande quelle est la valeur de l'annonce d'une sanction qui ne vise pas à punir le coupable, mais à changer son comportement ?
Comment changer le comportement d'un individu qui a bénéficié des plus hautes complicités au niveau le plus élevé de l'autorité qui prononce la sanction sans que cette autorité n'évalue pas ses responsabilités dans les infractions qu'elle reproche à cet individu pour mieux établir l'échelle des peines ?
Comme nous l'avions dit en 2022, ces sanctions ne sont qu'une opération d'émondage, pratique par laquelle un jardinier débarrasse un arbre des branches mortes et des parasites pour mieux assurer sa croissance en protégeant ses racines et son tronc.
Dans cet article intitulé :
La danse du GPS : Valser sur de pesantes sanctions au rythme d’une légère rédemption
Erno Renoncourt
-
December 21, 2022
Nous écrivions :
C’est dans ce contexte que la communauté internationale vient de prendre une salve de sanctions contre de puissants acteurs politiques et économiques haïtiens, au motif de leur implication manifeste (entre probabilité absolue et certitude) et leur participation active (évidence depuis longtemps connue) dans la corruption, le financement des gangs et la promotion des activités criminelles depuis ces 20 dernières années en Haïti. Des sanctions qui résonnent de manière ambivalente, car tout en restant symboliques et formelles, elles ne sont pas moins graves et porteuses de nouvelles ondes d’incertitudes pour le shithole haïtien. Dans cette nouvelle tribune, nous tentons de voir quel changement est à portée d’avenir pour Haïti dans l’ombre projetée de ces sanctions.
L’onde de choc ambivalente des sanctions
D’abord, il y a lieu de rattacher ces sanctions à la matrice structurante qui caractérise la géostratégie de la communauté internationale : le processus du double standard. Un processus que l’on peut formaliser ainsi : ce qui est promu en amont est toujours un apparent pour mieux structurer ce qui est occulté dans les profondeurs. Sous cet angle, ces sanctions ont avant tout une finalité pragmatiquement fonctionnelle : émonder les branches inutiles et gênantes de l’arbre du gangstérisme haïtien pour éclaircir la vue et faciliter la croissance de nouveaux feuillages pour la perduration de l’écosystème indigent. Ainsi, elles ne visent qu’à apaiser un climat politiquement chaotique et incertain depuis 2018 et assurer le minimum insignifiant acceptable pour permettre de nouvelles élections. Élections qui de toute certitude ne feront, en raison de l’improbable intégrité du système électoral haïtien et de la stratification de la société en gangs, que reconduire la gouvernance de l’errance avec de nouveaux acteurs plus sympathiques.
ET notre image modélisait les postures des acteurs de la comédie des ratés qui joue les inter-actes de l'errance haitienne.
Je vous laisse maintenant lire les depeches des medias qui tombent deja comme des feuilles mortes.....
https://haiti.loopnews.com/content/les-usa-sanctionnent-lex-president-martelly-pour-trafic-de-drogue
https://kominotek.com/les-etatsunis-sanctionnent-joseph-michel-martelly/
Evidemment je reviendrai demander :
d'une part aux responsables de la justice de ce gouvernement qui se proposait de luter contre la corruption et de faire regner la bonne gouvernance, s'ils vont mettre l'action publique en moluvement contre Martelly pour faire écho aux sanctions internationales ?
D'autre part aux parties prenantes de la societe qui s'étaient récemment mises en scène pour faire miroiter la responsabilité sociétale si elles allaient desormais investir dans la culture d'une écologie de la responsabilité en faisant vivre un véritable engagement de SOI pour la reliance entre la société, les organisations et les individus par l'apprentissage contextuel et la prospective éthique ?
Dans cette perspective, nous avons beaucoup d'idées à leur proposer.
Erno Renoncourt
Citoyen Haïtien Indigné, Insoumis, Insolent
Commenter cet article