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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


"L'Inde a échoué à promouvoir une industrie de masse"

Publié par Elsie HAAS sur 28 Mars 2007, 22:04pm

Catégories : #ECONOMIE

Evidemment Haïti est la première république noire,  l'histoire de ce pays est singulière, exemplaire; bien sûr, le pays n'a  rien à  apprendre de quiconque et s'en sortira seul...Ouais, ouais.... C'est du tout vu : depuis 2004, 8000 soldats  occupent le territoire. Enfin passons...bien que ça ne passe pas du tout cet affreux complot de 2004 en vue d'instaurer un "Apaidland". Bon, mais voilà c'est justement le sujet de cet article sur le développement économique de l'Inde et les "freezone" . L'Inde n'est pas Haïti, mais les deux pays ont en commun une population à majorité rurale et un taux de chomage élevé. D'où la nécessité d'observer ce qui se passe là-bas au moment où, pour certains en Haïti, les "freezone" semblent devoir être la panacée, avec le tourisme et...la production d'éthanol... Le "secteur privé" s'accroche à un âge d'or, les années 80 de Duvalier fils, avec  comme seul horizon, le tourisme, les "sweatshops et les "freezone"
Entre temps nous sommes en 2007 et presque partout en Amérique du Sud, en Afrique ces modèles de développement ont montré leurs limites: enrichissement d'une minorité et appauvrissement de la majorité...
                                      
  paysage rural en Inde

L'Expansion.com du 20 mars 2007


 Propos recueillis par Céline About

Le système de Zones économiques spéciales mises en place pour favoriser l'investissement, notamment étranger, se heurte à des protestations très vives du monde rural. Des heurts ont récemment fait 14 morts. Jean-Joseph Boillot, économiste spécialiste de l'Inde, explique la situation.
L'Inde, qui se rêve en superpuissance rivale de la Chine, a importé récemment son système de Zones économiques spéciales (ZEC). Mais dans ce pays, encore très largement agricole (60% des 1,1 milliard d'Indiens, 25% du PIB), la "greffe" ne prend pas. Installés en milieu rural, ces parcs industriels ont suscité des révoltes de paysans défendant leurs terres. Sorte d'enclaves censées favoriser l'investissement, en particulier étrangrer, grâce à des conditions favorables (exemptions d'impôts, infrastructures solides), ces zones économiques spéciales empiètent en effet sur les terres des paysans. La semaine dernière, des affrontements ont entraîné la mort de 14 villageois tués par la police. Des incidents qui sont récurrents aux quatre coins de l'Inde. Jean-Joseph Boillot, auteur de "L'économie de l'Inde" (La Découverte), en explique les causes et analyse les difficultés d'investir en Inde.

Comment expliquez-vous ces troubles ?
C'est une conjugaison de trois phénomènes. Le premier politique, lié au cycle électoral, avec des élections récentes ou à venir dans différents Etats du pays. Le deuxième de type conjoncturel, avec une surchauffe qui se confirme, et qui explique la poussée de l'inflation. La population, qui compte plus de la moitié de pauvres, voit son pouvoir d'achat diminuer. Cela explique un mouvement fort de mécontentement, notamment dans les zones rurales. Enfin, il faut observer la façon dont ces zones économiques spéciales ont été lancées, d'abord de façon expérimentale dans les années 80, puis généralisées par le gouvernement actuel, avec l'idée qu'on ne pouvait pas réformer le pays de façon classique. Chaque région a voulu une ZEC. Or, les villes étant totalement encombrées, ces zones ont été créées la plupart du temps dans des zones rurales, avec ponction des terres. Ce qui a entraîné une spéculation croissante et des évictions de milliers de paysans. 

Pourquoi ce système, qui a fonctionné en Chine, ne prend pas en Inde ?
Cela montre bien que les deux pays sont très différents. Il n'y a pas en Inde un pouvoir central capable d'imposer une politique d'en haut. Cela tient au fait que l'Inde est une démocratie, où les conflits d'intérêts sont sur la place publique, et donc un pays difficile à réformer, où on tente plutôt une réforme dite graduelle.

Ces conflits pour la terre ne témoignent-ils pas aussi d'une société de plus en plus inégalitaire, avec une partie de la population qui s'enrichit très rapidement au gré d'une forte croissance ?
La société est effectivement très inégale. Les projets de développement ne profitent pas à toute la population. Cela crée des conflits entre une masse très pauvre et un petit groupe de gens très riches. La croissance rapide est ancrée sur une petite partie moderne de l'Inde et elle crée assez peu d'emplois. Les services informatiques, qu'on met toujours en avant, ne représentent en fait pas plus de 2 millions d'emplois. La masse indienne ne parvient pas à se faire embaucher sur des métiers non qualifiés car il n'y en a pas. Contrairement à la Chine, l'Etat a en quelque sorte échoué à promouvoir une industrie de masse. Les grands groupes qui investissent en Inde sont peu intéressés à créer des emplois. Cela fait une Inde coupée en deux entre les « have » et les « have not ».

Pourquoi le gouvernement a-t-il voulu créer ces zones économiques spéciales, censées faciliter l'investissement ? Est-il si difficile d'investir en Inde ?

Oui, pour des investisseurs étrangers, ce n'est pas très facile. Il faut passer outre à toute une série de réglementations, à un système de douanes très opaques, long et complexe. Un rapport récent de la Banque mondiale classait l'Inde au 124e rang pour la facilité du business. On dit souvent que c'est «  le royaume des inspecteurs », au niveau des douanes, mais aussi du fisc, de l'enregistrement, ou encore des affaires juridiques qui traînent en longueur. S'ajoute à cela une corruption importante. Il faut une grande patience pour investir en Inde, savoir rentrer dans la culture indienne. Contrairement à la Chine, où les connections avec les autorités liées au PC ouvrent toutes les portes, en Inde un seul réseau ne suffit pas. Il faut se constituer une sorte de toile d'araignée, avec des liens dans plusieurs castes. Cela explique pourquoi les groupes indiens s'en sortent plus facilement. Il y a un protectionnisme de fait. Ce qui n'empêche pas des grands groupes d'être présent dans le pays, comme Saint Gobain ou Lafarge, qui y réussissent très bien. Mais cela nécessite un très grand professionalisme.

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