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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Le festival de Gwo Ka, un régal.

Publié par siel sur 28 Septembre 2010, 09:43am

Catégories : #CULTURE

 Ce week-end dernier, je  me suis  donc rendue  au festival de Gwo Ka link

 

qui se tenait  au New Morning

une boite au départ vouée au jazz qui, par la suite, s'est ouverte à d'autres musiques.

 

Ce festival organisé par une de mes amies guadeloupéenne,

Liliane, avec un de ses compatriotes, Raphael,  existe depuis 6 ans.

 

 Et, croyez-moi  ce n'est pas une mince  affaire que de trouver le financement pour faire

venir des musiciens de Guadeloupe, les loger, les nourrir pendant 3 jours

et évidemment  les payer.

 

Aussi, un grand Ayibobo, un bouquet de félicitations pour la détermination

et le courage de l'équipe qui croit en la valeur de sa culture native/natale

et à l'importance

de  la faire connaitre .

Des musiciens haïtiens étaient aussi invités, ceux du groupe d'Atissou bien connu en France.

Michèle Voltaire devait être aussi de la partie.

Ay! Malheureusement grève + prix élevé du billet New-York Paris ont obligé les

organisateurs à renoncer à la dernière minute à sa participation.

C'est bien dommage, mais ce n'est que partie remise.

Douvan jou ni jou, comme disent les Antillais

c'est-à-dire, demain est un autre jour.

Michèle, toutes nos excuses, nous espérons que tu

seras parmi nous à la 7ème édition.

 

Le Gwo Ka c'est  le tambour  guadeloupéen, à partir duquel

s'est développé un style de musique

de danse

et de chant très précis.

 

Comme dans l'ensemble de la Caraïbe

et des Amériques noires,

qui dit tambour dit histoire

orale de l'esclavage

et par la suite voix des sans voix.

 

La voix des sans voix c'est celle du chanteur qui raconte

les mésaventures, par exemple, du père confronté à la délinquance de son fils,

de la terre de Guadeloupe  contaminée par le chloredécone (Rozan MONZA)

des actes malhonnêtes des politiciens

et aussi, bien sûr, des histoires

d'amour tendres, burlesques et qui parfois finissent mal.(Groupe KAN'NIDA°

 

Pour vous dire que le Gwo Ka est

le nan nan , le coeur de la culture populaire guadeloupéenne

parce qu'il fonctionne comme le choeur antique dans les tragédies grecques

qui narrent les tribulations de la vie, scandées par le tambour.

 

Dans le gwo ka traditionnel  il y a trois tambours, le solo, le makè (marqueur)  et le répondè (répondeur)

un chanteur,

les musiciens qui accompagnent avec le  tibwa, les calebasses, etc.

La puissance du rythme fait penser aux tambours du Burundi, ou à ceux d'Afrique du Sud.


  N'étant pas musicologue je ne peux que vous traduire mes sensations, sentiments

et impressions. Pour les aspects plus techniques il vaut mieux se référer aux experts.

 

Comme tout ce qui vit, le Gwo Ka a évolué, il a intégré d'autres sonorités, pafois du jazz, du reggae

et même ... oh la, la !  des femmes musiciennes.

 

Et le groupe dont la musique m'a  vraiment enthousiasmée est celui composé , devinez ?

d'une majorité de femmes, flutiste, pianiste, chanteuse et bassiste qui sont merveilleuses

de rigueur,et de finesse.

Deux hommes un saxophoniste et un batteur, par ailleurs chef du groupe, assurent grave aussi.

Ce qui se dégage c'est une harmonie entre les musicien(ne)s

et une recherche  musicale personnelle autour du Gwo Ka.

 

Je ne vais pas vous faire le topo que mériterait un  voyage  sous les tropiques

aussi réjouissant au coeur de Paris

 je suis déjà trop longue.

Cependant, il  me faut préciser que ces musicien(ne)s

viennent tous d'une école de musique qui se trouve à Sainte Anne, ville berceau du Gwo Ka.

 

L' Ecole  KIMBOL,  une école privée, dont le fondateur est  décédé récemment, qui a formé

grand nombre de musiciens en Guadeloupe. Un projet qui, s'il avait été soutenu financièrement

par l'Etat et les Collectivités locales, aurait pu prendre une dimension plus importante.

 

Néanmoins, telle qu'elle se trouve, l'école Kimbol, arrive à nous offrir des musiciens de talent

qui s'aventurent à enrichir la musique traditionnelle du Gwo Ka.

 

Enfin, pour finir sur une note plus personnelle, j'ai retrouvé  dans l'assistance

une série de vieilles connaissances

dont notamment les deux chanteuses  du groupe de Toto Bissainthe : Myriam Mathéus

et Emilie Benoit;

et puis Tony, un certain jeune homme qui à l'époque était prof d'anglais

et qui maintenant enseigne les créoles guadeloupéens et martiniquais

à l'Université de Créteil.

Tony avec lequel j'envisage d'organiser des rencontres à partir de son expérience

de prof de créole

avec la communauté haïtienne d'ici.

 

En vérité, ce festival était un régal pour le coeur, l'esprit et les sens

Que du plaisir  et en bonne compagnie.

Seule  manquait, la présence de Michèle pour que la fête soit sans fausses notes.

 

 

 

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