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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


LeFigaro.fr Haïti, l'île martyre. Par Laurent Godé

Publié par siel sur 29 Septembre 2013, 14:43pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES

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Il n'y a que dans le monde des songes où la peur et la beauté se côtoient ainsi.» C'est de cette façon que la photographe américaine Maggie Steber définit ce qui, pour elle, est l'essence de Port-au-Prince. Nous la croisons, Gaël Turine et moi, à notre arrivée, sur la terrasse du vieil hôtel Oloffson. Ici, le cauchemar peut, en quelques secondes, basculer en rêve et inversement. A tout moment, la laideur peut faire place à un instant inoubliable de lumière.

Port-au-Prince est une ville où les inégalités sont criantes. Elles s'inscrivent dans une géographie implacable: en haut, les seigneurs, en bas, le peuple des oubliés.

Dans la ville basse, le long de la côte, les quartiers pauvres: Martissant, La Saline, et le tristement célèbre quartier de Cité-Soleil, considéré comme le plus grand bidonville de la Caraïbe. Un peu plus loin de la côte, le centre historique, avec le palais présidentiel détruit, la place du Champ-de-Mars, la grande rue. Les gravats ont été déblayés, mais il y a encore beaucoup d'immeubles en lambeaux, vides, comme des structures fantômes. En haut, enfin, sur les collines qui surplombent la ville basse, les quartiers plus chics, comme Pétionville ou Montagne Noire. Là, la vue est belle. Les rues sont propres. Certaines villas sont bordées d'immenses jardins en terrasse… A Port-au-Prince, plus on monte, plus on est riche. La misère reste en bas, dans la poussière des rues non goudronnées et le tumulte de la foule. Dans la ville basse, il faut faire un effort d'imagination pour tenter de retrouver les vestiges de l'époque où Port-au-Prince était «la perle des Antilles». Epoque mythique d'avant les Duvalier où les écrivains et les acteurs américains, les fortunés de ce monde venaient ici pour jouir du soleil avec volupté, comme aujourd'hui ils vont à la Barbade où à Saint-Barthélemy.

Que reste-t-il de ce passé de carte postale? Les maisons gingerbread, çà et là, dans les quartiers de Pacot ou de Turgeau, ces grandes villas tout en bois, construites au début du XXe siècle dans un style victorien, avec terrasse et balcon, et qui trônent aujourd'hui, un peu dégarnies, comme de grandes ossatures à l'abandon. Pour le reste, Port-au-Prince n'a plus rien d'une perle: l'agrandissement constant de sa population provoqué par l'exode rural a fait exploser tous les schémas d'urbanisation, et le séisme a achevé de transformer la ville en chaos urbain.

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