La citation empruntée à l'article et qui le conclut dit : "M. Martelly devrait s'écarter. Comme consolation il pourrait être invité à transmettre officiellement le pouvoir à son successeur - et peut-être roucouler un peu de compas."
Observations:
1- La phrase n'est pas seulement ironique - l'auteur se moque carrément de Martelly mais en ce faisant des Haïtiens en général - mais aussi paternaliste.
2- L'usage du mot "warble" qui signifie gazouiller, roucouler à la place de sing : chanter, indique la perception que l'auteur a de Martelly et de ses performances artistiques.
3- Le prix de consolation serait l'unique award, récompense, que Martelly aurait obtenu dans sa carrière de chanteur et de président.
Martelly devrait -il remporté un "prix de consolation" ?
Par rapport à sa gestion " inepte" (courtoisie Miami Herald) Martelly devrait être renvoyé à ses occupations antérieures et laisser les Haïtiens reconstruire leur pays après les dommages qu'il y a provoqués.
Cependant, étant donné qu'il a été sélectionné, chouchouté, encouragé dans ses dysfonctionnements par le Core Group, la Minustha, l'OEA, l'UE, les USA, le Club de Madrid, ces entités désirent ne pas perdre la face.
Elles sont donc parées, faute d'avoir pu sélectionner Jovenel Moïse comme elles l'entendaient, à organiser une cérémonie de passage d'écharpe entre Martelly et son successeur pour que les apparences soient sauves.
J'espère que les Haïtiennes et Haïtiens plus ou moins conscients comprendront qu'il s'agit là d'une démarche visant à se moquer d'eux et à légitimer le désordre que la CI a mis en Haïti en sélectionnant Martelly.
Par ailleurs, vous remarquerez que The Economist, se garde bien de mentionner les conditions dans lesquelles Martelly a été élu, question d'éviter d'évoquer le rôle joué dans cette nomination par les Clinton et leurs agents exécutifs intérimaires : Mulet de Minustha et l'OEA.
L'article nous laisse sur l'impression que les Haïtiens sont un peuple bizzaroïde, sans aucune rationalité qui a élu comme président un monsieur sans aucunes compétences dans le politique et l'économie mais qu'il aurait choisi parce qu'il sait "roucouler " du konpa.
Les Haïtiens méritent-ils d'être perçus aussi négativement ?
Golbalement, non.
Mais la minorité qui a accompagné Martelly au gouvernement- toute la bande de ministres, secrétaires d'Etat, de conseillers, ambassadeurs and co, oui . Et dans le privé - hommes d'affaires empressés, journalistes restavek- qui se sont sucrés pendant ces 5 années, correspondent, pile poil, à ce jugement peu flatteur.
A ajouter à ceux-là, la bande de zombis qui ont été responsables de l'organisation de nombreuses festivités pour faire diversion, des carnavals, notamment le carnaval des fleurs placé à la date de l'occupation US d'Haïti, le prochain placé le 7 février à la date de la chute de Duvalier J-Cl; et les artistes aussi neuronnkloroxés, prêts à tout pour toucher un peu d'argent, qui se sont battus ( et continuent à se battre) pour y participer.
En tous les cas, s'il y a un enseignement à tirer de l'expérience catastrophique des roses, c'est l'importance d'un Etat de droit.
Sans cette colonne vertébrale, à n'importe quel moment Haïti peut basculer dans la dictature et dans le désordre du "banditisme légal"
Tant que les Haïtiens persisteront à ne pas construire des institutions fiables, à encourager l'impunité, ils risqueront d'avoir d'autres Martelly... Et peut-être bien en pire.
HAITI: Before choosing the next president, the country must work out how to do it
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