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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


L'éthique des journalistes en Haïti

Publié par siel sur 18 Décembre 2012, 13:20pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES

ON THE GROUND: JOURNALISM ETHICS IN HAITI

  • Tuesday, Apr 10 2012
  • Written by  Kathie Klarreich
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On the Ground: Journalism Ethics in Haiti

By Kathie Klarreich

A few months into my Knight International Journalism Fellowship in Haiti, I was conducting a training session in a radio newsroom in the capital when a reporter danced through the open door. He proudly announced that he’d just bagged a big contract to run a presidential candidate’s campaign for the upcoming election.

I asked him to repeat himself, unsure I’d heard correctly. But I had. He was about to boogie out when I asked if that wasn’t a conflict of interest. He slowed, as if now maybe he was the one who hadn’t heard right.

Fifteen minutes later, I’d changed his footing but not his mind. The only conflict he saw was how he was going to juggle his time between running the newsroom and running the candidate’s campaign.

Over the past few decades in Haiti, I’ve amassed dozens of comparable cases: the head of a news agency acting as a consultant for a government ministry; a radio presenter working full time for Haiti’s Office of National Identity; a print reporter writing reports for the United Nations Food and Agricultural Organization; a correspondent in the countryside working with an international non-governmental organization. I’ve even met reporters who have been candidates for rural positions at the same time they are preparing daily news reports on themselves.

In many cases, the bottom line is economic. According to PANOS, a non-profit information agency, Haitian journalists earn $100 to $500 a month; those in the countryside earn significantly less. I’ve met journalists in the capital who make more, but they are the exception and often work for several media outlets. Journalists do not receive benefits of any kind, including health insurance.

Given that, it’s no wonder they are on the prowl for more than information. A few hundred dollars a month, especially for those trying to support a family, is at best a stretch, even in a country whose tag line is inevitably “poorest country in the Western Hemisphere.” Correspondents in the countryside who earn $10 a week have to pay their related expenses — transportation, phone cards, Internet service — to relay their stories. How can one possibly pay rent, food or school tuition for the kids, too?

As a result, decisions that may seem unethical elsewhere in the world are status quo here. It was a consideration in planning my trainings on investigative reporting, which was my mission as a Knight Fellow. If I was going to push journalists into investigating — people, companies, organizations and their government — I felt obliged to at least have them examine their own ethical behavior. 

SUITE à :link

Vous savez, je ne m'étais jamais auparavant intéréssée aux radios haïtiennes, bien que j'avais entendu dire, notamment pendant la période 2003-2004  de l'éviction d'Aristide du pouvoir, que ces radios avaient joué un rôle déterminant dans les événements qui ont conduit à l'occupation d'Haïti par les troupes de l'ONU.

A l'époque, je recevais des tonnes de mails, au contenu en général totalement farfelus et pas du tout professionnels : pas d'enquêtes, informations majoritairement basées sur des rumeurs et ragôts, utilisation du sensationalisme à la Fox News, etc., qui avaient en commun de dénoncer "la dictature d'Aristide"

Depuis, tout récemment, je me suis mise à les écouter, curieuse de savoir comment ceux qui se nomment des "directeurs d'opinion" relayaient l'information et l'analysaient. Mme Bernardin "dangereuse" selon les 2 journalistes vedettes de Vision 2000

D'abord, j'ai été étonnée de constater que les journalistes de ces radios évitaient soigneusement de parler des problèmes économiques.

Par exemple, l'ormeta totale sur l'exploitation des mines. Qui est Eurasian Minerals ? Que fait la compagnie en Haïti ? Que fait la direction des Mines ? Quels sont les accords entre les entreprises minières et cette direction des Mines ?

Rien. Pas même le moindre petit écho.

Même silence sur les entreprises privées. 

Un cas récent, l'hôtel Oasis.

Cet hôtel serait en partie financé par l'ONA, un organisme public de retraites.

Aucun journaliste ne s'est autorisé à poser la question de savoir si l'ONA avait intérêt à utiliser les cotisations des gens pour invesir dans un hôtel de luxe.

Est-ce que ça n'aurait pas été mieux d'investir dans de l'immobilier, dans du logement social ?

Construire un parc de maisons à loyer modéré qui permettrait à ses assurés de louer ou de posséder leur logement ?

Quand un auditeur a soulevé la question au micro d'une des vedettes de Vision 2000, celui-ci lui a rétorqué 1- que ça se faisait partout. Ce qui est faux.

Et, il a donné l'exemple des fonds de pension américains. Justement, beaucoup de retraités  étatsuniens, qui avaient leur argent placé dans ces fonds de pension, ont vu leur capital fondre, suite à de mauvais investissements et à la crise.

Le journaliste vedette a refusé d'entendre le sens de la question  posée par l'auditeur, qui n'était pas: est-ce que ça se fait ou pas  ailleurs? Mais est-ce que dans le contexte haïtien, cet investissement de l'ONA était judicieux ?

Et donc, il a fermé le bec de manière péremptoire à l'auditeur qui posait une question dérangeante pour son système de croyance.

J'ai donc pu constater, à 3 ou 4 reprises, sur des sujets différents, que les auditeurs pouvaient librement s'exprimer  sur n'importe quel sujet, à l'unique condition qu'ils n'enfrayaient pas la règle du jeu, qu'ils n'étaient pas  jugés "extrémistes" dans leur recherche de compréhension par les meneurs du jeu.

Pa foure bouch ou nan bagay ki pa gadew.

Les limites sont clairement assignées. On ne touche pas au pouvoir réel.

On peut, certes, s'amuser à tacler Matelly, mais on ne doit pas réfléchir sur cette aberration à la fois au niveau du parlement que de la société civile, d'avoir accepté et de continuer à le faire, que des taxes puissent être prélevées en dehors de tout cadre légal, sans planification et sans comptabilité.

Le summum de cette pratique journalistique  peu éthique dénoncée dans l'article qui précède, c'est l'art de se plaindre tout en banalisant les griefs de la plainte.

L'exercice est difficile mais bien rodé.

On peut se plaindre des dépenses du pouvoir rose tèt kale en voyages, voitures, personnel, etc.

Mais dans un même temps, pas un  seul journaliste est capable d'informer sur combien gagne le président, les ministres, si Lamothe touche 2 salaires, l'un pour le poste de PM et l'autre pour celui de ministre du Plan.

On se cantonne dans le flou et la répétition stérile des doléances sans s'appuyer sur des  preuves factuelles, laissant le champ libre à l'auditeur pour exprimer ses frustrations et sans accroche  concrète pour les transformer en revendications.

Pourtant, ces journalistes qui sont bien souvent, cul et chemise, "kokot avek figawo", avec les hommes politiques, doivent connaïtre ces chiffres, ou bien ils n'auraient pas de mal à investiguer pour les avoir.

L'article souligne la non-indépendance financière des journalistes- en dehors du fait qu'ils travaillent pour des entreprises de presse, propriétés de la droite réactionnaire- qui les oblige à avoir plusieurs casquettes : journalistes et hommes d'affaire, journalistes et employés d'ONG, journalistes et employés de l'Etat, journaliste et candidat à un poste électif.

Cette confusion de genre débouche sur une  rétention de l'information, sur une focalisation sur des sujets qui vont faire du bruit mais qui ne feront pas bouger d'un pouce la situation, maintenant un équilibre -le fameux non extrémisme- entre l'expression des frustrations légitimes et l'impossibilité de voir ces frustrations déboucher sur des actions  concrètes, réfléchies, planifiées. 

Bref , distillant une information orientée et désorientante qui obstrue  les chemins de la réflexion (et de la liberté) mais qui laisse libre cours à l'émotion, l'indignation facile et toute de façade qui permet de s'acheter une bonne conduite.

Et puis,  plus souvent que rarement cette stratégie consciente ou inconsciente qui sert le journaliste qui se vêt des habits de démocrate,  dessert l'auditeur en l'intoxiquant avec des produits périmés ou frelatés.

C'est donc, tout récemment, que j'ai pu mesurer l'ampleur de ce phénomène d'intoxication et des conséquences qu'il a  pu avoir sur les classes moyennes haïtiennes en 2003 et 2004,  acceptant comme paroles d'évangile  les "zen-analyses " ou les "analyses-pèpè" de ces messieurs dames, mèt dam

Les "barons" de la presse sont des clones du Baron de Ti-Malice de Times is Money du Grandlakouzen. Même école.

Enfin, et j'en terminerai là, il faut l'entendre pour le croire, comment ces messieurs dames, directeurs et directrices d'opinion jouent avec la parole.

La forme de leurs discours, le ton ronflant, le volume de la voix qui monte puis baisse, les accents qu'ils mettent sur certaines syllabes, sur certains mots,  les répétitions du même mot comme un marteau qui tape sur un clou, leurs blagues et plaisanteries sont preque plus significatives que  le contenu théorique.

One man show.  Two men show. Théâtre. Comédie.

Mais triste comédie pour le peuple haïtien qui, en ce moment même,

paye au prix fort ce carnaval des média.

Un commentaire en créole qui résume et synthétise tout ça :

 
"Avni peyi dayiti menase seriezman,le ou we ke moun ki toujou nan lapress ap pale ,moun ki toujou gen "opinyon yap bay,moun ke yo rele entelektyel yo ,moun k'ap anseye pitit nou yo ,jenn yo ,se yo ki pi gwo koken ,manipilate ,washbrainner,entoksikate de lopinyon piblik....le wap tande yon nonm tankou met osnes fevri ki tankou yon koulev ap a yon seri de kesyon madam bonhomme ap poze l sou afe met josue a,le wap tande met caton k'ap yon seri de jimnastik pou reponn a yon seri de kesyon madam bonhomme ap pose l sou menm afe sa , le ou tande yon emisyon samdi maten sou siyal fm kote w tande yon dam yo ta rele lolo ,yon seten dokte herivaux ,enfen tout moun kite sou show a ikonpri host yo,se dekwa pou ta mande tet ou ki kote ou ye la ,eske ayiti se yon peyi lanve.....e moun sa yo nan ki planet yo soti e pou kisa yo pran moun kap tande yo ...nou rive ba konsa ? menm si moun ki pa respekte tet yo pa ka respekte lot moun ,men gen yon limit ou pa ta dwe franchi...."

 

 

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